Mercedes-Benz Classe R 2012: La bonne affaire dont vous ne voudrez pas

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Nadine Filion

Mi-fourgonnette, mi-familiale, mi-utilitaire, la Classe R de Mercedes n’a jamais vraiment réussi, depuis son lancement en 2006, à se faire une niche. Il s’en vend peu au pays et pourtant, le véhicule est peut-être la meilleure affaire à faire chez Mercedes. Mais, vous n’en voudrez sans doute pas.
Malgré son lifting de 2010, qui lui a notamment procuré la nouvelle – et plus agressive – calandre Mercedes, la Classe R n’a pas gagné en popularité. Il semble, en effet, que vous n’en vouliez pas… Trop « minivan »? Pas assez masculine? Pourtant, pour 2012, la variante équipée du V6 à essence prend du galon. En effet, on fait nouvellement monter l’organe de 3,5 litres qui vient d’honorer la SLK, ce qui signifie que l’injection directe est désormais de la partie, tout comme 302 chevaux et un couple de 273 lb-pi (une hausse de 34 chevaux et de 15 lb-pi). Comme le veut la tendance, le constructeur annonce, malgré l’augmentation de la puissance, une réduction de la consommation d’essence (de 10%).

Mais de ce V6 à essence, vous n’en voudrez pas. Comme la plupart des (rares) acheteurs de Classe R, vous préférerez le R350 diesel (ou carrément un ML, voire un GL, mais ça, c’est une autre histoire). Certes, la puissance du V6 de 3,0 litres turbo BlueTEC est peu élevée (210 chevaux), mais le couple, mes amis, le couple : 400 lb-pi sous la cravate, ça déménage, même s’il s’agit de faire bouger une masse de presque deux tonnes et demie. En tout temps, la boîte automatique passe ses sept rapports de façon incognito et il faut vraiment être masochiste pour sentir le besoin de se mêler de sa course (dans ce cas-là, on peut activer les palettes au volant). Sans surprise, la consommation est plus frugale qu’avec le V6 à essence. On peut même parcourir un millier de kilomètres d’autoroute sur un seul plein de gazole.

Avec ce BlueTEC, les accélérations sont linéaires, progressives et même si le 0-100km/h demande une demi-seconde de plus qu’avec le V6 à essence (8,9 secondes contre 8,4 secondes), ça décolle puissamment, sans soubresauts et c’est sans même s’en rendre compte qu’on file à 150 km/h sur l’autoroute. Quand il faut arrêter tout ça, on a le bonheur d’une pédale facile à doser et d’un système de freinage très efficace : le 100-0 km/h demande à peine 40 mètres, pas plus que la petite Classe B.

La Mercedes américaine

Si on ne se rend pas compte de la vitesse à laquelle on file, c’est aussi parce que l’habitacle de la Classe R est une tombe. Une tombe d’insonorisation, de confort, de sobriété, de matériaux bien choisis et bien assemblés, jusque dans les moindres détails. Imaginez : même la boîte à gants est tapissée... C’est du Mercedes partout là-dedans, indéniablement.

Et indéniablement, on se bat encore pour apprivoiser les commandes au bloc central toujours aussi sombre ou pour engager le clignotant (qu’on confond trop souvent avec le levier du régulateur de vitesse). Non, mais, ça fait dix ans qu’on critique la chose, quand est-ce que Mercedes va régler le problème?

La Classe R, c’est aussi la plus américaine des Mercedes qui soient, côté conduite – une autre raison pour laquelle vous n’en voudrez donc pas. La suspension (à double triangulation à l’arrière) est la moins germanique de la famille et elle se fait presque souple sur les cahots québécois. Mais c’est de bonne guerre pour assurer le grand confort à bord. Là où c’est toutefois plus dérangeant, c’est au niveau de la direction : on dirait presque une électrique, tant ça manque de précision.

Autre défaut qui pourrait faire que vous ne voudrez pas de cette Classe R : les angles morts vers l’arrière. Ils ne sont pas réduits : ils sont nuls. C’est perturbant dans la circulation, ça l’est encore plus en manœuvres de recul. D’autant plus que garer 5,2 mètres, ça demande de la dextérité. La contrepartie : un rayon de braquage étonnement agile pour un véhicule de cette taille.

Même si…

Qui dit imposantes dimensions extérieures, dit habitacle spacieux. C’est le cas ici, surtout aux première et deuxième rangées, où règne le grand confort. Un conseil : choisissez la variante six places, parce qu’elle offre des sièges capitaine en deuxième rangée plus confortables que la banquette proposée dans la version sept passagers. À la banquette du fond, il faut faire avec une ligne de toit plongeante, ce qui handicape le dégagement aux têtes.

Pour 2012, le système Comand avec navigation devient de série pour la Classe R et les groupes d’options ont été revus pour plus de générosité. Mais, vous n’en voudrez toujours pas. Même si les portières arrière, parmi les plus larges de l’industrie, facilitent les entrées et les sorties. Vous n’en voudrez pas, même si un grand toit panoramique illumine tout le monde à bord, jusqu’à l’arrière. Et vous n’en voudrez pas non plus, même si l’espace cargo, une fois les deux rangées rabattues, atteint presque 2400 litres.

Vous n’en voudrez pas, de cette simili-fourgonnette/familiale, parce que si vous en aviez voulu, vous l’auriez déjà dans votre cour ou votre garage. Plutôt, vous reluquez sans doute le tout nouveau ML, voire le GL aux styles beaucoup plus marqués et à la conduite moins anesthésiée. Allez, ne niez pas : on vous connaît…

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