Ford Fiesta 2013: Un souper presque parfait

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Alain Morin

Depuis quelques années, V Télé propose Un souper presque parfait. Cinq personnes, qui ne se connaissent pas, préparent, à tour de rôle un souper et se donnent une note sur 10. J’écoute cette émission depuis déjà plusieurs mois et, jusqu’à maintenant, je n’ai jamais vu un souper parfait! Ramenée dans le domaine automobile, on pourrait dire que Ford a son véhicule presque parfait, la Fiesta. Et comme dans le titre de l’émission de télé, le mot « presque » est plus important que tous les autres puisqu’il vient nuancer ce qui pourrait être parfait…

Fort jolie, surtout en livrée hatchback, la sous-compacte de Ford affiche un habitacle tout aussi dynamique. Il n’y a pas si longtemps, Ford aurait déployé des trésors d’ingéniosité pour offrir à ses clients un intérieur moche recouvert de plastiques qui auraient fait honte aux dirigeants de Lada. Désormais, le tableau de bord est à la fois moderne et ergonomique et la qualité de la finition n’a d’égale celle des matériaux. Bravo Ford! Enfin, gadget d’une indicible inutilité mais que j’ai bien aimé, l’éclairage à couleur variable de la Fiesta SE testée. La nuit, l’habitacle peut se parer de lueurs blanches, jaunes, rouges, vertes, bleues, roses ou… rien.

Les sièges avant font preuve de confort et je n’ai eu aucune difficulté à trouver une bonne position de conduite. À l’arrière, l’accès est plus ou moins facile et la dureté de la banquette ne la rend pas très invitante. Le grand coffre de la berline possède une ouverture plutôt petite et au seuil trop élevé. Le hayon, on l’imagine aisément, est beaucoup plus généreux de son espace de chargement!

Soulignons les rétroviseurs extérieurs qui comprennent, dans leur partie supérieure, une partie convexe qui réduit à peu près complètement les angles morts. C’est simple, beaucoup moins coûteux qu’un système de caméras sophistiqué et plus fiable. Ces petits rétroviseurs intégrés devraient être obligatoires dans TOUS les véhicules vendus au Canada.

En guise de plat principal
La Fiesta n’a pas, non plus, à rougir de sa fiche technique. Son quatre cylindres de 1,6 litre, des plus modernes avec son injection directe, développe 120 chevaux. Deux transmissions sont proposées, soit une manuelle à cinq rapports et une automatique à six rapports à double embrayage. En théorie, c’est le paradis. En réalité, c’est une autre histoire… Tout d’abord, la puissance est à peu près nulle sous les 3 500 tr/min et les performances générales sont correctes, sans plus. Il faut dire que la Fiesta est l’une des plus lourdes de sa catégorie. Il faut aussi dire que les transmissions ne sont pas très bien adaptées. La manuelle mériterait à gagner un sixième rapport. À 100 km/h sur le cinquième rapport, par exemple, le moteur tourne à 2 600 tr/min, ce qui est passablement élevé mais pas surprenant pour un moteur de petite cylindrée. De plus, son embrayage manque de sensation et le levier fait un peu trop caoutchouc à mon goût.

L’automatique règle le problème des révolutions à 100 km/h (2 300 tr/) mais plusieurs essayeurs, dont votre journaliste préféré, ont noté une hésitation au départ, comme s’il lui fallait environ une seconde avant de se décider à embrayer. Aussi, la boite automatique qui équipait une de nos Fiesta d’essai s’avérait quelquefois brusque en décélération entre le deuxième et le premier rapport. Une semaine à bord d’une version manuelle nous a donné une moyenne de 6,5 l/100 km tandis que pour la même période, une automatique a fait 6,6. C’est très, très bien!

Le comportement routier, comme un dessert, donne des points à la Fiesta. Les suspensions, indépendante à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, sont particulièrement bien calibrées et offrent confort et bonne tenue de route. Certes, une route bosselée fait réagir la poutre de torsion mais rendu là, pourquoi ne pas simplement lever le pied? Bien que l’habitacle soit étonnamment silencieux à vitesse de croisière, le bruit du moteur, lorsque fortement sollicité, s’impose avec un peu trop d’insistance. Les freins font un boulot très correct, de même que la direction électrique qui, ô surprise, est précise et donne un bon feedback. Parmi les petits accrocs, notons un système de contrôle de la traction qui ne se désactive pas, ce qui n’est guère plaisant quand on est enlisé dans un banc de neige. La tenue de route est très relevée mais les suspensions ont, de toute évidence, été ajustées en fonction du confort.

Si la Fiesta participait à Un souper presque parfait, je lui donnerais un 6 sur 10. Son entrée, composée d’une carrosserie et d’un habitacle, est esthétiquement réussie et de bon goût. Le plat principal, bien que baptisé d’un nom alléchant – 1,6 litre, 120 chevaux, etc.-, nous laisse sur notre appétit. Au moins, le dessert (le comportement routier) est à la hauteur des attentes. Oui, 6 sur 10. Bah, pourquoi ne pas lui donner un point supplémentaire pour l’ambiance qui règne chez Ford présentement? OK pour 7 sur 10!

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