Encore une réparation: s'acharner ou pas?
Vous tournez la clé, mais… le moteur ne démarre pas. Vous lancez un juron. C’est que votre minoune n’en est pas à ses premières incartades, ce trimestre-ci. Qu’est-ce que ça sera, cette fois : le démarreur? L’alternateur? Le moteur lui-même? Stop : vous ne posez pas la bonne question.
La vraie question à vous poser est plutôt : le temps serait-il venu de me débarrasser de ma vieille voiture et de m’en procurer une nouvelle? Après tout, réparer un véhicule le remet en ordre de marche, mais ne le rajeunit pas.
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L’interrogation est toute simple, mais la réponse ne l’est pas. Car à moins de posséder une boule de cristal (et de savoir s’en servir), il n’existe rien, malheureusement, pour désigner sans se tromper le moment parfait où il convient de se débarrasser de sa voiture. Tout comme il n’existe rien pour savoir hors de tout doute qu’une (dernière) fois réparée, la minoune a encore quelques bonnes années de fiabilité à offrir.
Mais alors, entre « acharnement mécanique » et « renouvellement prématuré », comment trancher?
Trois signes
Trois grands signes peuvent être utilisés comme bornes indicatrices. Selon les experts que nous avons interrogés, l’alarme devrait sonner lorsque 1) le moteur flanche; 2) la transmission cède; ou 3) la carrosserie se transforme en fromage gruyère.
D’abord, un moteur qui rend l’âme signifie généralement d’autres réparations tout aussi sérieuses à venir, par exemple à la transmission – et vice-versa. Voilà l’indice d’une dégradation avancée et qu’on le veuille ou non, l’usure poursuit son travail de sape. Dites-vous alors que peu importe ce que vous investirez dans votre vieille voiture, vous n’en tirerez pas plus. Et que de toute façon, il va bien falloir vous en départir, un jour ou l’autre…
Autre signe du temps : la carrosserie qui s’éraille. Et, sous elle, le châssis qui se décompose. Tenté de la faire repeindre? Résistez : il s’agit là d’une dépense superflue qui coûte cher et qui n’apporte rien à la valeur du véhicule, disent unanimement les experts. Le châssis est fini? Encore là, ne pensez pas à faire réparer. Ça serait comme d’installer une belle dentition neuve à un patient en phase terminale…
Bilan de santé
Il faut donc savoir s’arrêter avant de succomber à l’acharnement mécanique. Une bonne façon d’en avoir le cœur net? Réserver une séance d’inspection dans l’un des Centres techniques de CAA répartis à travers la province. Ces centres établissent le bilan de santé d’une voiture au niveau de sa mécanique, mais aussi de sa carrosserie, de son châssis et de ses différents systèmes électroniques. Armé d’un tel bilan (livré tout à fait objectivement, puisque ces centres ne procèdent à aucune réparation), il vous est alors possible de savoir ce qui lâchera bientôt – ou pas.
Peut-être découvrirez-vous au passage que la structure n’est plus bonne à rien ou que les réparations à prévoir sont plus importantes que prévu. Auquel cas, mieux vaut ne pas débourser davantage que le prix que rapporterait la voiture si elle était revendue.
Combien, pour elle?
Ce prix de revente, quel est-il? On peut en avoir une bonne idée en consultant les petites annonces des journaux ou en surfant sur des sites comme Kijiji. Le site de Canadian Black Book (en anglais, seulement) peut également être utile dans le cadre d’une recherche par modèle, année-modèle, niveau d'équipements et kilométrage, pour des régions données.
Si votre minoune a encore une certaine valeur sur le marché, peut-être vaudrait-il mieux la refiler à quelqu’un d’autre avant qu’elle ne devienne un puits sans fond. La somme ainsi récupérée pourra constituer un capital servant à l’achat d’un autre véhicule.
La semaine prochaine, lisez notre texte Dans le coin gauche : la minoune… pour en savoir plus sur les avantages – et les inconvénients – de conserver ou de changer sa vieille voiture.