Porsche Boxster 2012: Les coyotes peuvent toujours courir

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Marc Lachapelle

Elle fit sensation comme prototype au Salon de Détroit et s’imposa comme la référence chez les roadsters dès son lancement. C’était il y a quinze ans déjà. Depuis ce jour, Porsche a fabriqué plus de 300 000 copies de la Boxster et du coupé Cayman, né d’une mutation de la même architecture. La concurrence ne cesse de prendre pour cible ce roadster à moteur central qui a réinventé le genre par l’équilibre et la finesse de sa tenue de route. Sans parler des deux coffres qui le rendent merveilleusement pratique. La suite est prévisible. Les rivales se chamaillent entre elles pendant que la Boxster file vers l’horizon. On imaginerait facilement entendre « meep, meep… » si ce n’était du hurlement feutré d’un six cylindres à plat qui nous emplit déjà les oreilles.
La Boxster n’a évidemment pas le charisme ou le palmarès incomparable de sa légendaire sœur à moteur arrière, lancée il y a presque un demi-siècle. Elle a toutefois été créée alors que Porsche transformait radicalement ses méthodes de conception, de développement et de fabrication. À maints égards, elle est la preuve la plus manifeste de renaissance de la marque. Bien née, elle n’a cessé de se raffiner depuis. La première génération s’est étalée sur huit ans, la deuxième sur quatre et la troisième en est à sa quatrième année. Chaque fois, les dimensions essentielles de la Boxster sont demeurées les mêmes.

La prochaine devrait toutefois s’allonger pour offrir plus de confort et d’espace, mais pour faire une place au sein de la gamme Porsche à un roadster plus compact. Cette nouvelle Boxster devrait retrouver des versions bonifiées des mêmes six cylindres à plat à injection directe de 2,9 et 3,4 litres, mais également un nouveau quatre cylindres à plat de 2,5 litres turbocompressé, qui offrirait un amalgame exceptionnel de performance et de frugalité.

Le temps des versions spéciales

Porsche amorce toujours une nouvelle génération avec les modèles qui seront les plus diffusés et profite de l’apogée pour présenter des versions plus ciblées. Des voitures qui s’adressent aux inconditionnels, aux puristes et parfois même aux collectionneurs, mais qui ont également pour mission, de manière plus prosaïque, d’attirer les acheteurs en offrant un équipement plus riche ou une présentation inédite. C’est doublement le cas pour la Boxster S Black Edition qui vient s’installer au sommet d’une courte pyramide qui compte quatre modèles. Les trois autres sont le modèle de base, doté d’un six-à-plat de 2,9 litres, et les Boxster S et Spyder, qui se partagent le même groupe de 3,4 litres qui propulse la nouvelle venue.

Cette Boxster S Black Edition est d’abord toute de noir parée, comme le suggère son nom. Tout est couleur charbon : carrosserie, capote, sièges, tableau de bord. Tout. On a même peint ou plaqué en noir des pièces comme les embouts d’échappement qui sont habituellement de teinte contrastante. Y compris les jantes d’alliage de 19 pouces, les plus légères chez Porsche, d’abord vues sur la Spyder. La Black Edition dispose du même moteur de 3,4 litres et 320 chevaux que cette dernière et d’un équipement surabondant composé de plusieurs groupes normalement optionnels. La plus noire, la plus chère, la plus puissante (ex aequo) et la mieux équipée des Boxster, certes, mais pas la meilleure en tout.

Exceptionnelle et sans compromis

Cette distinction revient encore à la Boxster Spyder, qui a certainement de quoi faire sourire, avec sa capote qui s’installe à la main alors que celle des autres Boxster est un modèle d’efficacité, se déployant en une vingtaine de secondes au toucher d’un seul bouton. Même en roulant jusqu’à 60 km/h. Surtout si on songe que la Spyder, plus dépouillée, était la plus chère jusqu’à l’arrivée de la Black Edition.

Nous étions parmi les sceptiques devant ce roadster qui semblait avoir été créé exclusivement pour les Californiens avec garage. Nous avons ensuite conduit cette version allégée, simplifiée et néanmoins plus agile, précise et rapide de la Boxster. On en vient même à voir la capote comme un jeu, sinon un rite initiatique pour mordus de conduite. Chrono en main, nous avons mis exactement cinq minutes de plus à l’installer correctement que les moteurs électriques des autres modèles. La deuxième fois : deux minutes seulement. Et on peut faire beaucoup mieux, surtout que la capote est très résistante et bien conçue.

De toute manière, la tentation sera grande de laisser toujours la Spyder décapotée, tellement elle est belle décoiffée, avec ce capot arrière à double coquille qui lui donne des airs certains de Carrera GT. En conduite, avec ses 80 kilos en moins, elle est incontestablement la plus vive, la plus précise, la plus rapide des quatre, puisqu’elle profite déjà du moteur le plus puissant. C’est une voiture sport remarquable qui s’adresse indéniablement aux puristes et aux passionnés de conduite. Ceux et celles-là ont sans doute le plaisir et le privilège de profiter de la meilleure tenue de route qu’offre actuellement une voiture de série. C’est assurément le cas si vous comparez cette Boxster d’exception à l’exotique de votre choix, que son passeport soit italien, allemand, américain ou britannique.

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