Toyota RAV4, amusant !

Publié le 27 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

À la fin des années 90, qui aurait dit qu'un constructeur du pays du soleil levant offrirait en 2005 une gamme composée de quatre utilitaires sport. Eh bien ! C'est exactement le nombre de modèles que Toyota expose dans ses salles de démonstration :

le 4Runner, le Highlander, le Sequoia, et le RAV4. Qui plus est, il ne faudrait pas oublier que la division de luxe de Toyota, la marque Lexus, propose également trois VUS : le RX 330, le LX 470 et le GX 470. Sans oublier les prochains modèles révolutionnaires à motorisation hybride que seront les Lexus RX 400H et Toyota Highlander Hybrid. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le numéro un japonais compte plus de VUS que Ford et Lincoln réunis !

Si vous croyez que Toyota est le seul constructeur japonais a joué dans le jardin des constructeurs américains, détrompez-vous! Son rival Nissan (et Infiniti) est également bien nanti à ce chapitre en proposant une gamme de sept utilitaires sport.

Donc, la catégorie des petits utilitaires sport n'a jamais été aussi bien garnie. On se rappellera qu'avant 1997, les concessionnaires Suzuki filaient le parfait bonheur puisque le Sidekick était pratiquement fin seul dans ce créneau en devenir. Par la suite, les lancements successifs des Honda CR-V et Toyota RAV4 sont venus mêler les cartes et affecter la plénitude de Suzuki. Cette année, la catégorie des petits VUS compte pas moins de douze modèles. De quoi donner de sérieux maux de tête aux acheteurs !

À l'instar de l'ancienne génération du RAV4 (1998-2000), le principal attribut de la présente génération est sa présentation extérieure. Pour affronter l'usure du temps avec autant de désinvolture, les stylistes de Toyota ont doté le RAV4 d'un profil jeune aux lignes fuyantes qui s'apparentent à celles du X5 de BMW. De même, la silhouette du RAV4 est bien servie par des phares elliptiques au design moderne, de gros pneus, et des artifices de bon goût : un aileron arrière, une prise d'air sur le capot, des moulures protectrices latérales et un couvercle rigide de roue de secours.

Si la carrosserie profilée du RAV4 mérite des éloges, on peut également apprécier la conception de l'habitacle. Certes, la texture de certains matériaux plastiques fait bon marché, toutefois la présentation est de bon goût et semble s'inspirer d'une petite berline sport. En effet, la juxtaposition des trois cadrans dans la nacelle dont un compte-tours cerclé d'aluminium laisse supposer qu'il s'agit d'un VUS à caractère sportif. Et ce n'est pas qu'une impression ! Puisque le comportement routier est stimulant grâce à l'un des meilleurs rapports poids/puissance de la catégorie. À part sa belle apparence, le RAV4 se distingue par son agrément de conduite. Même si la garde au sol est élevée, il se comporte admirablement bien dans les virages grâce au bon ajustement de ses suspensions et le mordant de ses pneus d'origine. La direction précise et sa bonne visibilité permettent de le diriger au doigt et à l'oeil. Par rapport à ses rivaux, le RAV4 est certainement le plus amusant à conduire.

À l'instar de la plupart des petits VUS, le RAV4 boude la motorisation 6 cylindres pour un 4 cylindres de 2,4 litres. Développant 161 chevaux, les 1 305 kilos du RAV4 ne se font pas prier pour se déplacer de 0 à 100 km/h en neuf secondes et des poussières. Pour y parvenir, le conducteur aura beaucoup de plaisir à manier les rapports courts et précis de la boîte manuelle à 5 vitesses. Une boîte automatique est également offerte en option. La seule faiblesse de ce groupe propulseur est sa capacité de remorquage limitée à 680 kilos. À peine pour tirer une remorque et deux motoneiges (ou motomarines) ! Pour grimper les chemins en pente des Laurentides ou des Cantons-de-l'Est, mieux vaut envisager l'achat d'un VUS à moteur V6 ou de rouler sur des routes plates.

Traction intégrale réactive

Outre les Suzuki Vitara, Jeep Liberty et Nissan X-Trail, tous les petits VUS sont pourvus d'un système à traction intégrale dit réactif sans boîte de transfert (Lo) dont les capacités hors route sont assez restreintes. Pour éviter de se faire taquiner par les propriétaires d'un vrai 4X4, mieux vaut demeurer sagement sur le sec que d'essayer de suivre les traces boueuses d'un Grand Vitara ou d'un Liberty.

Ceux et celles qui ont voyagé à bord de la première génération de RAV4 se souviendront de l'étroitesse des places avant et arrière alors que les passagers devaient constamment jouer du coude pour défendre leur territoire. Même si le RAV4 est encore étroit, les passagers peuvent y cohabiter pacifiquement. Les dégagements pour la tête, les épaules et les jambes ont fait un progrès immense, et ce, même s'ils sont plus restreints que dans un CR-V. À l'arrière, les occupants jouissent du confort relativement douillet de la banquette et disposent de deux dossiers divisés 50/50 dont l'inclinaison s'ajuste individuellement. À propos de la banquette, celle-ci peut être repliée de façon séparée, se basculer vers l'avant, ou s'enlever complètement afin d'offrir un plancher plat et un volume de 1 909 litres. Ce qui surclasse les 1 855 litres des Ford Escape et Mazda Tribute.

Pour les banlieusards qui fréquentent les stationnements des centres commerciaux, le fait que le hayon s'ouvre de gauche à droite change peu de chose. En ville cependant, lorsqu'on se stationne à la queue leu leu et que l'on doit charger des objets à partir de la rue et non du trottoir, aïe, aïe! Surveillez-vous : en été, quand la chaussée est sèche et dégagée, il n'y a pas de problème. Mais en hiver, avec la neige et les flaques d'eau... C'est une autre histoire !

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