Volkswagen Touareg, passe-partout germanique

Publié le 27 mars 2005 dans 2005 par Denis Duquet

Chez Volkswagen, la direction ne se laisse pas influencer par les tendances du jour. C'est sans doute pourquoi il aura fallu tant de temps à ce constructeur avant de nous proposer un VUS. Et encore, n'eut été la participation de Porsche dans le cadre d'un projet conjoint impliquant le Touareg et le Cayenne, je suis prêt à parier que nous serions toujours dans l'attente. Par contre, il faut admettre que ces deux allemandes pure laine ne sont pas chiches sur le plan du raffinement technique.

Le Touareg bénéfice donc de la même plate-forme que le Cayenne et c'est une référence puisque les deux se démarquent des principales concurrentes par un comportement routier impressionnant et une capacité à affronter des conditions de conduite hors route très difficiles. Au cours des derniers mois, la plupart des publications portant sur l'automobile nous ont présenté des essais du Touareg dans le désert. Et tous ont été louangeurs puisque ce VUS est doté d'un rouage intégral fort sophistiqué qui est mis en valeur lors de la conduite sur le sable. Ce système 4Motion exclusif à Volkswagen répartit la puissance de façon égale entre les deux essieux, tandis qu'une seconde gamme de rapports courts permet de challenger les Jeep sur leur terrain de prédilection, les routes impraticables. Comme si ce n'était pas assez, il est possible de verrouiller les différentiels central et arrière. Cette dernière possibilité étant offerte en option. Si cela ne vous impressionne toujours pas, l'antipatinage est dédié à chaque roue tandis qu'un système de retenue moteur assisté ajoute à la polyvalence. Et bien entendu, comme tout véhicule de ce genre qui se respecte, le système de stabilité électronique est de la partie. De série, le Touareg est équipé d'une fonction d'assistance dans les pentes descendantes et de retenue dans les ascensions.

Bref, avec un peu d'audace et de doigté au volant, la Touareg vous amènera partout ou presque.

Luxe à gogo

L'habitacle est aussi sophistiqué que la mécanique. Il est évident que les concepteurs ont vraiment travaillé fort pour offrir ce qui se fait de mieux ou presque. La planche de bord n'a rien à envier à celle de la Phæton et tous les matériaux utilisés sont de première qualité. Ici pas de toc, pas de pièces en plastique tentant d'imiter le métal. Tout est solide, bien agencé et très bien assemblé. Soulignons, entre autres, les commandes individuelles de climatisation constituées de deux gros boutons en métal dont la manipulation donne une sensation de grande solidité. Les sièges avant sont également confortables tout en assurant un bon support latéral. Par contre, il m'a été impossible de programmer les réglages qui revenaient toujours à la case départ et qui semblaient avoir été établis en fonction d'une personne de très petite taille. La banquette arrière serait confortable si ce n'était d'une assise trop basse qui a pour effet d'éliminer tout support pour les cuisses.

Mais l'élément le plus agaçant est sans conteste le système de navigation par satellite combinant également la chaîne audio. Si on réussit à se débrouiller après plusieurs minutes de tâtonnement, les commandes sont plus énigmatiques qu'autre chose et tout réglage est laborieux et lent. Enfin, si vous avez commandé le lecteur à 6 disques compacts vous devrez vous payer une excursion vers la soute à bagages pour y déposer vos disques puisque les ingénieurs de Wolfsburg n'ont trouvé d'autres solutions que d'y loger le réceptacle du chargeur. La commande des rétroviseurs extérieurs est placée du côté gauche de la console centrale, à la portée de la main du conducteur. Mais celui-ci risque de les rabattre vers la fenêtre s'il tourne ce bouton de commande à l'extrémité de sa course. Mieux vaut effectuer les réglages des rétroviseurs avant de prendre la route.

En terminant ce tour du propriétaire, il faut souligner que la silhouette du Touareg est nettement mieux réussie que celle de la Porsche Cayenne dont la partie avant est pour le moins excentrique. Les deux frères ennemis se démarquent également au chapitre de la fiabilité alors que Volkswagen peut se vanter d'offrir une meilleure note.

Un lourdaud ?

Le Touareg est un véhicule tout terrain vraiment intéressant aussi bien sur la route que hors route lorsqu'il est commandé avec le moteur V8 4,2 litres de 310 chevaux. Couplé à la boîte automatique à six rapports, il permet des accélérations de 7,5 secondes pour boucler le 0-100 km/h. Les reprises sont également nerveuses, ce qui en fait l'un des VUS les plus agréables sur la route et les plus performants hors route.

Mais il y a un os dans la soupe et c'est le moteur V6 dont les 220 chevaux ne sont pas à la hauteur de la tâche pour déplacer une masse de deux tonnes et demie. Avec le V6, la boîte est toujours en train de rétrograder et les passages des rapports ne s'effectuent pas toujours en douceur. Même chose en accélération alors que la montée de la quatrième à la cinquième est souvent marquée par un temps d'hésitation. Toujours en charge ou presque, le V6 consomme plus que le moteur V8.

La solution à ce problème est sans conteste le spectaculaire moteur V10 5,0 litres turbo diesel de 310 chevaux qui combine les performances du moteur V8 à une économie de carburant fort appréciable. Mais il faudra débourser un peu moins de 100 000 $ pour pouvoir en bénéficier. La demande risque d'être très limitée.

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