Dodge Dart 2013, le futur avec un zeste de passé

Publié le 1er mai 2012 dans Premiers contacts par Alain Morin

Quiconque s’intéresse le moindrement à l’automobile connait la Dart, commercialisée entre 1960 et 1976 sous différentes versions. Aujourd’hui, Chrysler vit une union (la précédente, avec Chrysler, s’était terminée par un divorce) avec Fiat, l’italienne, et un premier enfant est né : la Dart qui vient remplacer la très controversée Caliber que plusieurs ont déjà oubliée.

Il est assez ironique d’entendre les gens de Chrysler parler d’une voiture qui marque un jalon dans l’histoire de la marque et sur qui l’on entend asseoir le futur alors qu’on fait revivre un nom enterré depuis 36 ans! Ceci étant dit, la voiture est très moderne même si ses origines proviennent de l’Alfa Romeo Giulietta et de la Lancia Delta elles-mêmes dérivées de la Fiat Bravo. On ne peut donc pas dire que la Dart est entièrement nouvelle.

Esthétiquement, cette toute récente Dodge est plutôt réussie et elle paraît généralement mieux en vrai qu’en photos. Dans l’habitacle, on a particulièrement soigné le tableau de bord, désormais recouvert de matériaux de belle facture.

De 15 995 $ à 23 995 $... et plus!

La Dart se décline en cinq versions : SE, SXT, Rallye, Limited et R/T. Bien entendu, le niveau d’équipement augmente au fur et à mesure qu’on monte dans la hiérarchie et si la livrée de base coûte 15 995 $, on peut aussi avoir une Dart pour 23 995 $. En passant, cette dernière, une R/T, ne sera livrable qu’à l’automne 2012. La variante SE offre, de série, le télédéverouillage (lire une « manette »), les freins à disque aux quatre roues, les glaces et les rétroviseurs électriques et dix coussins gonflables. La SXT ajoute, entre autres, des roues de 17 pouces. La Rallye a droit à un bouclier avant distinctif et un volant gainé de cuir. Le modèle Limited propose, de série, le système Uconnect Touch et son écran de 8,4 pouces et le groupe d’instrument configurable via un écran de 7 pouces. De son côté, la R/T offre le quatre cylindres de 2,4 litres et des roues en aluminium de 18 pouces. Évidemment, la liste des options est toujours là pour vous aider à choisir une Dart selon vos goûts et, on le souhaite, vos moyens.

Du bof et du wow

Trois moteurs et trois transmissions se disputeront les dessous de la jolie voiture. Le moteur de base est un quatre cylindres de 2,0 litres Tigershark (vive les noms de moteur qui évoquent la puissance – comme les Magnum, Marauder ou Super Rocket d’antan!) de 160 chevaux. Ce moulin est livré d’office avec les SE, SXT, Rallye et Limited. On retrouve aussi un quatre cylindres 1,4 litre MultiAir , déjà vu sur les Fiat 500, livrable en option sur les versions ci-haut mentionnées. Enfin, le quatre cylindres 2,4 litres Tigershark MultiAir de la R/T promet de belles sensations (à défaut de sensations fortes!) avec ses 184 chevaux et 171 livres-pied de couple.

Au chapitre des transmissions, soulignons que tous ces moteurs (sauf le 2,0 litres de la Limited) sont associés de série à une boîte manuelle à six rapports. Une automatique à six rapports est proposée en option avec les 2,0 et 2,4 litres. Quant au moteur 1,4 litre, il sera possible, d’ici quelques mois, de le marier avec une automatique à double embrayage à sec (DDCT) à six rapports.

Lors du lancement, nous avons pu conduire un modèle équipé du 2,0 litres et de la transmission automatique et un autre doté de la manuelle. Cette dernière nous a déçus par le manque de progressivité et de sensations de son embrayage, par le maniement tout juste correct de son levier de vitesses et, enfin, par l’étagement des rapports. En effet, sur une route parsemée de courbes et de montées, on doit constamment jouer du levier pour tenter d’exploiter la plage idéale du moteur, plage qui débute à environ 4 000 tours. La transmission automatique n’est guère plus délurée et un 0-100 km/h, effectué à la va-vite, nous a donné 12,0 secondes… et la route était en pente légèrement descendante! Des tests plus sérieux devront toutefois être menés.

De toute évidence, ce 2,0 litres, même s’il affiche 160 chevaux à 6 400 tours/minute et 148 livres-pied de couple à 4 600, manque de souffle et il n’est là que pour pouvoir offrir une voiture à un prix raisonnable. Ceci étant dit, il satisfera les gens qui sont davantage à la recherche d’un rapport équipement/prix que d’excitation routière.

Le moteur de 1,4 litre ne développe pas un cheval de plus que le 2,0 litres, mais il va les chercher plus bas dans les tours (5 500 tours/minute), ce qui est un net avantage. Aussi, son couple est passablement plus élevé avec 184 livres-pied entre 2 500 et 4 000 tours/minutes. Ces données le rendent beaucoup plus nerveux et la transmission manuelle a beau avoir les mêmes rapports d’engrenages (sauf pour le rapport total), elle est nettement plus à l’aise avec ce 1,4. Même si les accélérations sont plus vivantes, on ne sent pas d’effet de couple dans les roues avant. Car, faut-il le préciser, la Dart est une traction.

Les autorités de Dodge ont beau nous dire que les modèles équipés du 1,4 et du 2,0 litres possèdent des réglages de suspension et de direction identiques, n’empêche que notre essai avec le 1,4 litre nous a montré une voiture aux suspensions un tantinet plus rigides, sans être inconfortables, et une direction plus nerveuse. Et avant que vous ne me le demandiez, oui, les pneus étaient les mêmes, des ContiproContact 225/45R17. Pour obtenir des suspensions calibrées plus sportivement, il faut aller du côté de la R/T.

Placide et jazzée

Au niveau de la conduite, j’ai souvent pensé être au volant d’une Ford Focus tant les deux compactes offrent les mêmes sensations. On est donc loin du dynamisme d’une Mazda3, par exemple.

La Dart possède des sièges confortables, de nombreux espaces de rangement, un coffre à gants suffisamment grand pour y loger un portable — nous n’avons pas essayé par contre — un coffre de belles dimensions et des places arrière fort correctes. Bref, on est en présence d’une voiture sérieuse.

Avec douze couleurs de carrosserie et quatorze combinaisons de couleurs et d’aménagement selon la version, la Dart ne ramène pas seulement un nom du passé. Elle ramène aussi de la couleur dans des habitacles qui ne proposent généralement que du gris, du beige ou du noir. Et, le catalogue des options et des accessoires Mopar sauront assurément mettre encore plus de couleur et de vie dans la Dart!

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Dodge Dart 2013
Version à l'essai Rallye
Fourchette de prix 15 995 $ – 23 995 $
Prix du modèle à l'essai 19 495 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 8,1 / 5,4 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Cruze, Ford Focus, Honda Civic, Hyundai Elantra, Mitsubishi Lancer, Toyota Corolla, Volkswagen Golf
Points forts
  • Jolies lignes
  • Habitacle bien fini
  • Silence de roulement étonnant
  • Performances très acceptables (1,4 MultiAir)
  • Tenue de route assurée
Points faibles
  • Moteur 2,0 litres amorphe
  • Boîte manuelle (avec 2,0 litres) peu enjouée
  • Direction correcte, sans plus
  • Jauges difficiles à lire (sauf avec écran optionnel)
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Nous n'avons pas pu mesurer la consommation mais nous ne nous attendons pas à des miracles avec le 2,0 litres.
Valeur subjective 4.0/5 La valeur de revente sera-t-elle au rendez-vous
Esthétique 4.0/5 Selon l'angle, c'est original ou générique.
Confort 4.0/5 Est-ce que la Dart sera aussi confortable sur nos routes qu'elle l'a été sur les belles routes du Texas ou a eu lieu le lancement?
Performances 3.0/5 Très décevantes avec le 2,0 litres. Par contre, le 1,4 se mériterait 4 étoiles sur 5
Appréciation générale 4.0/5 Beaucoup de potentiel. Vivement la R/T avec son 2,4 litres!
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