Smart électrique 2013: la 3e génération

Publié le 15 juin 2012 dans Premiers contacts par Gabriel Gélinas

La smart electric drive de troisième génération sera commercialisée au Canada dès l’été 2013 et son prix de 26 990 dollars pour le modèle coupé en fera la voiture électrique la moins chère au Canada. L’offre de smart ne se limitera pas qu’au coupé puisque le modèle cabriolet proposera la conduite zéros émissions à ciel ouvert pour 29 990 dollars. Il faut souligner que ces deux modèles se qualifient pour l’obtention du rabais de 8 000 dollars consenti par le gouvernement du Québec. Également au programme dans un avenir plus rapproché le vélo smart ebike à assistance électrique sera vendu par les concessionnaires de la marque dès l’été 2012 à un prix de 3 240 dollars. Au cours du lancement officiel de ces nouveaux modèles à Berlin, j’ai eu l’occasion de conduire la smart electric drive de troisième génération ainsi que de rouler avec le vélo électrique smart ebike. Compte-rendu de cette expérience électrisante…

Un nouveau moteur et une nouvelle batterie

Pour mettre au point la nouvelle smart electric drive, les ingénieurs de la marque ont remplacé le moteur et la batterie qui équipaient le modèle de deuxième génération. Ainsi, le nouveau moteur électrique, qui a été développé conjointement par Daimler et Bosch, est capable de livrer une puissance de 35 à 55 kilowatts (soit de 46 à 73 chevaux) et un couple de 130 Newton/mètres (environ 95,8 livres-pied), alors que le moteur de génération précédente n’était capable de produire que de 20 à 30 kilowatts. De plus, une batterie lithium-ion de 17,6 kilowatts/heure a été mise au point par Daimler et Evonik afin de remplacer celle qui était fournie par Tesla. Résultat : cette nouvelle batterie permet de faire passer l’autonomie de 135 à 145 kilomètres tandis que le temps de recharge est passé de 8 à 7 heures sur un courant de 220 volts acheminé par un appareil de recharge. Précisons aussi que la nouvelle smart electric drive est capable d’atteindre une vitesse de pointe de 125 kilomètres/heure, que j’ai pu valider sur autobahn, alors que le modèle de deuxième génération était limité à 100 kilomètres/heure.

Sur la route

Au volant de la smart electric drive de troisième génération, il est possible de passer de 0 à 60 kilomètres/heure en 4,8 secondes et de 0 à 100 kilomètres/heure en 11,5 secondes ce qui permet à cette voiture d’obtenir des performances comparables à celles de certaines voitures sous-compactes. Au cours de mon essai, il est rapidement devenu évident que la nouvelle smart électrique n’avait aucun problème à circuler dans les rues de Berlin où elle s’est avérée tout à fait adéquate en reléguant aux oubliettes le côté léthargique du modèle de deuxième génération qui manquait de puissance. Avec la nouvelle smart electric drive, l’entrée sur l’autoroute s’est faite sans aucune inquiétude et sa vitesse de pointe de 125 kilomètres/heure a fait en sorte que je n’ai jamais senti que je retenais des voitures derrière moi et que je n’avais pas de soucis à me maintenir dans le flot de la circulation.

Même le freinage a été amélioré car l’entrée en action du système de récupération d’énergie est nettement plus progressive puisqu’elle se décline en trois temps. Dans un premier temps, la seule action de relâcher l’accélérateur entraine une décélération en raison de la récupération d’énergie cinétique. Dans un deuxième temps, l’action du freinage augmente cette récupération puisqu’elle est d’abord assurée par le moteur électrique. Dans un troisième temps, les freins hydrauliques conventionnels entrent en action pour compléter la décélération et l’arrêt complet du véhicule. Dans une ville comme Berlin, où l’infrastructure publique pour la recharge est très bien développée, la conduite d’une smart electric drive est maintenant sérieusement envisageable, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas chez nous.

Ça donne quoi à moins vingt degrés?

Au cours d’un long entretien avec Jochen Eck, responsable du programme d’essais et d’évaluation des performances des véhicules électriques, j’ai pu apprendre que l’autonomie, qui est de 145 kilomètres lorsque les conditions sont idéales, pouvait chuter jusqu’à 90 kilomètres lors des essais menés en hiver en Suède où la température était de moins 20 degrés. Il m’a également précisé que ce n’était pas une bonne idée de laisser le véhicule stationné à l’extérieur sans qu’il soit branché quand la température était de moins 20 degrés. La batterie peut se retrouver à 20 % de sa charge et la performance du véhicule pourrait en souffrir. Mais il a aussi spécifié que tant que la charge de la batterie était supérieure à 50 %, la conduite ne poserait pas de problème même dans ces conditions. La batterie de la smart electric drive de troisième génération devrait avoir une durée de vie de 10 ans, selon les ingénieurs responsables de son développement.

Afin de permettre aux acheteurs de la smart electric drive de mieux « communiquer » avec leur véhicule une application pour iPhone a été mise au point pour permettre aux utilisateurs de commander à distance la recharge de la batterie, de pouvoir suivre l’évolution de cette recharge en temps réel et même de recevoir un message via Twitter lorsque la batterie sera pleinement chargée. Cette application permet également à l’utilisateur de préchauffer ou de pré climatiser l’habitacle − si le véhicule est branché − en utilisant l’énergie du courant qui alimente la batterie et donc de pouvoir entrer dans un habitacle confortable avant même de démarrer la voiture et de consommer l’énergie stockée dans la batterie.

En Europe, les clients qui choisissent d’acheter ou de louer à long terme la smart electric drive peuvent opter pour le programme Sale and Care qui couvre tous les frais d’entretien, y compris celui du remplacement de la batterie en cas d’un décroissement de la performance de celle-ci, pour des frais de 65 euros par mois. Précisons que ce programme ne sera pas offert au Canada, mais que le coût non officiel de remplacement de la batterie serait estimé à 4 000 ou 5 000 dollars. Faites le calcul, 65 euros par mois pendant 10 ans donne 7 800 euros, soit presque le prix de deux batteries... Même si un acheteur canadien doit remplacer sa batterie après cinq ou six ans, il serait quand même gagnant puisqu’il n’aurait pas payé les frais mensuels du programme Sale and Care.

Et le vélo?

Le vélo smart ebike est un vélo hybride appelé Pedelec (Pedal Electric Cycle) sur lequel l’utilisateur doit absolument pédaler pour le faire avancer, le moteur électrique ne prêtant qu’une assistance qui cesse lorsque la vitesse de pointe de 25 kilomètres/heure est atteinte. On doit cette particularité du ebike à un règlement européen qui stipule qu’une plaque d’immatriculation ou un permis de conduire ne sont pas nécessaires pour un Pedelec. Tout cela fait en sorte que le vélo smart ebike est très différent de certains vélos électriques disponibles chez nous, comme le A2B construit en Californie, où le moteur électrique peut faire avancer le vélo sans l’aide de l’utilisateur. La batterie du smart ebike a une capacité de 423 watts/heure ce qui donne une autonomie pouvant aller jusqu’à 100 kilomètres, selon les conditions de l’utilisation. Précisons aussi qu’en actionnant le frein avant, l’utilisateur commande automatiquement la récupération d’énergie cinétique, exactement comme sur une voiture électrique et que le smart ebike est muni d’un port USB de série pour alimenter des accessoires électriques et qu’un « berceau » permet de fixer un téléphone intelligent pouvant servir de système de navigation. En terminant, la direction de smart a confirmé son intention de commercialiser un scooter électrique smart en 2014 afin de compléter son offre de véhicules à zéro émission.

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