MINI Classique 2013: La multiplication des versions, ça marche
Si le succès MINI subsiste encore après 12 ans, malgré la multiplication – pour ne pas dire la dilution — des variantes, ce n’est pas juste à cause d’une belle gueule. Ni d’un bon marketing, ni d'un haut niveau de personnalisation. Non, c’est plutôt parce que dès qu’on se glisse au volant d’une MINI, on renoue avec un plaisir de conduire tout britannique – euh, pardon : tout germanique.
De fait, et qu’importe leur véritable nationalité, les MINI d'aujourd'hui sont parmi les voitures sous les 30 000 $ les plus palpitantes à conduire du marché actuel. Bon, quand je dis sous les 30 000 $, c’est qu’on a réussi à se montrer raisonnable. On sait bien que les variantes John Cooper Works (nouvellement pour la Countryman cette année) font allègrement grimper la facture...
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Ici, il faut vous mettre en garde : si votre budget ne vous permet pas la J.C. Works, ne l’essayez même pas. Je répète : ne l’essayez pas. Sinon, vous en êtes quitte pour regretter à tout jamais ces 208 chevaux suralimentés, qui offrent des démarrages dynamiques (avec un tantinet d’effet de couple) dans une conduite serrée et une belle sonorité gutturale. Même en 6e vitesse, il reste de la reprise sous le pied droit. Miam!
La variante de base, sous les 22 000 $? Trop peu puissante, avec à peine 121 chevaux. Fiez-vous à nous et passez directement à la Cooper S. Celle-là dispose du même quatre cylindres de 1,6 litre, mais jumelé à un turbo pour plus de souplesse : 172 chevaux et 192 lb-pi. Préférez également la boite manuelle six rapports, dont les passages instinctifs aiment être brutalisés. Non pas qu’ici, l’automatique (six rapports) soit désastreuse, bien au contraire, mais une MINI, c’est avec une boite manuelle que ça se conduit.
Un peu de tout
Côté configuration, la MINI dite Classique (cabriolet ou pas) a toujours voix au chapitre si... personne ne monte derrière. La courte voiture se pilote comme un kart de performance. La suspension n’a certes pas été réglée pour les routes défoncées du Québec et l’on se fait brasser sur les cahots, mais c’est le prix à payer pour une solide et piquante tenue de route. La direction? Parfaite, en plus d'exhiber l’un des plus petits rayons de braquage du marché. À 10,6 m, c’est le légendaire virage sur un dix cents dont il est ici question.
Vous êtes un fana du « Tel quel » chez Ikea? Ça vous prend alors un peu plus d’espace à l’arrière et pour ce, il y a la Clubman, d’un quart de mètre plus longue et avec sa porte-suicide latérale qui permet un meilleur accès. Son espace de chargement est plus pratique, aussi, merci à ce hayon à deux portes, comme pour les fourgons de livraison. C’est cool, avouez.
Davantage de portières, mais moins de thrill...
Pour encore plus de place et de commodité, reluquez du côté de la Countryman, débarquée sur notre marché l’an dernier. Mine de rien, celle-ci est la première MINI à posséder quatre portes, une longueur hors tout qui dépasse les quatre mètres et… la traction intégrale All4 (en option sur la S seulement). Une MINI pour l’hiver et pour la famille, quoi demander de mieux?
Tst, tst, tst : ce que vous gagnez en portières, en deux vraies places arrière (qui s’avancent et se reculent, bravo!) et en espace de chargement, vous le perdez en dynamisme de conduite. Car si les mêmes moteurs sont offerts, reste que l’empattement plus long, le centre de gravité plus élevé et le poids accru (jusqu’à 250 kg) viennent réduire ce sentiment de piloter un kart. La puissance est moins souple, la direction se fait un brin moins communicative, la tenue de route est moins assurée (malgré la présence du AWD) et en virage, on sent du roulis – ça aussi, c’est une première chez MINI. Bref, on troque un peu de charme et de nervosité contre la versatilité, c’est donc plus générique et moins inspirant.
Ergonomie
L’habitacle, au-delà des dimensions et des versions, se ressemble d’une MINI à l’autre. C'est-à-dire une qualité de matériaux et de finition toute germanique (impeccable, quoi), mais une insonorisation perfectible – ce bruit de vent au pare-brise, qu’il est énervant!
Les commandes ont voulu se faire tendance, mais ça résulte en un ensemble visuellement très occupé et de lecture si difficile que même après une semaine, on se cherche encore. L’ergonomie n’était certes pas la priorité des concepteurs lorsqu’ils ont façonné cet intérieur aux petites commandes qu’il faut triturer pour en obtenir quelque chose. Et cette foutue clé supposément intelligente, qu’il faut quand même insérer au tableau de bord….
Oh, un dernier conseil : si vous êtes de grand gabarit, prenez soin de tester si les pédales vous conviennent – assez rapprochées, elles pourraient vous mener la vie dure si vous chaussez plus grand que la moyenne.