Cadillac SRX 2013: Progrès réels et foisonnement virtuel

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Marc Lachapelle

Chez GM, c’est la marque de luxe Cadillac qui mène la charge du retour à des modèles directement compétitifs, quelle que soit la catégorie. Autant par le style que par la performance, la qualité et le comportement. Le deuxième SRX s’est ainsi taillé une place chez les multisegments dès 2010, après l’incursion ratée de son devancier. Il a nettement progressé l’an dernier, grâce à un nouveau V6 dont la vigueur lui procurait enfin une motorisation correcte. Cette année, on le barde d’interfaces et de systèmes électroniques inédits pour qu’il donne le change à des rivaux européens et japonais en constante mutation. Reste à voir si l’on a visé toutes les bonnes cibles.

Malgré des qualités certaines et le style moderne et ciselé des Cadillac récentes, le multisegment SRX nouvelle mouture nous a laissés plutôt froids à ses premières années. Surtout à cause de la motorisation. D’abord parce que le V6 de 3,0 litres de série offrait des performances et un caractère anémiques. Il faut dire que les deux versions, traction ou quatre roues motrices, font presque deux tonnes métriques. À l’inverse, le V6 à double turbo optionnel de 2,8 litres et 300 chevaux développé par Saab alliait puissance, caractère et couple à souhait, mais se faisait rare et ne s’est pas révélé tellement fiable.

Enfin le cœur qu’il lui fallait
Le V6 de 3,6 litres à injection directe que le SRX partage avec sa sœur la CTS les a remplacés avantageusement. Sa puissance de 308 chevaux à 6 800 tr/min et son couple maxi de 265 lb-pi à 2 400 tr/min permet au SRX à quatre roues motrices d’atteindre 100 km/h en 7,86 secondes, alors que la version à V6 turbo s’exécutait en 8,44 secondes et que le SRX à V6 de 3,0 y mettait 9,48 longues secondes. En prime, ce groupe se contente d’essence ordinaire, malgré sa puissance. Avec un couple honnête et bien réparti, grâce au calage variable en continu, le nouveau V6 rend la conduite du SRX enfin équilibrée.

Dommage qu’il soit mal servi par une boite automatique dont les réactions sont parfois opposées aux siennes. On en est quitte pour de longues hésitations à passer le prochain rapport et des réactions parfois saccadées en accélérant. Il faut sans doute aussi pointer du doigt un accélérateur électronique peu linéaire. Cette boite de vitesse inutilement nerveuse se rachète au moins en compensant impeccablement le régime du moteur lorsqu’on rétrograde en mode manuel.

Confortable, plus sûr, plus pratique
Au rayon de la conduite, le SRX affiche toujours un bel aplomb et une tenue de cap sans faille. La direction est précise et nette à défaut d’être un modèle de sensibilité. Si le roulement est ferme et presque sec quand on est seul à bord, c’est beaucoup plus doux et confortable à plusieurs ou avec une charge d’une ou deux centaines de kilos. On peut désormais équiper le SRX d’un régulateur de vitesse et d’un système freinage automatique qui fonctionnent par radar et ultrasons, en plus de dispositifs de détection de collision avant et de déviation de voie.

Le volume du coffre n’est pas exceptionnel mais son aménagement et quelques accessoires ingénieux le rendent vraiment pratique. D’abord les dossiers qui se replient facilement pour former un plancher plat, ensuite un écran rétractable qui se fixe sur deux paliers selon la hauteur de la charge. Le SRX se démarque toutefois surtout par une barrière réglable faite de tubes en aluminium coulissants, toute légère, qu’on peut fixer à plusieurs points sur un rail qui fait le tour du plancher. Question d’empêcher les objets de glisser. On peut aussi ranger la barrière sous le couvercle du plancher où se trouve, de surcroît, un coffre entièrement isolé qui peut être utilisé comme glacière.

À l’avant, les sièges offrent un mélange impeccable de confort et de maintien. Côté ergonomie, le portrait est plutôt mixte, par contre. Le dessin du tableau de bord est toujours original et les commandes assez efficaces et généralement bien placées. À quand, cependant, des contrôles de climatisation de taille normale au lieu de ces pavés de boutons lilliputiens de part et d’autre de la console centrale?

Foire électronique
De toute manière, Cadillac n’en a cette année que pour sa nouvelle super interface CUE qui permet de brancher ou jumeler une dizaine d’appareils, lecteurs ou médias numériques par connexion Bluetooth. Toute cette panoplie électronique est contrôlée sur un écran tactile de 8 pouces implanté au sommet du tableau de bord avec des gestes familiers aux utilisateurs de téléphones intelligents et autres tablettes savantes. Pour nourrir ce système et ses tentacules virtuelles, on a ajouté quelques ports USB, une fente pour carte SD, une prise auxiliaire et une prise de courant 12 volts.

Le volant et le pommeau du sélecteur sont également nouveaux, tout comme le petit tableau d’affichage pour le système CUE entre les deux grands cadrans principaux. Par contraste avec tous ces appareils potentiellement bruyants, le SRX est maintenant doté d’un dispositif qui supprime le bruit ambiant en générant des sons en phase contraire par la chaîne audio. Un système inclus à l’équipement de série. Si les Américains amélioraient d’autant la finition générale et la qualité des matériaux, la concurrence aurait de sérieuses raisons de s’inquiéter.

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