La conduite zen... bon pour le moral. Et pour le portefeuille!
Le feu vire au vert et le conducteur démarre en vitesse... pour freiner brusquement au prochain feu de circulation — rouge, celui-là. Cet automobiliste pressé ne pratique sûrement pas la conduite zen. Pourtant, il aurait avantage à le faire, pour son niveau de stress, mais aussi pour son portefeuille. Et n'ayez crainte pour lui : bien peu de temps sera perdu.
Selon une étude européenne menée en circulation urbaine, un conducteur qui démarre en trombe aux feux de circulation ne sauvera, au bout d'une heure, que... deux minutes et demie. Soit à peine 4 %. Mais que de stress, pendant cette heure... Qui plus est, il aura, versus l'automobiliste zen, brûlé trois fois plus de carburant, pollué d'autant plus et usé prématurément ses freins et ses pneus.
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Vous n'avez même pas besoin de faire le test vous-même pour comprendre que plus vite on se précipite au prochain feu de circulation, plus on risque de le « frapper » rouge. Et ensuite, on s'enrage contre la non-synchronisation des feux...
Il est beaucoup plus zen de garder une vitesse constante. Comment? On regarde au loin, de manière à anticiper les situations qui pourraient nous faire freiner. Le feu vire au rouge, là-bas? Déjà, on relâche l’accélérateur et on se laisser rouler jusqu’à la prochaine intersection. Qui sait, le feu aura peut-être eu le temps de passer au vert et les freins n’auront alors même pas besoin d'être sollicités.
Autre conseil zen : se garder une petite gêne – lire : une distance raisonnable — envers le véhicule qui précède. Voilà qui évite le freinage inutile et, par conséquent, des reprises tout aussi superflues que gourmandes.
Pro-gres-si-ve-ment...
La « zénitude », ça se transporte également sur l'autoroute. Et là, le mot d'ordre est : pro-gres-sif. On ne gagne rien à enfoncer le champignon. Au contraire, rien de mieux que des accélérations graduelles pour atteindre sa vitesse de croisière. Et on se rappelle qu'à 100 km/h, on consomme 20 % moins d'essence qu'à 120 km/h. Bref, le respect des limites de vitesse autoroutières a de quoi rendre doublement plus zen son portefeuille.
Sur les autoroutes planes, le régulateur de vitesse aide à maintenir sa vitesse – et à se préserver d’un pied trop lourd menant tout droit à la contravention. En région montagneuse cependant, le dispositif n'est pas la solution la plus économique qui soit, parce qu'il s'échine envers et contre tous à conserver une vélocité constante. Mieux vaut réduire sa vitesse progressivement (le mot d'ordre, souvenez-vous...) en montée, pour ensuite la reprendre en descendant.
Par ailleurs, il ne sert à rien de faire révolutionner son moteur — sauf pour le plaisir de l'accélération et des tonalités vrombissantes. Il est préférable de grimper rapidement l'échelon des rapports de transmission, puisque l'économie d'essence est optimale lorsque le régime moteur est à son plus bas. Le premier rapport ne devrait donc servir qu’à mettre le véhicule en mouvement. Lorsque c’est possible, on saute même des vitesses, par exemple en allant directement de la 2e à la 4e. Avec une boîte automatique sans mode manuel, le passage à un rapport supérieur (et donc plus profitable) s’obtient en retirant brièvement le pied de l’accélérateur.
Calmer l'impatient en soi
Celui qui colle aux pare-chocs, ne cède pas le passage, effectue des appels de phares, klaxonne abusivement, zigzague entre les véhicules ou dépasse sur l’accotement... a bien besoin d'une séance de massage ou d'une journée passée au spa.
Mais il n'a pas le temps pour ça, voyons... Et sur la route, il fait donc preuve d'impatience, voire d'agressivité. Pas bon. Surtout s'il rencontre aussi agressif que lui. Les épisodes de rage au volant sont toujours le fruit de la rencontre d'un plus fou que l'autre...
Comment demeurer calme derrière son volant? D'abord, ne pas conduire lorsqu'on est fatigué ou tendu. Voilà un simple, mais combien sage conseil. Partir deux ou trois minutes d'avance peut aussi faire la différence. On le sait, un conducteur qui n’est pas pressé est un conducteur zen : il a moins tendance à accélérer rapidement ou à freiner brusquement. À l'opposé, avez-vous remarqué à quel point les « têteux » sont toujours plus nombreux et plus lents sur notre chemin lorsqu'on en a marre ou qu'on est en retard?
Idéalement, on laisse faire le gros pop-rock-clash-trash-patente qui résonne à tue-tête dans l'habitacle au profit d'un style musical plus doux. Et à moins d'être masochiste, on évite autant que possible les bouchons, soit en empruntant des routes moins achalandées ou en optant pour des moments de la journée où la circulation se fait plus fluide. Et il y a toujours les transports en commun...
Tout est dans la « planif »
Pour éviter les pépins, on se tient au courant des conditions routières et météorologiques, on écoute les bulletins de circulation et on planifie ses déplacements. Ou on les reporte — et c'est ce qui nous amène à un autre simple, mais combien sage conseil : regroupez vos courses.
Ainsi, on fait la guerre aux kilomètres inutiles et aux parcours qui reviennent sur leurs pas. Et on privilégie les trajets pour lesquels une vitesse constante peut être maintenue. Oui, même s'ils sont un brin plus longs qu'un trajet plus court, mais jonché d’intersections occasionnant des arrêts et des redémarrages fréquents.
Regrouper ses courses, c'est bien. Mais il faut demeurer réaliste et s'accorder suffisamment de temps pour les exécuter. Il serait fou de penser qu'on peut ramasser les enfants à la garderie, repêcher les vêtements chez le nettoyeur et passer à l’épicerie en prévision du dîner… en moins de dix minutes.
Reste que planifier intelligemment ses sorties permet une utilisation efficace de son véhicule, une économie de carburant et un gain de temps pour éventuellement faire autre chose - se reposer, par exemple. Et rassurez-vous : le conducteur zen n'arrive pas plus tard à destination. Et il y parvient de bien meilleure humeur.