Nissan Quest 2012: Presque une Infiniti
La fourgonnette Quest représente un retour à la case départ pour ce constructeur qui a délaissé ce créneau en 2009 pour le réintégrer en 2011. Comme cela a souvent été le cas dans le passé pour ce modèle, la Quest actuelle se démarque par son style particulier, qui bouscule les conventions de la catégorie, et l’appréciation de son look demeure une question très subjective.
La Quest partage plusieurs éléments avec le Murano ainsi qu’avec la Maxima. Elle est animée par le moteur V6 de 3,5 litres, omniprésent sous le capot des véhicules Nissan, et qui produit 260 chevaux dans le cas de la fourgonnette. La seule transmission disponible est une boîte à variation continue (CVT) appelée XTronic qui s’avère efficace, mais également déconcertante, dans la mesure où ce type de transmission a un comportement qui n’est pas « naturel ».
S’habituer à la CVT
Maintenant, quelques explications. Lors d’une accélération franche, le régime moteur augmente et reste presque fixe à 5000 tours/minute alors que la transmission s’ajuste constamment pour accélérer le véhicule, jusqu’à ce que le conducteur relâche l’accélérateur ou qu’il ait atteint sa vitesse de croisière. Ce n’est qu’à ce moment que le régime moteur se met à baisser. Ce type de comportement de la transmission demande cependant une certaine période d’adaptation, puisqu’elle fonctionne différemment d’une boîte automatique traditionnelle avec cette réactivité particulière du groupe motopropulseur.
Sans l’informer de ce qu’était une transmission à variation continue ou la prévenir de son comportement particulier, j’ai demandé à mon épouse de conduire la Quest et de me donner ses impressions. Elles étaient plutôt favorables pour ce qui est de la force d’accélération et du comportement routier, mais elle m’a dit qu’elle préférait la conduite de la Honda Odyssey. Lorsque je lui ai demandé pourquoi, elle n’était pas en mesure de me l’expliquer jusqu’à ce que je lui parle du comportement de la transmission. À ce moment, elle m’a dit : « C’est ça! C’est la réaction de la transmission qui n’est pas "naturelle". » Cela dit, c’est presque seulement lors d’une accélération maximale que l’on est en mesure de constater ce phénomène, et la plupart des conducteurs ne remarqueront même peut-être jamais que la transmission fonctionne différemment d’une boîte automatique conventionnelle.
Pour ce qui est du comportement routier, la Quest n’est pas aussi performante en tenue de route que la Odyssey de Honda. Elle présente un peu plus de sous-virage et de roulis en courbes, mais son rayon de braquage est relativement court pour la catégorie, ce qui facilite grandement les manœuvres de stationnement et surtout les demi-tours sur les rues en banlieue.
Un habitacle presque signé Infiniti
Un essai du modèle haut de gamme, la Quest LE, nous a permis d’apprécier la qualité de la finition de son habitacle. En effet, son impressionnant calibre pourrait facilement le faire passer pour un véhicule de marque Infiniti. Comme il se doit dans un modèle aussi huppé, l’équipement est complet. Il comprend des sièges en cuir, de nombreux accessoires et de grands rangements, mais l’ergonomie reste perfectible, puisque les commandes du système de chauffage/climatisation ainsi que celles du système audio sont localisées au centre du tableau de bord, mais derrière le levier de vitesse. Ainsi, le conducteur doit obligatoirement se pencher la tête pour repérer le bon bouton avant de pouvoir l’actionner. Quant au système DVD, précisons que l’écran est moins grand que celui de l’Odyssey. Tous les modèles de la Quest, même celui d’entrée de gamme, sont toutefois équipés d’une clé intelligente qui peut rester dans votre poche puisque le démarrage se fait au moyen d’un bouton-poussoir sur la planche de bord.
Les places de la deuxième rangée proposent un confort égal à celles de la première, mais l’espace accordé aux passagers de la troisième rangée n’est pas aussi grand que celui proposé par la Honda Odyssey ou encore par les véhicules concurrents de Chrysler. Aussi, la Quest est dotée du plus petit espace cargo de la catégorie et la Quest ne partage pas le mécanisme permettant de replier les sièges de la troisième rangée dans le plancher comme sur Dodge Grand Caravan, Toyota Sienna ou a Honda Odyssey. En fait, Nissan a plutôt opté pour un puits de rangement accessible en tout temps, recouvert de deux panneaux à cet endroit. Le hic, c’est que lorsque l’on veut replier les sièges de la troisième rangée, ou même ceux de la deuxième, on se retrouve avec un plancher qui n’est pas parfaitement plat et un volume d’espace cargo inférieur à celui des concurrentes lorsque cette configuration est adoptée.
La Quest propose une approche différente avec son style particulier et sa présentation intérieure qui cadre presque dans les standards Infiniti. Elle n’est cependant pas la plus polyvalente, la plupart des autres fourgonnettes damant le pion à Nissan à cet égard. Comme c’est souvent cet aspect qui prime dans le choix d’un véhicule de cette catégorie, il ne faut pas s’attendre à ce que la Quest s’impose pour ce qui est du volume de ventes, malgré ses multiples qualités.