Toyota Echo, la voiture des Québécois
C'est connu, en matière automobile les Québécois sont des consommateurs différents du reste de l'Amérique du Nord. Sang latin ou pas, nos habitudes de consommation ressemblent à celles de nos cousins européens. Et pour cause : par rapport à nos voisins canadiens et états-uniens, nous payons plus cher le litre d'essence, alors que nos taxes et impôts sont plus élevés qu'ailleurs sur le continent. Qui plus est, le Québec est reconnu pour compter le plus grand nombre de familles monoparentales du Canada. Résultat : il en reste moins dans nos poches et pour arriver à boucler notre budget, on achète des voitures à vocation économique. Si les pensions alimentaires et les taxes font partie de nos moeurs, tant pis !
Au moins, nous avons bonne conscience en sachant que nos taxes contribuent à réduire la pollution et à protéger l'environnement ! Ce qui tranche avec le reste de l'Amérique où les gros utilitaires sont toujours rois.
Conçue pour conquérir les habitants du vieux continent à la fin des années 90, Toyota nous a présenté l'an dernier l'Echo Hatchback ou la version canadienne de la Yaris qui a déjà été couronnée voiture de l'année en Europe. Sans oublier, sa jumelle japonaise la Vitz qui a reçu les mêmes honneurs au pays du soleil levant. Conscient de nos prédispositions pour les voitures à hayon, Toyota a fait fi de l'antipathie de nos voisins du sud pour ce genre de véhicule en nous offrant l'an dernier une Echo à configuration hatchback à 3 ou 5 portes. Même si l'Echo est un clone de la Yaris, la première est construite au Japon alors que la seconde est fabriquée en France.
L'adage qui dit de « ne pas toujours se fier aux apparences » trouve tout son sens dans le cas de l'Echo Hatchback. De prime abord, on pourrait croire que le modèle 5 portes est plus long que celui à 3 portes. Faux. Les deux adoptent les mêmes mesures. La seule différence est l'accès aux places arrière alors qu'il faut un talent de contorsionniste pour s'asseoir dans le modèle 3 portes. Par ailleurs, les deux modèles à hayon affichent le même empattement que la berline sauf qu'ils sont plus courts de 45 cm. Ce qui avantage le coffre de la berline dont le volume est de 385 litres contre 205 litres dans le cas des modèles hatchback. Toutefois, il est possible de quintupler l'espace des hatchbacks en rabattant le dossier de la banquette divisée 60/40.
Les Français ont le privilège de choisir entre trois motorisations dont une qui carbure au diesel. Chez nous, Toyota nous propose un seul moteur, mais non le moindre, soit le 4 cylindres de 1,5 litre à DACT et à distribution variable du calage des soupapes (VTTi). Développant 108 chevaux, ce moteur est plus raffiné que ceux de ses rivales que sont les Chevrolet Aveo, Hyundai Accent, Pontiac Wave, et Suzuki Swift+. Même s'il n'est pas nécessairement le plus performant du lot, il a le mérite d'être le moins énergivore et le moins polluant. Pour exploiter efficacement la cavalerie de cette petite merveille d'ingénierie, la boîte manuelle à 5 vitesses est mieux adaptée que l'automatique à 4 rapports. En effet, cette dernière est plutôt lente à diriger le couple aux roues motrices avant. Par ailleurs, les jeunes (et les moins jeunes) adeptes de « tuning » pourront faire grimper la puissance à 115 chevaux en optant pour un échappement sport à double sortie et un système d'admission d'air moins restrictif.
Dans le même ordre d'idée, il existe une suspension sport optionnelle conçue par la division TRD de Toyota. Plus ferme de 25 % et plus basse de 2,5 cm, cette suspension améliore la tenue de route mais ne se gêne pas pour brasser ses occupants lorsque la chaussée se dégrade. Il est possible également de personnaliser la carrosserie avec des jupes latérales, un aileron, des phares antibrouillards et des jantes de 15 po. Au total, plus de cinquante options figurent au catalogue dont quatre chaînes audio. La plus intéressante étant celle à lecteur MP3 et à haut-parleurs d'extrêmes graves de 10 po. Ce jeu des options n'est pas sans rappeler la vente automobile des années 80 alors qu'il était extrêmement compliqué d'acheter un véhicule. Pour faciliter les commandes et susciter l'intérêt des acheteurs, les responsables de la mise en marché croient que les jeunes seront entichés par le site Internet de Toyota où ils pourront construire et calculer le prix de leur voiture.
Même si les ajustements du siège conducteur sont peu nombreux, il est aisé de trouver une position de conduite confortable. L'assise haute et l'énorme surface vitrée permettent une bonne visibilité. Toutefois, la localisation de l'instrumentation dans une nacelle au centre du tableau de bord prête le flanc à la critique. Cependant, il faut admettre que ce concept est original et reflète la personnalité de cette minijaponaise. Si l'aspect de certains matériaux plastiques et des tissus laisse perplexe, la finition est impeccable. En bonne citadine, l'Echo Hatchback vous fera sourire de satisfaction lorsque vous vous faufilerez dans la circulation, alors que sur les autoroutes sa sensibilité au vent vous fera grincer des dents à force de vouloir conserver votre trajectoire. Si les accélérations manquent de punch, le freinage est efficace grâce au système antiblocage de série.
La berline
Concernant la berline, il est dommage que les stylistes n'aient pas eu l'ordre de redessiner une partie avant à l'image du hatchback. Malgré tout, le remodelage de 2003 a été bénéfique aux ventes de ce modèle qui est en passe de devenir la deuxième Toyota la plus vendue au pays après la Corolla. Somme toute, la jolie bouille du hatchback nous a réconciliés avec la silhouette controversée de la berline.