Ford Mustang V6, coupé ou cabriolet?

Publié le 1er août 2012 dans Essais par Alain Morin

La Mustang actuelle a beau dater de neuf ans (elle a été renouvelée pour 2005), elle n’a pas pris une ride. Ford, consciente de l’attrait que provoque son cheval fringuant, n’a de cesse de la faire évoluer, soit en dévoilant des versions de plus en plus puissantes et exclusives – qu’on pense à la plus récente Shelby GT500 – ou en raffinant sans cesse les modèles plus accessibles. Par exemple, la Mustang V6 2013 (305 chevaux / 280 livres-pied) est plus puissante que la V8 GT 2005 (300 chevaux / 281 livres-pied)! Aussi, le style de l’icône américaine évolue lentement mais sûrement.

Cette saine progression explique sans aucun doute la raison pour laquelle, même après toutes ces années, les gens continuent de regarder la Mustang avec un œil envieux. Pourtant, il n’est point besoin d’avoir recours au moteur le plus puissant pour avoir du plaisir avec l’équidé de Ford.

Il y a quelques semaines, Ford m’a prêté deux V6, un coupé et un cabriolet. Il y avait déjà quelques années que je n’avais pas conduit de Mustang et lorsque j’ai pris place dans le coupé, la meilleure qualité des matériaux et leur assemblage plus serré sautaient aux yeux. Certes, l’habitacle est toujours sombre à cause de nombreuses pièces en plastique noir ou gris foncé mais, au moins, une large bande d’aluminium brossé qui fait la longueur du tableau de bord vient égayer l’atmosphère. Comme tout coupé sport qui se respecte, la visibilité vers l’arrière et les trois quarts arrière est pénible.

On est dans le vent!

Quelques semaines plus tard, j’ai eu les clés d’une Mustang V6 cabriolet. Dire que je ne suis pas un amateur de décapotable serait un euphémisme. En effet, j’ai toujours trouvé que les désavantages de rouler cheveux gris au vent étaient plus grands que les avantages. Mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir à sa fille dont c’est le bal de finissants… Cependant, force est d’admettre que la Mustang cabriolet est une réussite, du moins au chapitre de la présentation. Le toit en toile ne dépare pas la voiture lorsqu’il est relevé et, une fois baissé (une opération de 12 secondes), il améliore nettement la visibilité vers les trois quarts arrière. C’est incroyablement moins réussi quand il est relevé, vous vous en doutez bien. Puisque le bonnet qui recouvre le toit quand il est remisé dans le coffre n’était pas fourni avec la voiture, il donne toujours l’impression de ne pas être fermé comme il faut… même s’il l’est!

Les sièges arrière sont plus faciles d’accès dans le cabriolet (quand le toit est baissé) que dans le coupé mais, dans ce dernier, ils sont plus larges d’environ 8 cm, ce qui est apprécié. À l’avant, c’est du pareil au même. Un toit qui se remise dans un coffre restreint un peu sa contenance. Le coffre du coupé peut engloutir (quoique le terme « engloutir » soit un peu fort…) 379 litres tandis que celui du cabriolet n’en contient que 272.

Un moteur de truck…

Côté mécanique, le V6 de 3,7 litres qu’on retrouvait jusqu’à l’année dernière dans le F-150 livre 305 chevaux et 280 livres-pied de couple. Ce moteur, quoique doté du calage variable double des soupapes, mériterait de recevoir l’injection directe de carburant. Même s’il est suffisamment puissant pour entrainer le coupé jusqu’à 100 km/h en 6,6 secondes et effectuer un 80-120 km/h en 5,9 secondes sur le quatrième rapport, je ne l’ai pas trouvé particulièrement enjoué, et exploiter les hauts régimes ne m’est pas apparu un exercice très enlevant, d’autant plus qu’il semble manquer de jus après les 4 500 tours/minutes. Durant mes semaines d’essais, j’ai obtenu une moyenne de 11,2 l/100 km avec le coupé et 11,4 avec le cabriolet, ce qui concorde avec les données de Ford, soit 11,6 en ville (tout le monde sait que pour évaluer la consommation moyenne réelle d’une voiture, il faut prendre la consommation en ville annoncée par les manufacturiers. Dans 90 % des cas, selon mon estimation personnelle, ça fonctionne).

Les deux Mustang testées étaient munies de la transmission manuelle à six rapports. La course de son levier est très courte et précise, la résistance de l’embrayage est juste parfaite et le pédalier encourage la technique du pointe-talon. Cependant, j’ai trouvé que le premier rapport était un peu long pour une sportive. À cause du rapport de différentiel différent (les rapports de la transmission sont identiques), le moteur de « mon » coupé, qui bénéficiait de l’ensemble Hautes Performances, tournait à 1 900 tr/min à 100 km/h sur le sixième rapport tandis que celui de « mon » cabriolet tournait à 1 500!

Deux notions du plaisir…

Lorsqu’on prend la route, il est rapidement évident que le cabriolet ne possède pas un châssis aussi rigide que le coupé. Ce n’est pas dramatique pour autant puisque l’utilisation diffère. Un coupé est plus sportif tandis qu’un cabriolet, aussi sportif soit-il, sera plutôt conduit de manière à profiter de la vie. D’ailleurs, notre coupé était équipé de l’option « Ensemble Hautes Performances V6 » de 3 000 $ qui lui apportait des pneus plus agressifs (des Pirelli P Zero Nero255/40ZR19 contre des Pirelli P Zéro Nero 235/50ZR18 pour le cabriolet), un différentiel 3,31 à glissement limité et quelquess broutilles esthétiques. Mon exemplaire profitait aussi de sièges Recaro (500 $) vraiment… exemplaires! Croyez-moi, ces 3 000$ sont très bien investis!

La tenue de route de l’un et de l’autre est très assurée et le roulis est minime même si, vous vous en doutez bien, on se sent plus à l’aise d’aborder une courbe à haute vitesse au volant du coupé, à cause de la rigidité du châssis, certes, mais aussi de l’Ensemble Hautes Performances optionnel. Quand toutes les béquilles électroniques sont activées, le contrôle de la traction intervient très tôt. Lorsqu’elles sont désactivées toutefois, il est très facile de faire décrocher l’arrière à l’accélérateur. La direction n’est par contre pas très vive (pour une sportive, s'entend) et on a toujours l’impression que l’avant, très long, commence à tourner longtemps avant le reste!

Au final…

Laquelle des Mustang que j’ai mises à l’essai est la meilleure? Pour moi, c’est le coupé, tout simplement parce que je n’aime pas me faire envahir par les odeurs de purin étendu dans les champs et par l’échappement des camions. Mais si pour vous une décapotable représente la liberté et le bonheur du grand air… la Mustang V6 est sans doute, avec la Mazda MX-5, le meilleur choix, point à la ligne. En tout cas, c’est celui de ma fille!

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Ford Mustang 2013
Version à l'essai V6 coupé
Fourchette de prix 21 249 $ – 63 699 $
Prix du modèle à l'essai CA$41,613
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 11.6 / 7.3 / 11.2 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Chevrolet Camaro, Dodge Challenger, Volkswagen Eos
Points forts
  • Voiture chargée d'histoire
  • Moteur de base puissant à souhait
  • Version cabriolet intéressante
  • Solide tenue de route
  • Rapport plaisir/prix difficile à battre
Points faibles
  • Châssis du cabriolet moins rigide
  • Visibilité arrière et trois quart arrière pénible
  • Direction non téléscopique
  • Places arrière étriquées
  • Consommation réduite au fil des années mais encore un peu élevée
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Avec un oeuf sous le pied droit, ce n'est quand même pas trop pire
Valeur subjective 4.5/5 Agréable à conduire, valeur de revente élevée, que demander de mieux?
Esthétique 4.0/5 Au chapitre du design, Ford s'est souvent planté. Mais pas avec la Mustang qu,elle a su faire évoluer de belle façon.
Confort 4.0/5 Étonnant!
Performances 4.0/5 Même s'il n'aime pas les hauts régimes, le V6 est parfait pour une conduite inspirée.
Appréciation générale 4.0/5 Difficile de ne pas aimer la Mustang!
Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×