Nissan Maxima, inspirée de la Z

Publié le 25 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

Quand Nissan a dévoilé l'Altima en 2002, certains ont cru que les jours de la Maxima étaient comptés. En effet, Nissan se remettait à peine d'une hémorragie financière que la française Renault est venue cicatriser avec de l'argent neuf en 1999. À l'époque, rares étaient ceux qui avaient prévu que Nissan allait rebondir aussi rapidement. Toutefois, son alliance stratégique avec Renault a permis de devancer le lancement de certains modèles qui avaient été mis sur la glace, faute de capitaux. Ainsi depuis son mariage forcé, Nissan a dévoilé neuf nouveaux modèles, et ce, sans compter ceux qui arriveront durant l'année 2005.

Pour éviter que la Maxima ne sombre dans l'indifférence des acheteurs entichés par la récente Altima, il était impératif que celle-ci soit entièrement revampée. Pour ce faire, la nouvelle Maxima reprend la formule gagnante des cinq générations précédentes en offrant les performances d'une allemande au prix d'une japonaise. Pour prendre ses distances de l'Altima avec qui elle partage son châssis et ses principaux organes mécaniques, la Maxima a adopté une silhouette plus jazzée et un meilleur comportement routier qui justifient son prix plus élevé.

Une ligne de Z

Pour esquisser les lignes de la Maxima, les stylistes ont puisé leur inspiration à même leur produit vedette maison en reprenant les formes spectaculaires de la 350Z. De la calandre à double rectangle, aux phares triangulés plongeants, à son arc de toit et aux nervures du capot, on reconnaît les traits familiers de la Z. Par ailleurs, il faut souligner le génie des stylistes d'avoir dessiné les formes audacieuses du pilier C qui font qu'aucune autre berline ne peut prétendre avoir été calquée par Nissan. Pour prendre ses aises devant les dimensions de l'Altima, la longueur, l'empattement et la largeur de la nouvelle Maxima sont plus importants que sa soeur ennemie dont les mensurations dépassaient celles de l'ancienne Maxima. Cette lutte fratricide étant chose du passé, la Maxima a pu reprendre ses lettres de noblesse et trône maintenant seule au sommet de la gamme de Tochigi.

Côté habitable, il faut mettre un bémol sur le jugement des stylistes qui ont eu l'audace d'imiter le tableau de bord de la Z.

En effet, ces derniers devaient être en panne d'imagination pour emprunter aussi candidement les trois gros cadrans de la Z.

Afin d'éviter le sobriquet « de grosse Z à quatre portes »,

la Maxima s'affirme avec un volant légèrement différent alors que la console où

logent les commandes de l'audio, de la ventilation et l'écran du système de navigation (optionnel) lui sont propres.

Sans quoi, les propriétaires de Z auraient été en droit de s'écrier : Ô sacrilège !

Cependant, il ne faudrait pas croire que l'intérieur est dépourvu d'originalité. Au contraire. La Maxima est la seule berline à proposer un toit en deux pièces appelé "Skyview". Auparavant, ce concept était exclusif à des véhicules de type utilitaire. Toutefois, au grand dam des occupants, le Skyview n'est pas coulissant et le verre demeure fixe. De même, la console centrale pleine longueur offerte en option dans la version SE permet aux passagers arrière de s'installer comme dans une minilimousine sur des baquets individuels. Plus enveloppants, ces sièges offrent un meilleur maintient qu'une banquette traditionnelle. Le seul hic est que les dossiers sont non rabattables. Moins pratiques que la banquette divisée 60/40 des autres versions, il existe néanmoins une trappe à skis encastrée dans l'accoudoir central. À l'avant, les grands six pieds auront de la difficulté à trouver une position de conduite confortable à cause de l'assiette trop élevée des baquets et du manque de soutien dans le haut du dos.

Un V6 renommé

On se répète, mais l'omniprésent moteur V6 Nissan de 3,5 litres a fait ses preuves depuis longtemps. Même si la grande majorité des acheteurs optent pour la transmission automatique à 5 rapports, la version SE est livrée de série avec une boîte manuelle à 6 vitesses. Pour 2005, les ingénieurs ont réduit le passage des rapports pour rendre celle-ci plus précise et rapide. Malgré cette amélioration, il serait surprenant que les conducteurs de Maxima délaissent la douceur de la boîte automatique pour cravacher davantage les 265 chevaux du moteur. Qui plus est, comme la plupart des tractions à grosse cylindrée, l'effet de couple ressenti dans le volant est plus prononcé avec la boîte manuelle. Jusqu'à ce que les ingénieurs trouvent la recette miracle, la boîte automatique est celle qui est la mieux adaptée au tempérament "gentlemen racer" de la Maxima.

Sur la route, le comportement routier de la Maxima est plus civilisé que celui de l'Altima grâce à des suspensions mieux calibrées et des bruits de caisse moins nombreux. Une nouvelle suspension arrière entièrement indépendante remplace l'essieu arrière semi-rigide à liens multiples de la précédente génération. De même, la maniabilité surprenante de cette berline pesant plus de 1 650 kg combinée à son habitacle de conception cabine avancée donne l'impression de conduire une voiture au gabarit moins imposant.

Somme toute, cette Nissan fera des ravages dans la catégorie des berlines sport de plus de 35 000 $. Surtout que plusieurs de ses rivales allemandes ont pris de l'âge et en offrent toujours moins pour votre argent. Toutefois, la Maxima devra se méfier de sa cousine l'Infiniti G35 et de l'Acura TL. Par contre, il faut avouer que ses rivales japonaises ne comptent pas sur un réseau de concessionnaires aussi important.

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