Mazda6 2014: Sophistiquée sur toute la ligne
Au début de l'année 2013, Mazda devrait commercialiser la toute dernière génération de sa berline intermédiaire, la Mazda6. Cette arrivée sur le marché sera l'aboutissement d'un projet qui a été entamé il y a plusieurs années et qui avait pour but de transformer du tout au tout les véhicules de ce constructeur.
Le dévoilement de l'existence de ce programme remonte à une couple d'années, quand Mazda avait invité un groupe de journalistes à découvrir les subtilités techniques de son système SKYACTIV qui était alors en voie de développement. Celui-ci comprenait des moteurs dont la consommation de carburant était nettement inférieure à celle de ceux qu'il remplaçait. En plus, les ingénieurs avaient développé une nouvelle plateforme afin d'améliorer le comportement routier, le silence de roulement et d’accroitre la sécurité. J'avais fait partie de ce groupe et avais eu l'occasion de conduire des prototypes de cette future génération de la Mazda6. J’avais également assisté au dévoilement de la Shinari, la voiture-concept qui servait à illustrer la nouvelle philosophie de design, appelé Kodo.
Le programme a connu sa complétion au dernier Salon de l'auto de Paris où l'on a présenté au public européen une nouvelle familiale ainsi que la berline qui avait été dévoilée dans le cadre du Salon de l'auto de Moscou quelques semaines auparavant. Par la même occasion, j’ai pu conduire un prototype de la berline. Celle-ci sera commercialisée sur notre continent au début de l'an prochain. Il existe aussi une familiale mais, malheureusement, elle ne sera pas distribuée en Amérique du Nord.
Inspirée de la Shinari
Pour illustrer sa philosophie de design Kodo, Mazda avait demandé à ses stylistes de songer à une berline faisant appel à différentes caractéristiques respectant cette orientation qui veut illustrer l’âme du mouvement en faisant appel à des sections toutes en rondeurs. La voiture-concept Shinari avait impressionné autant par son élégance que par ses innovations sur le plan visuel. Bien entendu, il aurait été irréaliste de tout transposer dans un modèle de production. Mais force est d'admettre qu'on a réussi à bien intégrer ces différents éléments dans cette nouvelle Mazda6.
Comme sur la Shinari la partie avant, notamment la calandre, attire le regard. On s'en est servi comme point d'ancrage de toutes les lignes qui se dirigent vers l'arrière. Et pour accentuer le caractère sportif de cette voiture, la section arrière plonge élégamment vers le coffre comme s'il s'agissait d’un coupé. Les phares avant en forme d'amande se prolongent sur l’aile qui pour sa part s'estompe progressivement en relief vers la paroi centrale. La section arrière est sobre et bien équilibrée, tandis qu’une baguette chromée traverse la partie supérieure de part en part afin d'affirmer la silhouette et de donner une impression de largeur à la voiture.
Mazda est l'un des constructeurs japonais qui maitrisent le mieux la présentation de la planche de bord. Cette nouvelle venue ne fait pas exception à la règle et il faut noter un bel équilibre des formes ainsi que des commandes bien réparties et faciles d'accès. Un écran d'affichage d’environ six pouces est le point central de ce tableau de bord. Il permet de gérer le système de navigation TomTom dont la présentation graphique est réussie. Ce système peut être géré à l'aide de l'écran tactile ou par un bouton de commande centrale placée sur la console entre les deux sièges.
Il faut également souligner la qualité des matériaux utilisés. Nos véhicules d'essai étaient des prototypes, mais la qualité de la finition et de l'assemblage était impressionnante.
SKYACTIV + i-eloop
Bien entendu, la motorisation qui sera offerte fait appel à la technologie SKYACTIV. Lors de notre essai, nous avons piloté deux versions de la berline, l'une étant propulsée par le moteur à essence quatre cylindres de 2,5 litres relié à une boite automatique à six rapports. L'autre modèle essayé était mû par un diésel de 2,2 litres couplé à une boite manuelle à six rapports. Le premier génère une puissance de 192 chevaux et un couple de 189 lb-pi. Le second produit 175 chevaux avec un couple de 309 lb-pi. Et si la présence du 2,5 litres est confirmée, le suspense demeure quant au moteur diésel.
Toujours sur le plan technique, il faut souligner que l'empattement de cette berline est de 2 830 mm, l'un des plus longs de la catégorie. Malgré ces dimensions généreuses, l'utilisation d'acier léger de haute qualité a permis de retrancher plusieurs kilogrammes au poids total, tandis que la carrosserie est plus rigide en torsion que le modèle qu'elle remplace. Par ailleurs, la suspension arrière fait appel à des amortisseurs inclinés vers l'arrière, lesquels assurent une meilleure tenue de route et des distances de freinage plus courtes.
Cette nouvelle venue intègre un simple et ingénieux système qui permet d'économiser un peu plus de carburant. Appelé i-eloop, ce dispositif stocke l’électricité dans un condensateur qui transfère par la suite l'énergie ainsi entreposée à la batterie. Lors du freinage, l'énergie générée est alors la transmise au condensateur qui l’entrepose. Lorsque la voiture accélère, cette même électricité est transférée à la batterie par l’entremise d’un redresseur de courant. Cela évite donc à l'alternateur de fonctionner trop souvent et d’augmenter la consommation de carburant. Toujours dans la même veine, les deux moulins sont équipés du système i-stop qui coupe le moteur quand le véhicule est immobilisé. Il redémarre lorsqu'on accélère à nouveau.
Les ingénieurs de Mazda ont mis le paquet en fait de sécurité active et passive. En effet, selon le modèle choisi et l'équipement optionnel commandé, on pourra bénéficier d'un régulateur de croisière géré par radar, d’un système avertissant le pilote qui s'approche de trop près du véhicule qui le précède, d’un avertisseur de changement de voie, d’un détecteur de présence arrière et des feux de route à gestion automatique. Ceux-ci sont mobiles dans les virages afin d'optimiser l’éclairage de la route. Finalement, il y a un système de départ en pente qui immobilise la voiture quand celle-ci est à l'arrêt sur un plan incliné.
Un comportement exemplaire
J’ai eu l'opportunité de conduire en banlieue de Paris les deux modèles cités précédemment. J’ai emprunté des routes variées allant de la route départementale à l'autoroute. Dans tous les cas, cette Mazda6 s'est révélée satisfaisante tant au chapitre du comportement routier, de la précision de la direction que des performances des moteurs. J'avais précédemment conduit des prototypes propulsés par le moteur diésel et celui-ci a été à la hauteur de mes attentes. Par contre, avec l'arrêt automatique du moteur, la reprise a parfois été un peu brusque. Mentionnons que la boite de vitesse est précise et bien étagée. Mais la plus agréable surprise a été le moteur à essence de 2,5 litres. Ses accélérations sont très linéaires et sa performance impressionnante pour la cylindrée. Cela n’en fait pas une sportive à tout crin, mais une voiture fort équilibrée qui ne sera pas intimidée par les autres modèles de la catégorie. Ce serait également une bonne idée d'offrir ce moteur en option dans la CX-5.
La direction est très linéaire et permet de choisir une trajectoire optimale dans les virages serrés. Je n'ai jamais eu à corriger la trajectoire tout au long de l'essai. Par contre, comme tout est très linéaire sur cette voiture, on n'a pas toujours l'impression de vitesse et d'accélération. Pourtant, les performances sont dans la bonne moyenne alors qu'on annonce qu'il faudra moins de huit secondes pour boucler le 0-100 km/h.
Cette première prise de contact avec des véhicules de préproduction augure fort bien pour l'avenir puisque cette Mazda est non seulement élégante, mais équilibrée, confortable et offre une excellente tenue de route même si la linéarité de sa mécanique vient quelque peu gommer les sensations de conduite.
Il reste maintenant à conduire un modèle de production.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Mazda Mazda6 2014 |
---|---|
Version à l'essai | n.d. |
Fourchette de prix | 23 995 $ – 37 440 $ |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | 8.5 / 5.0 / 6.4 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Chevrolet Malibu, Dodge Avenger, Ford Fusion, Honda Accord, Hyundai Sonata, Kia Optima, Nissan Altima, Subaru Legacy, Suzuki Kizashi, Toyota Camry, Volkswagen Passat |
Points forts |
|
Points faibles |
|
Fiche d'appréciation | |
Consommation | Excellente compte tenu de la grosseur du véhicule |
Valeur subjective | L'une des meilleures de sa catégorie. |
Esthétique | Les goûts ne se discutent pas. |
Confort | La suspension est bien calibrée et les sièges avant confortables. |
Performances | La linéarité de la puissance gomme quelque peu les sensations de conduite. |
Appréciation générale | L'une de des voitures les plus sophistiquées de sa catégorie. |