Mercedes-Benz Classe M, défi relevé

Publié le 24 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

Depuis le lancement du Mercedes-Benz Classe M en 1998, la catégorie des grosses berlines classiques a perdu de son lustre. Dans les faits, l'avènement de Mercedes-Benz dans la catégorie des 4X4 a anobli ces véhicules qui représentent maintenant une alternative fort respectable aux richards de la terre. Depuis, des marques de prestige comme Cadillac, Lincoln et Lexus se sont empressées de s'immiscer dans ce créneau où l'argent coule à flot. Si la Classe M a connu une diminution de ses ventes au cours de la dernière année, ce n'est pas à cause du prix prohibitif de l'essence mais plutôt parce que les acheteurs sont en quête de renouveau. En effet, le ML entame sa huitième année d'existence sous les mêmes traits.

Même si les lignes du ML commencent à dater, celui-ci affiche une silhouette qui vieillit bien. Qui plus est, les ingénieurs ont su au fil des ans apporter des améliorations qui lui ont permis de supporter les comparaisons avec des modèles plus modernes. En 2005, les stylistes ont revu la carrosserie, on remarque donc que la partie avant arbore un nouveau capot nervuré et une nouvelle calandre argentée; alors que la partie arrière expose des feux de teinte plus foncée. On retrouve également du chrome sur les poignées des portières et du hayon.

Depuis la retraite de la version ML55 AMG à moteur V8 de 5,5 litres et 349 chevaux, la Classe M est composée des ML350 à moteur V6 de 3,7 litres et ML500 à moteur V8 de 5 litres. Le retrait du ML55 AMG a coincidé avec le lancement de la version AMG de la Classe G. Même si les ventes du ML55 se faisaient au compte-gouttes, il est dommage que Mercedes-Benz n'ait pas cru bon de conserver ce modèle pour donner la réplique à son rival BMW X5 4.8is.

Mais qu'importe puisque les 288 chevaux du V8 de 5 litres ne sont pas avares de performance lorsqu'ils sont couplés à la boîte semi-automatique à 5 rapports et autorisent le ML500 d'accélérer de 0 à 100 km/h en 7,5 secondes. Certes, on est loin des 6,5 secondes de l'ancien ML55, mais la facture est conséquente avec un prix de départ fixé à 68 690 $ comparativement aux 92 850 $ qu'exigeait l'ancien porte-couleurs d'AMG ! Quant au récent V6 de 3,7 litres, sa cavalerie de 232 chevaux fait oublier le manque de puissance de l'ancien V6 de 3,2 litres (215 ch) et permet au ML350 de boucler le même test en 8,7 secondes.

Pour transmettre la puissance aux quatre roues motrices à prise constante, tous les modèles ML sont équipés d'un système de traction électronique 4-ETS+. Ce dispositif dont est dérivé le système 4Matic des berlines Classe C, E et S applique les freins à toute roue qui patine pour rééquilibrer la répartition du couple entre les essieux pour ensuite le diriger aux roues qui adhèrent le mieux au sol. Si vous devez vous aventurer en terrain accidenté, il est préférable, grâce à une commande au tableau de bord, d'engager la gamme basse vitesse (Lo) du boîtier de transfert. De même, il ne faut pas croire que les ingénieurs de Mercedes-Benz sont persuadés que vous n'oserez jamais prendre la clé des champs (comme 98 % des propriétaires de ML) puisqu'ils ont installé une prise d'air secondaire qui veille à garder le moteur au sec dans le cas où vous traverseriez un cours d'eau d'une profondeur de 50 centimètres.

Aides à la conduite

Pour cacher son âge, le ML veille à demeurer à la fine pointe de la technologie. Le freinage ABS avec EBD et BAS est assuré par quatre freins à disque de gros diamètre. Il faut également souligner la présence d'une multitude de coussins gonflables, d'un système antipatinage, d'un système antidérapage, et d'un système de traction en descente. Malgré tous ces systèmes d'aide à la conduite, il serait surprenant que le commun des propriétaires sorte des sentiers battus avec son ML. À vrai dire, ces dispositifs seront utiles au quotidien sur les routes asphaltées ou en gravier. Pour affronter dame nature, son grand frère G500 est mieux adapté.

Au volant

Comme tous les véhicules signés Mercedes-Benz : la qualité, la texture et les couleurs des matériaux de l'habitacle respectent le cachet de la marque. Toutefois, la position de conduite est difficile à trouver à cause de l'inclinaison du volant. Parmi les points positifs, soulignons la puissance des phares avant, le format passe-partout de la caisse, et le confort des sièges avant quoique le cuir soit un peu glissant. De même, le prix du ML350 est réaliste vis-à-vis de ses plus proches rivaux allemands, américains, britanniques et japonais. Quant aux points négatifs : les places arrière sont exiguës et difficiles d'accès à cause de l'étroitesse des portes arrière. De plus, on peut critiquer les systèmes audio et de navigation qui ne sont pas faciles à comprendre, le chargeur de 6 DC situé dans le coffre à bagages, l'emplacement des commandes des glaces sur la console avant, et la présence d'une troisième banquette dans un véhicule de ce gabarit.

Conclusion

Il y a huit ans, plusieurs ont cru à tort que Mercedes-Benz faisait un faux pas en dévoilant un VUS. Surtout que le style, la conception et la finition du ML ne semblaient pas correspondre à l'image de la prestigieuse marque allemande. Depuis, le ML a surmonté tous les obstacles et a permis de faire grimper les chiffres de vente de Mercedes-Benz au pays. Alors, qui avait raison?

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