Suzuki Grand Vitara, en voie d'extinction

Publié le 28 mars 2005 dans 2005 par Marc Bouchard

Le Vitara n'est plus, qu'il repose en paix. Le petit utilitaire, jumeau quasi identique du défunt Tracker de Chevrolet, a roulé ses derniers kilomètres au cours de l'année 2004 et il est désormais relégué aux oubliettes. Un chemin que devrait aussi prendre le Grand Vitara dès la fin de l'année 2005 (on pense peut-être présenter une version 2006, mais ce serait la dernière), et peut-être aussi le XL-7, que l'on a remodelé l'année dernière sans pour autant parvenir à le rendre populaire.

En résumé, Suzuki semble en voie de renouveler complètement son parc d'utilitaires de petite taille. Ce qui, avouons-le, ne serait pas un luxe puisque les Grand Vitara de ce monde n'avaient rien d'un exemple de réussite exceptionnelle.

Bien sûr, ils sont abordables, mais c'est bien là la seule qualité véritable qui les démarque de la concurrence. Ce qui ne veut pas dire que les Grand Vitara sont de mauvais véhicules à tout point de vue. Mais disons qu'un bon changement ne pourrait qu'améliorer la chose.

D'un simple point de vue esthétique, le Grand Vitara présente encore cette année les mêmes lignes, assez simples, qui l'ont toujours caractérisé. En fait, sans aucun doute pour préserver l'intimité de ceux qui roulent en Grand Vitara, on a installé des vitres teintées sur les modèles, sans rien modifier d'autre à la carrosserie.

Les amateurs du genre - et il en reste : je connais personnellement un représentant qui ne jure que par ses Grand Vitara - ne seront pas déçus. Ceux qui recherchent un petit utilitaire à l'air un peu moderne devront toutefois repasser.

Sous le capot, on a conservé le moteur V6 de 2,5 litres qui se tire assez bien d'affaire. Il rechigne cependant avec un bruit incommodant quand on lui demande de laisser un peu de liberté à ses 165 chevaux. En reprise, il répondra par secousses plutôt qu'avec la fluidité qu'on serait en droit d'attendre.

La seule motorisation disponible peut se jumeler à une transmission manuelle à 5 rapports parfois capricieuse mais somme toute agréable, ou à une transmission automatique à qui on devrait expliquer la notion de souplesse. Les changements se font sans aucune douceur, au risque de rendre inconfortable la randonnée pour les passagers.

Mais attention, le Grand Vitara a des prétentions d'utilitaire hors route, et il les assume avec beaucoup d'élégance. Car bien que la conduite en zone urbaine soit passable, sans plus, elle devient nettement plus intéressante quand les conditions se détériorent.

En fait, en mode deux roues motrices, la puissance propulse les roues arrière. Mais quand on enclenche manuellement la fonction quatre roues motrices (les niveaux "high" et "low" sont disponibles), le Grand Vitara peut vous entraîner avec une aisance remarquable sur des sentiers un peu plus tortueux. Une aventure que la seule apparence du véhicule ne laisserait jamais transparaître.

Pour avoir accès aux endroits les plus difficiles, le conducteur est aidé des dimensions réduites du véhicule et du rayon de braquage minuscule. En revanche, la direction est plutôt engourdie. Tant en ligne droite sur l'autoroute que lors de randonnées hors route, elle répond avec mollesse et nous donne l'impression de se sentir dérangée chaque fois qu'on la sollicite.

La suspension est aussi un peu trop souple pour une conduite le moindrement sportive. Si bien qu'à haute vitesse, et même en ligne droite, heurter une bosse déclenche un roulis un peu trop évident, et l'arrière de la voiture cherche à se dérober. Il faut donc demeurer vigilant. Contrairement au comportement autoroutier, la tenue hors route s'accommode très bien de la suspension et rend confortables les randonnées les plus accidentées. Mais attention, le Grand Vitara demeure tout de même un petit utilitaire, et il ne faudrait pas abuser de ses qualités. Même son comportement campagnard a des limites.

Pour assurer le freinage, on a droit à l'ensemble disques à l'avant et tambours à l'arrière ce qui nous laisse un peu sur notre faim quand on les sollicite. Grande nouveauté cette année cependant, toutes les versions sont désormais équipées de freins ABS.

Habit de soirée

Étonnamment, l'habitacle du Grand Vitara est nettement plus reluisant que son extérieur. Alors que la silhouette est plutôt anonyme, l'intérieur lui est vaste, bien garni et profite tout de même d'une finition étonnante.

Les sièges en tissu offrent un support très relatif, il faut bien l'admettre, mais au moins en 2005, les conducteurs n'auront plus à se geler les fesses puisque le Grand Vitara possédera des sièges chauffants.

Le tableau de bord, redessiné l'année dernière, et qui était un des plus grands reproches faits à Suzuki dans le passé, répond désormais mieux aux attentes. Il est moins anodin, et confère désormais une personnalité propre à la voiture.

Le Grand Vitara offre de série, une bonne gamme d'équipements, qui vont de la chaîne stéréo (CD avec six haut-parleurs) à l'ensemble « glaces électriques », et un système automatique de régulation de température simple d'usage.

J'ai déjà dit du Grand Vitara qu'il était à la fois un rat des villes et un rat des champs. Rat des villes pour sa facilité d'utilisation en ville, et rat des champs pour ses capacités hors route. Malheureusement, et parce qu'il n'évolue plus, en comparaison de ses compétiteurs il est désormais plus proche du simple hamster que du vrai rat.

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