Audi A5/S5, la filière Italienne
Les nouvelles Audi A5/S5 sont dérivées de la voiture-concept Nuvolari qui rendait ainsi hommage à l’un des plus prestigieux coureurs automobiles de l’histoire. Cet Italien au tempérament fougueux avait permis à Audi et Auto Union de s’illustrer sur les circuits européens. Les deux nouveaux modèles ont pour mission de nous transmettre la passion de Nuvolari. Et pour accentuer cette filière italienne, la personne qui a dessiné cet élégant coupé est Walter Da Silva, un Italien de souche.
Avec un tel ADN, ces nouvelles venues ne peuvent qu’être à la hauteur des attentes des conducteurs les plus exigeants. Mais on y reviendra plus tard. Et pour conclure avec cette filière italienne, Audi a décidé de lancer ces deux modèles à Vérone, la patrie de Romeo et Juliette, la ville de l’amour. Par contre, s’ils avaient voulu respecter davantage les liens avec Nuvolari, c’est à Mantoue, la ville natale de cette légende du volant, que la présentation aurait dû se dérouler. Mais que peut-on contre la ville de la passion, de l’amour et de l’élégance ? D’autant plus qu’elle est entourée de routes nous permettant d’évaluer toutes les facettes d’une auto.
« La plus belle que…. »
Walter Da Silva affirme que l’A5 est la plus belle voiture qu’il n’ait jamais dessinée. Dans un vidéo, très bien fait d’ailleurs, il vante les qualités esthétiques de ce coupé et termine en disant : « La piu bella machina que dessinata ! »
Il est vrai que la version commerciale de la Nuvolari ne manque pas d’élégance avec ses formes toutes en nuances. Il faut souligner l’intégration harmonieuse des lignes des parois latérales et de la grille de calandre avant qui sert de point d’ancrage à toutes les autres lignes fuyantes de la caisse. Souvent mal agencée sur certains modèles, sur l’A5/S5, cette grille lui confère cet air de rapidité en mouvement propre aux voitures de classe.
Sur la route, les formes de la A5/S5 sont plus arrondies qu’elles ne le paraissent sur une photo ou sur un stand d’exposition. Mais le jeu des angles de la caisse, les feux de position constitués de LED, la forme fuyante de l’avant vers l’arrière, voilà autant d’éléments qui contribuent à lui donner une présence sur la route. La S5 se démarque par sa grille de calandre avec bâtonnets verticaux chromés, ses roues de 18 pouces, ses pare-chocs plus imposants et des prises d’air plus grandes. L’habitacle est d’une discrète élégance, comme celui de toutes les Audi, d’ailleurs. L’ergonomie est sans faille. De plus, le système de gestion de l’information, de la navigation, de la climatisation et de l’audio est le plus simple que je n’aie jamais utilisé. La S5 propose des sièges sport, un volant gainé de cuir et quelques autres artifices de présentation. Mais A5 ou S5, c’est très bien. Par contre, les places arrière ne sont pas les plus accueillantes... Et comme la ceinture de caisse est relativement élevée, les occupants arrière ne verront pas grand-chose. Mais cette caractéristique est l’apanage de tous les coupés grand tourisme.
Un duo Quattro
Les premiers modèles d’A5 et S5 qui seront commercialisés ne seront offerts qu’en version Quattro et équipés de la boîte manuelle à six rapports. Les responsables d’Audi Canada nous ont mentionné que les versions avec boîte automatique n’arriveront que cinq à six mois plus tard après ces deux modèles. Ce duo de sportives ne sera commercialisé au Canada qu’au début de l’automne, la mi-octobre étant une date plausible. Sur le plan technique, ce coupé n’est pas un dérivé d’un modèle en particulier puisque sa plate-forme lui est exclusive. Par contre, l’Audi A5 est la première auto de cette marque à utiliser la plate-forme modulaire qui sera également choisie pour les prochaines générations des modèles A4 et A6 en particulier. Les éléments propres à chaque modèle seront ainsi adaptés, ce qui permettra des temps de développement très rapides. D’ailleurs, l’A5/S5 a été développée et parachevée en moins de deux ans, un record chez ce manufacturier.
À cet effet, les ingénieurs d’Audi ont mis au point un châssis entièrement nouveau : les roues avant sont guidées sur un essieu à cinq bras par des supports transversaux supérieurs et inférieurs. Ceux-ci sont montés sur un cadre auxiliaire qui est vissé à la carrosserie pour garantir une meilleure rigidité. La direction à crémaillère est également une nouveauté. Elle est montée devant l’essieu avant, près du centre de la roue, et favorise la manœuvrabilité du véhicule en transmettant directement les forces
de braquage. Sur le plan technique, la suspension des roues arrière est assurée par un essieu à bras trapézoïdaux doté d’un nouveau système cinématique, qui offre confort de roulement et stabilité directionnelle. Les composants essentiels de la suspension à l’avant et à l’arrière sont en aluminium. Toujours pour assurer une plus grande légèreté, certaines composantes de la carrosserie, dont les ailes, sont également de ce métal.
V6 ou V8 ?
À ne lire que les données techniques, on serait porté à croire que l’Audi A5 avec son moteurV6 3,2 litres d’une puissance de 255 chevaux ? soit un modèle moins intéressant que la S5 dont le gros moteur V8 4,2 litres de 354 chevaux permet de boucler le 0-100 km/h en 5,1 secondes, tout près d’une seconde de moins que la version à moteur V6. Mais la puissance et les accélérations ne sont pas les seuls critères d’évaluation d’une voiture. Il est vrai que la S5 assure des accélérations et des reprises impressionnantes. Par contre, le moteur V8 est plus lourd et il a fait sentir sa présence sur des parcours montagneux parsemés de nombreux virages en épingle. Le comportement n’était pas mauvais, loin de là, et la puissance du moteur a permis de compléter le parcours assez rapidement. Par contre, l’avant est plus lourd et cela enlève quelque peu à l’agrément de conduite. En contrepartie, sur les portions d’autoroute à haute vitesse, ce moteur donnait toute sa mesure, et la S5 devenait un modèle Grand Tourisme de premier plan.
L’A5 est plus agile en raison de son moteur V6 plus léger. Il est alors plus facile de piloter un peu plus « serré » sur les routes de montagnes dont les nombreux virages se négocient plus facilement. Ce moteur V6 est d’une grande souplesse et il n’était pas nécessaire de rétrograder tout le temps dans les passages en montagne ou durant la traversée des villages.
Bref, le premier est plus musclé et favorise les autobahn, tandis que l’A5 sera en mesure de combler les conducteurs à la recherche d’un peu plus de polyvalence au détriment de
la performance.
À la fin de la journée, quand un représentant d’Audi m’a demandé ce qui m’avait surpris dans cette voiture, et j’ai répondu : « Absolument rien ! Cette nouvelle venue s’est comportée exactement comme je le prévoyais et comme une Audi devrait se comporter. La direction est juste correcte, l’habitacle raffiné et la tenue de route rassurante et précise. Et même si je ne joue pas au golf, je sais que le coffre à bagages saura combler les golfeurs. »