Nissan X-Trail, la perle rare d'europe

Publié le 25 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

Les années se suivent et ne se ressemblent pas chez Nissan. Après nous avoir laissé l'impression que l'avenir appartenait aux grosses pointures avec le gros utilitaire Armada, voilà qu'on nous revient avec un modèle plus terre-à-terre sous les traits du petit utilitaire X-Trail.

Ce n'est un secret pour personne, l'entrée en scène de l'Armada visait essentiellement à faire plaisir à nos voisins du sud dont la devise est « plus gros, toujours plus gros ». Conscient que notre marché est différent et qu'il a tendance à se conformer aux exigences du marché européen où les prix de l'essence sont plus élevés que chez l'oncle Sam, Nissan a pris la bonne initiative d'importer chez nous le X-Trail. Exclusif au marché canadien où 44 % des utilitaires sont de taille compacte, le XTrail n'est pas un puceau puisqu'il a commencé à courtiser les Japonais en 2000 et qu'il circule en Europe depuis 2002. Aux dernières nouvelles, il était le deuxième petit utilitaire le plus convoité en France, après le Toyota RAV4.

Comme les temps changent !

Bien malin celui qui aurait prédit qu'un jour Nissan alignerait une gamme d'utilitaires sport aussi nombreuse que celle de Ford.

À la fin des années 90, on se rappellera qu'il était facile d'organiser un match comparatif entre petits utilitaires puisque cette catégorie regroupait seulement les Honda CR-V, Suzuki Vitara, Subaru Forester et Toyota RAV-4. Depuis, leur nombre a triplé et Nissan ne pouvait compter que sur le XTerra. Mais ce vrai « 4X4 » élaboré sur le châssis de la camionnette Frontier n'avait pas la finesse pour rivaliser avec les CR-V et RAV4. Pour dénicher la perle rare, Nissan n'a pas eu à chercher bien loin puisqu'elle roulait dans son parc automobile du vieux continent.

Un vrai quatre-quatre

À l'instar de ces rivaux immédiats que sont les CR-V et RAV4, le X-Trail se contente d'une motorisation 4 cylindres et est livrable en modèle traction ou intégrale. Le rouage à quatre roues motrices de ce dernier se démarque de ses concurrents qui sont pour la plupart des tractions intégrales réactives, alors que les roues arrière s'engagent uniquement pour compenser la perte de motricité des roues avant. En comparaison, le système "All-Mode" du X-Trail fait appel à un répartiteur de couple et à un embrayage électromagnétique qui fonctionnent de trois façons. Ainsi, on peut opter pour le mode normal « traction » à deux roues motrices avant ; le mode « automatique » qui dirige jusqu'à 50 % du couple aux roues arrière lorsque les roues avant patinent ; et le mode « lock » qui bloque le différentiel afin de répartir le couple dans l'ordre de 50/50 entre les essieux avant et arrière. Une fois le mode "lock" enclenché, le X-Trail se comporte comme un vrai « 4X4 », et peut franchir des surfaces boueuses ou enneigées où ses concurrents s'embourberaient en un rien de temps. Par ailleurs, les propriétaires du modèle à traction avant ne seront pas pris au dépourvu grâce au mode « neige » qui réduit le couple et maximise la motricité sur les surfaces glissantes.

Pour déplacer cette caisse, les motoristes ont retenu les services du 4 cylindres de 2,5 litres. Couplé à une boîte manuelle à 5 rapports ou une automatique à 4 rapports, ce moteur de 165 chevaux permet des performances comparables à ses rivaux à moteur 4 cylindres.

Sur la route, le X-Trail est bien servi par le débattement de ses suspensions qui filtre correctement les imperfections de la route sans pour autant pénaliser la tenue de route qui est un cran moins sportive que celle des CR-V et RAV4. Dans les faits, le X-Trail ne peut cacher ses origines. Pensé et conçu pour le marché européen, le comportement routier se compare plutôt à celui d'un LandRover Freelander.

Un habitacle astucieux

L'habitacle du X-Trail se démarque en faisant preuve de nombreuses astuces. Parmi le lot, mentionnons le compartiment réfrigéré (ou réchauffé, c'est selon) situé au bas de la console qui peut également servir de rangement pour DC. De même, il existe deux coffres à gants et des porte-verres incorporés à même le tableau de bord. Quant aux cadrans situés dans une nacelle centrale, leur lecture est peu commode. Par contre, les commandes sont à portée de la main et l'immense toit ouvrant égaye l'habitacle un brin tristounet.

Si les places avant sont confortables, on ne peut en dire autant de la banquette où l'espace pour les jambes est mesuré. Divisée 60/40 et entièrement rabattable, il est possible de moduler la banquette en vingt-cinq positions différentes. Une fois les dossiers complètement rabattus, le plancher de chargement est parfaitement plat.

Contrairement au hayon des RAV4 et CR-V qui s'ouvre de gauche à droite, celui du X-Trail est plus facile à manier du bas vers le haut. Si les ailes avant en polyuréthane sont conçues pour reprendre leur forme après un léger impact, le pare-chocs arrière protège mal la carrosserie. De même, la mauvaise position du silencieux est vulnérable en conduite hors route.

Jusqu'à un prochain match comparatif avec les ténors de la catégorie, le X-Trail peut être considéré comme un sérieux aspirant au titre.

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