Chevrolet Impala 2012: Quelle monotonie!
Un nouveau moteur en attendant la prochaine génération prévue pour 2014? Bah, ce n’est pas ce qui va changer la donne pour le Chevrolet Impala. Car cette grande Américaine, quoiqu’ultra confortable, demeure l’une des berlines les plus ennuyantes, tant à conduire qu’à regarder...
Lancée à l’automne 2005, l’Impala de dernière génération est pratiquement une relique. De fait, elle est la dernière voiture assemblée sur la vétuste plateforme des années 1990 qui accueillait, rappelez-vous, feue la Pontiac Grand Prix. Et pendant qu’elle fait du sur place, cette Impala, eh bien la concurrence avance à pas de géant : pensez Buick LaCrosse, Chrysler 300, Ford Taurus, Hyundai Genesis. Mais bon, GM promet que pour l’année-modèle 2014, sa grande berline recevra une nouvelle architecture (l’Epsilon, aussi destinée à la nouvelle Cadillac XTS), de même qu’une nouvelle usine d’assemblage. C’est d’ailleurs une triste annonce pour l’Ontario : l’Impala quittera ses actuelles chaînes de montage d’Oshawa, pour être construite à l’usine Hamtramk de Détroit, aux côtés de la Volt et de la nouvelle Malibu (2013).
En attendant sa refonte, l’Impala est tellement soporifique qu’il est difficile de susciter l’intérêt du conducteur et encore moins de l’acheteur. Ça commence par un design si sobre qu’il n’affiche aucun caractère, aucune présence sur la route. Oh, surprise, surprise : il y a du nouveau, pour cette année. Quoi, vous n’avez pas remarqué? Regardez bien : la grille de calandre délaisse les stries noires pour adopter le nid d’abeille argenté à la Chevrolet. La belle affaire, direz-vous, mais c’est quand même une tentative pour rallier, visuellement parlant, le reste de la famille Chevrolet.
Bye bye, les deux V6
Au moins, c’est vrai qu’elle est confortable, l’Impala. Et spacieuse de surcroît, avec son excellent dégagement aux jambes à l’arrière. Qui plus est, elle est l’une des seules du marché – pour ne pas dire l’unique – à proposer une banquette à l’avant susceptible d’accueillir trois passagers. C’est parfait pour les familles reconstituées ou les « corporates » qui ont besoin de six places à bord. Et le coffre peut se permettre d’accueillir plus que son lot : 527 litres, c’est vaste et profond.
Par contre, l’habitacle est d’un ennui consommé. On est heureusement loin de la surenchère de commandes à laquelle GM s’adonne depuis quelques années. Ainsi, les contrôles de commandes sont faciles à repérer et à manier. Mais pour le style (quel style?), on repassera… et pour la finition aussi. Le premier est d’une autre époque, la seconde se fait de moyenne facture. Oh, et toujours pas de volant télescopique… Non mais, faut le faire!
Aussi, la tenue de route n’a rien (un euphémisme…) d’incisif. La suspension mise sur le confort, pas sur un comportement solide. Je me rappelle cette version SS avec moteur V8 de 5,3 litres (une variante disparue en 2010) qui développait trop de couple pour le châssis. Ça rappelait un bateau sur une mer déchaînée et ça faisait peur. Encore aujourd’hui, la direction n’a pas d’âme et le rayon de braquage (11,6 mètres) est trop grand pour manœuvrer aisément en stationnement. Et c’est d’une monotonie… Passons donc à la grande nouveauté pour 2012 : on dit adieu aux deux moteurs V6 de 3,5 litres et de 3,9 litres (respectivement de 207 et de 230 chevaux), pour ne confier la propulsion aux roues avant qu’à un seul V6 de 3,6 litres.
Plus moderne et plus puissant (de 72 chevaux par rapport au 3,9 litres), ce V6 que l’on retrouve aussi, notamment dans la Malibu, mise sur l’injection directe. Avec pour résultat une consommation annoncée moindre : 3% sur l’autoroute, et surtout 9% en ville. Cette « bonne nouvelle » GM est en partie attribuable à la nouvelle boîte automatique à six rapports, qui vient remplacer la désuète automatique quatre rapports. Autrement dit : le « nouveau » V6 a beau se faire plus puissant que les deux moteurs qui tirent leur révérence (avec ses 252 chevaux et 257 lb-pi), il se fait plus économe. Bon, est-ce que ça vous réveille un brin l’intérêt, tout ça?
Prochaine génération en 2014
OK, je vous entends. Vous vous dites : « Mais pourquoi se casser les nénettes avec une telle mise à niveau, en matière de motorisation, tout juste avant qu’une nouvelle génération d’Impala ne se pointe? » La réponse est pourtant simple : parce que mine de rien, la voiture est encore fort prisée des parcs de véhicules commerciaux.
D’ailleurs, c’est justement pour cette raison que sa prochaine génération devra suffisamment se différencier de l’intermédiaire Malibu (actuellement plus moderne, plus jolie et mieux équipée). L’avenir devrait donc nous apporter une Impala aux dimensions plus larges, et peut-être aussi le retour de la performance (SS). Et pourquoi pas quelque chose qui ressemble à une mi-hybride, avec ce système eAssist qui équipe nouvellement la Buick LaCrosse? Peut-on rêver de traction intégrale? Ou de technologies d’avant-garde, comme l’avertisseur d’angles morts, le démarrage sans clé ou quelque dispositif de communication comme l’IntelliLink?
À vrai dire, à peu près n’importe quoi de nouveau et de bien ficelé saura donner un peu de vie à cette voiture beaucoup trop monotone…