Acura RL 2013: Acura met un X sur son avenir

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Alain Morin

Honda – tout le monde sait qu’Acura appartient à Honda – Honda, donc, est d’abord un motoriste. La marque japonaise est reconnue depuis longtemps pour fabriquer des moteurs à la fois performants et économiques et s’est plus d’une fois distinguée aux plus hauts échelons de la course automobile. D’ailleurs, le réputé système V-TEC, dont le principe est aujourd’hui repris par à peu près tous les manufacturiers, fut commercialisé en premier par Honda.

Cependant, au niveau des voitures de luxe, c’est un peu plus laborieux. Et les voitures de luxe, c’est Acura. Cette marque ne fait pas de mauvaises voitures, vous vous en doutez bien. La RL, par exemple, est toute une bagnole! Performante, agile malgré son poids élevé, silencieuse, finie de façon exemplaire et plus encore. Elle se fait tout de même damer le pion par la TL, à peine plus petite, aussi performante et vendue quelques dizaines de milliers de dollars de moins! Les « marketteux » d’Acura auraient intérêt à suivre le cours 101... À tel point qu’on peut se demander où s’en va cette marque autrefois adulée.

Acura étant synonyme de prestige, son avenir passe, nécessairement, par le prestige. La RL ne l’incarne plus mais la future RLX pourrait très bien reprendre ce rôle important. En effet, au dernier Salon de l’auto de New York, Acura dévoilait la RLX, destinée à remplacer la RL au début de 2013.

Technologie à la Honda

De dimensions similaires à la RL, la RLX aura droit à un V6 de 3,5 litres développant plus de 370 chevaux et à une transmission automatique à double embrayage à sept rapports. Bienvenue dans le XXIe siècle, Acura! Dans le communiqué de presse, on parle d’une moyenne combinée de 7,8 l/100 km. C’est prometteur mais ne nous emballons pas trop vite. La grande nouvelle provient du rouage intégral SH-AWD (Super Handling – All Wheel Drive) de dernière génération développé pour le concept NSX vu au Salon de Detroit. Ce système possède trois moteurs électriques, l’un placé dans la transmission et les deux autres dans une unité qui fournira, grâce à système de contrôle de couple bilatéral (bilateral torque adjustable control system), le couple nécessaire à la roue arrière qui en aura besoin pour assurer la meilleure motricité possible en courbe. De plus, ce système permet de ralentir l’autre roue. Bref, si l’on se fie au SH-AWD actuel, ça risque d’être très intéressant. Le communiqué de presse annonce, en plus, une version traction qui, si elle n’aura pas droit au SH-AWD (évidemment!), se verra par contre équipée d’un système de braquage des roues arrière, le Precision All Wheel Steer. Notons qu’au milieu des années 90, Honda commercialisait, au Canada, une Prélude dotée de roues arrière directrices.

Au niveau esthétique, en revanche, la RLX se fait plutôt discrète. Certes, la voiture dégage une certaine prestance mais il est difficile d’imaginer que ce sont les mêmes designers qui ont créé la NSX! D’un autre côté, il arrive qu’une voiture ait bien plus fière allure dans la circulation que dans un Salon. Nous verrons en temps et lieu. L’habitacle révèle un design plus éclaté où deux grands écrans (sept et huit pouces) prennent place au tableau de bord. Avec la RLX, Acura semble enfin s’être départi de la flopée de boutons qui affligeaient, et affligent encore, trop de ses produits.

Bien entendu, tout ce que vous pouvez imaginer au niveau de la sécurité, de la connectivité et des plus récentes technologies montera à bord. Qu’on pense à un nouveau (pour Acura) système de détection de changement de voies ou de la première application de la nouvelle version du AcuraLink qui se veut une sorte de OnStar ou du système de navigation avec reconnaissance vocale pouvant être relié au AcuraLink.

Et la RL, elle?
La RL se vend au compte-gouttes depuis quelques années... et ce n’est pas pour rien. Jouant dans l’ombre des Audi A6, BMW série 5 ou Mercedes-Benz Classe E, elle offre à son propriétaire un anonymat qui convient bien à certains mais qui n’est plus de mise dans un marché aussi compétitif. Le niveau de finition, la qualité des matériaux et le silence de roulement épatent toutefois, l’ensemble manque cruellement d’âme.
La puissance du 3,7 litres ne fait pas défaut et la transmission automatique à six rapports œuvre avec une belle transparence. La tenue de route s’avère très relevée et le SH-AWD fonctionne à merveille. Il faut sentir cette « main de Dieu » venir replacer l’arrière dans la trajectoire idéale pour bien l’apprécier. Aussi, la RL se montre beaucoup plus agile que ce que ses lignes lourdes laissent suggérer et on se prend à avoir du plaisir quand la route devient sinueuse. Mais la direction n’est pas assez précise et communicative pour bien tirer parti de cette agilité.

La RL n’a pas les arguments nécessaires pour donner à Acura l’image dont elle a besoin pour rebâtir sa légende. Certes, l’avenir s’annonce moins gris. La petite ILX est désormais là pour générer un bon volume de ventes, la NSX arrivera dans quelques années pour faire rêver et, dans quelques mois, la RLX aura pour mission de redonner au luxe Acura ses lettres de noblesse. C’est ce que nous lui souhaitons.

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