Toyota Corolla, une canadienne douée

Publié le 27 mars 2005 dans 2005 par Denis Duquet

Lorsque les gens de Toyota Canada parlent de la Corolla,

ils bombent le torse et il m'est souvent arrivé de détecter un trémolo dans leur voix. Cette attitude est facile à comprendre puisque ce modèle a permis à l'usine de Cambridge au nord-ouest de Toronto de se bâtir une réputation à toute épreuve en fait de qualité d'assemblage. De plus, la Corolla est, du moins selon les dires de son constructeur, le modèle le plus populaire de l'histoire de l'automobile et certainement l'un des best-sellers au Canada depuis tout près de quatre décennies. Et la version 2005 de cette berline compacte est annoncée comme étant la meilleure Corolla de l'histoire.

Pourtant, il faut savoir regarder pour identifier les modèles 2005 par rapport aux versions précédentes. Si vous avez l'oeil exercé, vous découvrirez que la grille de calandre est nouvelle et même cerclée de chrome sur les versions CE et LE. Les pare-chocs ont également été redessinés tandis que les feux arrière sont nouveaux. Dans l'habitacle, les sièges sont garnis de nouveaux tissus, tandis que le siège du conducteur est réglable en hauteur à l'aide d'un levier à rochet. C'est pratique, mais il faut tâtonner pour trouver la commande d'inclinaison du dossier qui est juste derrière. Mais à part ces quelques changements plus ou moins perceptibles, la plate-forme a été révisée, renforcée et améliorée.

Comme c'est l'habitude de la maison, les améliorations et les raffinements se suivent discrètement afin de toujours peaufiner le produit pour le rendre plus fiable, mieux assemblé et plus apprécié par ses propriétaires. La direction a profité des changements de milieu de cycle pour lancer une nouvelle version destinée à plaire aux conducteurs sportifs tout en voulant rehausser l'image de ce modèle. Jusqu'à présent, il fallait se contenter de l'édition « Sport » qui tentait de nous convaincre avec ses déflecteurs, ses roues en alliage et une présentation un peu moins pépère. Malheureusement, les 130 chevaux du moteur quatre cylindres de 1,8 litre nous ramenaient rapidement sur terre.

Cette année, grande nouvelle, la Corolla peut également être commandée avec un moteur de 170 chevaux, une suspension abaissée et plusieurs autres caractéristiques visant à augmenter les performances et l'agrément de conduite. Il s'agit de la XRS.

Pour pilotes aguerris

Chez Toyota, les responsables du marketing attendent beaucoup de cette nouvelle venue qui devrait intéresser les acheteurs plus jeunes (ou jeunes de coeur) qui doivent rouler en berline, qui ont un budget restreint, mais qui s'ennuient des voitures de sport. La XRS est supposée combler toutes leurs attentes.

Pour ce faire, les ingénieurs ont installé le moteur 1,8 litre à double arbres à cames en tête qui équipait déjà les Matrix XRS et Celica GT-S. Si ces 170 chevaux impressionnent, il est toutefois décevant de constater que cette puissance est obtenue à un régime de 7 600 tr/min et que le couple n'est que de 127 lb/pi. Ce qui signifie qu'il faut toujours monter le moteur à un régime dépassant les 4 500 tr/min pour pouvoir bénéficier d'accélérations et de reprises dignes de ce nom. Le moteur en soi est capable d'en prendre et ceux qui oseront flirter régulièrement avec le régime limite ne de-vraient pas s'inquiéter outre mesure. Le hic par contre est que la boîte de vitesses manuelle à six rapports n'est pas tellement conviviale. La course du levier de sélection des vitesses est souvent hésitante et le passage des rapports ne s'effectue pas toujours avec facilité. Mais l'irritant principal de cette boîte est son imprécision lorsque vient le temps de rétrograder. Par exemple, lorsqu'on veut passer du sixième au cinquième rapport, il est souvent arrivé de se retrouver en troisième, une perspective pas toujours intéressante. Soulignons également que l'embrayage est sensible. Par conséquent, il est facile d'étouffer le moteur.

Si vous êtes prêts à accepter ces restrictions et débourser environ 25 000 $ pour cette Corolla en livrée sport, vous allez vous retrouver au volant d'une voiture ficelée de façon impeccable et capable de bonnes performances. Par exemple, il faut 8,0 secondes pour atteindre les 100 km/h et une seconde de moins pour boucler le 80-120 km/h en quatrième.

Enfin, la tenue de route est bonne surtout en raison d'une suspension abaissée de 1,5 cm et de pneus d'été Michelin Pilot de 16 pouces. Elle accroche dans les virages et se comporte avec aplomb sur un parcours sinueux. Par contre, son moteur est assez mal adapté à la conduite dans les embouteillages, surtout en raison de son embrayage difficile à gérer.

Toujours du sérieux

Il ne faut pas ignorer pour autant les autres modèles qui constituent toujours la majorité des ventes. Les modèles CE, Sport et LE sont propulsés par le même moteur que précédemment, soit le quatre cylindres 1ZZ-FE de 1,8 litre. Malgré son identification assez exotique, ce moteur est surtout reconnu pour sa fiabilité, son économie de carburant et d'honnêtes performances. Il est couplé de série avec une boîte manuelle à cinq rapports dont le levier est plus coopératif que celui de la XRS. La transmission automatique à quatre rapports à commande électronique accomplit sa tâche sans rechigner. Cette année, l'utilisation d'un système de contrôle électronique de l'accélérateur améliore le rendement du moteur en fait de linéarité.

Il est donc vrai que la Corolla 2005 est la meilleure jamais fabriquée. Les améliorations apportées ne sont pas spectaculaires, mais ont permis de réaliser une berline plus confortable, plus solide et vendue pratiquement au même prix qu'auparavant avec, en bonus, un équipement de base plus complet.

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