Maserati Quattroporte, renaissance italienne

Publié le 23 mars 2005 dans 2005 par Gabriel Gélinas

L'année 2005 marquera le retour de la Maserati Quattroporte en sol nord-américain, un an après ses débuts en Europe. La toute première Quattroporte a vu le jour en 1963 et sa conception était l'oeuvre du styliste Pietro Frua. Depuis cette époque, une série de générations ont porté la marque du trident. L'actuelle Quattroporte de cinquième génération marque également la reprise de la collaboration entre Maserati et Pininfarina qui a créé le design de la carrosserie ainsi que de l'intérieur.

En effet, les cognoscenti et fidèles de Maserati se rappelleront que les premières voitures de la marque qui n'étaient pas destinées à la compétition avaient été dessinées par Pininfarina à la fin des années 40. Par la suite, la firme Pininfarina est devenue étroitement associée à Ferrari, au point où cette collaboration est devenue exclusive à la marque de Maranello, alors grande rivale de Maserati. En septembre 1997, Maserati passait sous le contrôle de Ferrari, et le retour de Pininfarina devenait donc tout à fait naturel, d'autant plus que cette firme de design a

également créé la Ferrari 612 Scaglietti qui partage plusieurs éléments avec la nouvelle Quattroporte.

L'architecture de la Quattroporte est en effet très similaire à celle de la 612 Scaglietti dans la mesure où les proportions et la disposition du groupe motopropulseur des deux voitures sont semblables. La voiture fait plus de cinq mètres en longueur et son empattement est allongé afin de permettre la localisation du moteur derrière l'axe des roues avant alors que la boîte de vitesses et le différentiel sont jumelés au train arrière. La répartition des masses de la Quattroporte est de 47 % à l'avant et 53 % à l'arrière, tout comme pour la 612 Scaglietti. Cependant, la berline de Maserati est loin d'être une version à quatre portes du coupé de Ferrari, côté style.

Certains observateurs lui trouveront cette élégance un brin désinvolte parfois typique des réalisations italiennes, alors que le style de la Quattroporte semblera presque tarabiscoté pour d'autres. La calandre surdimensionnée arbore fièrement le célèbre trident, alors que les trois ouvertures pratiquées juste derrière les ailes avant ainsi que la forme presque triangulaire du pilier « C » sont typiques de l'héritage Maserati et assurent ainsi la filiation avec les modèles précédents.

Maserati a évité le pire

Le design de l'habitacle permet également à la Quattroporte de se démarquer de ses rivales. Ici, l'acheteur devra faire un choix parmi dix teintes différentes pour le cuir, mais il devra aussi apprendre à composer avec la multitude de boutons agencés sur la planche de bord. Vous comprendrez donc que Maserati n'a pas choisi la route tracée par BMW et même Audi dont les berlines haut de gamme sont équipées

de complexes systèmes de contrôle intégrés (i-Drive chez BMW et MMI chez Audi) qui regroupent plusieurs fonctions commandées par une seule molette et quelques menus affichés à l'écran.

Les passagers montant à l'arrière s'y trouveront plus à l'étroit qu'à bord d'une Audi A8L ou d'une BMW Série 7 à empattement allongé, et le coussin de la banquette leur semblera également très ferme. Ils pourront cependant se consoler avec l'inclinaison variable du dossier ou encore par le fait que les sièges sont chauffants, ventilés et dotés d'une fonction de massage. De plus, un écran à cristaux liquides est jumelé à un lecteur DVD.

Berline haute performance

Le groupe motopropulseur de la Quattroporte est dérivé de celui des Coupé et Spyder, mais le V-8 de 4,2 litres développe ici quelques chevaux de plus, soit 394, et la boîte de vitesses F1 avec paliers de changement de vitesses au volant développée par Ferrari et adaptée pour les Coupé et Spyder de Maserati change encore une fois de nom, soit de Cambiocorsa à DuoSelect. La présence de ce type de boîte sur une voiture de cette catégorie indique bien les prétentions sportives de la Quattroporte qui devrait, selon le constructeur, abattre le 0-100 kilomètres/heure en 5,2 secondes. Cette performance semble plausible, les ingénieurs ayant retenu des rapports de boîte plutôt courts afin de profiter du fait que le couple maximum du moteur est développé à un régime élevé, soit 4 500 tours/minute. Attendez-vous donc à une consommation de carburant qui ira de pair avec ces performances et qui sera certainement plus élévée que celle des voitures rivales.

Maserati espère vendre jusqu'à 2 000 exemplaires de sa plus récente création par année en sol nord-américain, ce qui représente moins du dixième du volume des ventes réalisées par Mercedes-Benz avec sa classe S ou par BMW avec sa Série 7. On peut donc parler à la fois de diffusion limitée et d'exclusivité assurée pour la marque au trident, qui propose ici une voiture au design unique et inspiré mais dont la fiabilité à long terme n'a toutefois pas encore été démontrée hors de tout doute.

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