Volvo XC70 2012: L’art et la manière
Volvo a eu l’heureuse idée de muscler la suspension, d’augmenter la garde au sol et de donner une allure plus costaude à une des grandes familiales qui faisait déjà sa réputation et son succès il y a une douzaine d’années. Cette version Cross Country de la V70 est devenue la XC70 et sa réussite ne s’est jamais démentie depuis. Plus raffinée que jamais depuis une refonte qui lui a valu, entre autres, de nouveaux moteurs à six cylindres doux et puissants, la XC70 a droit cette année à des attentions de ses créateurs veulent la rendre plus conviviale et plus sûre encore face à des concurrentes aguerries et douées qui ne viennent pas toujours de l’extérieur.
Face à la horde actuelle de multisegments et semblables, la XC70 offre un des meilleurs amalgames de qualités pratiques, d’habitabilité et de comportement, avec un accent sur la maniabilité et l’équilibre que procure un centre de gravité plus bas. Ce qui n’empêche aucunement le XC60, un multisegment plutôt réussi, de lui porter ombrage au sein de la gamme Volvo, du moins au chapitre des ventes. Or, la XC70 devait déjà composer avec une rivale qui offre sensiblement les mêmes avantages : la Subaru Outback. Cette dernière a grandi et s’est améliorée nettement à sa dernière refonte. Sa version la mieux équipée est néanmoins encore plus accessible que la moins chère des XC70, malgré les retouches apportées à la structure des modèles l’an dernier. L’écart est cependant beaucoup moins grand qu’auparavant.
Soigner les interfaces
Les mises à jour apportées cette année à la XC70 arrivent donc doublement à point. Elles visent essentiellement une intégration plus poussée des technologies les plus récentes, en mettant l’accent sur l’ergonomie. La partie supérieure du tableau de bord a été redessinée pour loger un écran de sept pouces, en couleur et haute définition, sur lequel s’affichent les menus des différents systèmes embarqués, mais également le système de navigation et les images produites par la caméra de marche arrière. Cet écran fixe remplace l’écran escamotable qui surgissait d’une fente comme une tranche d’un grille-pain.
Virtuellement, tous les dispositifs électroniques de la XC70 sont désormais regroupés sous le parapluie du système Sensus apparu d’abord dans la nouvelle S60 l’an dernier. Le but poursuivi est de réduire, sinon d’éliminer, les distractions que peut provoquer la manipulation des différents systèmes du véhicule alors qu’il est en mouvement. C’est pourquoi l’écran a été installé le plus haut possible sur le tableau de bord pour qu’on puisse le voir facilement et en baissant également les yeux le moins longtemps possible.
Il suffit d’appuyer sur le bouton « My Car » sur la console centrale pour accéder aux menus de contrôle, de réglage ou de surveillance des multiples systèmes de sécurité de la XC70, mais également aux commandes du régulateur de vitesse automatique, de l’éclairage, des rétroviseurs, du climatiseur, du verrouillage central et de la chaîne audio. Le grand écran affiche aussi les données des téléphones jumelés, celles du système de navigation et les images de la caméra de marche arrière, de la caméra périphérique, de la télé numérique, du lecteur de DVD et tutti quanti. On a même bonifié la connexion Bluetooth afin qu’elle permette la reproduction en continu de fichiers de musique en plus d’assurer les conversations téléphoniques sur le mode « mains libres ».
On navigue à travers les multiples menus et tableaux du système Sensus à l’aide de quelques boutons, mais surtout d’une molette coiffée de touches « ok » et « exit » en demi-lune qui est placée à la droite de la portion verticale de la console centrale. On ne la trouve donc pas au bout des doigts sur la portion horizontale de la console comme sur les marques de luxe allemandes et la plupart des Japonaises et Coréennes du même créneau. Le système Sensus fonctionne correctement, mais exige certainement un apprentissage et une période de familiarisation, comme ceux de la concurrence.
Équilibre et confort
La XC70 a également hérité d’un volant sport à trois rayons identique à celui de la S60. Une belle pièce dont la jante est taillée impeccablement et gainée d’un cuir mat et lisse, avec des renflements judicieusement placés à « 10 h » et « 14 h » pour faciliter les braquages prononcés. Le volant porte également des contrôles pour le régulateur de vitesse, la chaîne audio et les commandes vocales. La console centrale a elle aussi été redessinée et elle est maintenant bordée de moulures métalliques au fini satiné. Tous ces changements ont rajeuni l’habitacle de la XC70 de belle manière, une prime qui s’ajoute aux gains fonctionnels.
Pour le reste, cette alternative éminemment logique aux multisegments trop hauts, trop gros et trop lourds demeure agréable à conduire, sûre et stable, à défaut d’être le moindrement sportive. Le 3,2 litres atmosphérique n’arrache pas le bitume avec un 0-100 km/h en 9,3 secondes, mais il est doux et souple. Le moteur T6 optionnel est plus stimulant avec ses 300 chevaux, mais plus gourmand aussi. Chose certaine, quel que soit le moteur choisi, la XC70 est une valeur sûre et le restera pendant encore un bail.