Pontiac Wave, le bonbon du pays lointain

Publié le 25 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

L'an dernier, Chevrolet accueillait des modèles exclusifs au marché canadien dont l'Aveo importé de la nouvelle filiale sud-coréenne GMDAT. La nouvelle société GM Daewoo Auto Technology est née suite au rachat et à la relance de Daewoo par General Motors. Jaloux que la division au noeud papillon de GM ait droit à cette petite faveur sud-coréenne, Pontiac a dû faire des pieds et des mains pour que GM consente à lui donner aussi son petit nanan du pays au Matin Calme. Appelé Wave, il y avait longtemps que Pontiac réclamait une voiture à vocation économique pour courtiser les acheteurs de véhicules « beau, bon, pas cher » d'origine asiatique .

Avant de passer dans le camp de GM, la Wave et sa jumelle Aveo avaient été développées par Daewoo pour remplacer la défunte Lanos. Toutefois, suite à la banqueroute du constructeur sud-coréen ce projet fut abandonné jusqu'à ce que GM relance les activités de Daewoo en 2002. Auparavant, on se rappellera que l'Acadian avait été la dernière petite voiture entièrement américaine à être vendue par Pontiac. Depuis, les modèles économiques de Pontiac (LeMans, Asüna et Firefly) ont toujours été construits par des partenaires asiatiques comme Daewoo, Isuzu et Suzuki.

Après la retraite de la Firefly en 2000, le rôle de la voiture d'entrée de gamme avait été donné à la Sunfire qui, malgré son prix compétitif, avait de la difficulté à s'imposer face à la Toyota Echo et la Hyundai Accent. Le lancement de la Wave permettra enfin à Pontiac de se mesurer à armes égales avec ces dernières dont la popularité au Canada - et encore plus au Québec - ne se dément pas. Pour ce faire, la Wave reprend la formule de l'Aveo et de ses rivales en proposant une berline et un hatchback. Ce dernier modèle devrait connaître passablement de succès chez nous puisque les Québécois ont la réputation d'avoir le béguin facile pour les petites voitures pratiques à la bouille sympathique. Et nul doute que la Wave 5 portes en séduira plus d'un !

Dessinée dans les studios ItalDesign de Giorgetto Giugiaro à Turin en Italie, la Wave prend soin de porter la griffe sport de Pontiac avec sa grille de calandre plus épurée et le fini métallisé entourant les cadrans du tableau de bord. Le modèle hatchback adopte les mêmes empattement, hauteur et largeur que la berline. Toutefois, cette dernière est plus longue de 34 cm. Ce qui se traduit par des porte-à-faux plus courts et un coffre de seulement 200 litres comparativement à 330 litres pour la berline. Par contre, la configuration hatchback permet d'augmenter le volume à 1 190 litres en abaissant les dossiers divisés 60/40 de la banquette arrière.

Comme l'Aveo, la Wave est disponible en deux versions : de base et LS. L'équipement de série du modèle de base est suffisamment complet pour un véhicule à vocation économique. En effet, il ne faut jamais oublier la logique suivante : plus un véhicule est équipé, plus la facture augmente dans les mêmes proportions ! Pour ce faire, il ne faut pas trop en demander si on veut que le prix plancher demeure sous les 14 000 $. Par rapport à sa rivale, la Toyota Echo de base, la Wave offre de série la servodirection et un siège conducteur ajustable en hauteur. Par contre, l'Echo Hatchback est équipée de série de freins ABS alors que ces derniers sont offerts en option sur les deux modèles Wave. Quant à la Wave Hatchback, l'équipement comprend des phares antibrouillards et un essuie-glace de lunette arrière. La version LS est plus cossue et comprend le verrouillage des portières, les glaces à commande électrique, les rétroviseurs chauffants et le lecteur MP3. Pour une Wave plus stylisée (et plus chère aussi), il est possible d'opter pour un climatiseur, des roues en alliage, un aileron et un toit ouvrant électrique.

Malgré ses origines sud-coréennes, la présentation est soignée et on apprécie le contraste des différentes textures et couleurs de plastique et de tissus. La position traditionnelle des cadrans (face au conducteur) rend la conduite plus décontractée que celle de l'Echo où l'instrumentation est regroupée dans une nacelle centrale.

Pour déplacer cette masse de 1 070 kg, les motoristes ont boulonné un 4 cylindres de 1,6 litre à DACT et 16 soupapes développant 103 chevaux. Même si le rapport poids/puissance est moins intéressant que ceux des Accent et Echo, la Wave équipée de la boîte automatique à 4 rapports accélère plus rapidement que ses deux rivales à transmission automatique. Pour ce faire, la boîte de la Wave bénéficie d'un meilleur étagement des rapports quoique celle de l'Accent soit plus douce et agréable à utiliser. En effet, la grille de sélection en forme d'escalier de la Wave n'est pas commode : il faut enfoncer fortement le levier de vitesses vers le bas pour le placer à la position « P ». Par ailleurs, une boîte manuelle à 5 rapports est offerte de série.

Sur la route

Outre ses dimensions lilliputiennes, la Wave n'a rien en commun avec la défunte Firefly. L'espace intérieur est surprenant et la position de conduite est facile à trouver grâce au confort de son siège ajustable en hauteur et à son volant inclinable. Même après une balade de plusieurs centaines de km, soyez assuré que le conducteur et les passagers n'auront pas de fourmis dans les jambes. Comme la plupart des petites voitures, la Wave est sensible aux vents latéraux. Rien d'alarmant cependant. Toutefois, il faudra se méfier d'une manoeuvre ou d'un freinage d'urgence à haute vitesse car la voiture peut être difficile à maîtriser. C'est surtout en ville qu'on appréciera la conduite de cette citadine dans la circulation dense et les stationnements contingentés.

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