Nissan Frontier 2013: Sorti de l'ombre
L’an dernier, dans l'édition 2012 de cet ouvrage, mon collègue Alain Morin souhaitait que Nissan mette davantage en évidence cette camionnette. En effet, avec la disparition du Dodge Dakota, la catégorie des camionnettes que l'on peut qualifier d'intermédiaires se limite ni plus ni moins au Honda Ridgeline et au Toyota Tacoma. Quant à Nissan et son Frontier, c'était pratiquement l'oubli total. La publicité de cette camionnette était inexistante, comme si l’on était gêné de fabriquer encore un tel modèle. Heureusement, au cours de la dernière année, cette situation a été corrigée.
Pourtant, bien qu'une modernisation vienne à s'imposer prochainement, le Frontier possède d'indéniables qualités tant au chapitre de la robustesse, de la motorisation offerte que de la capacité de charge pour mériter l'attention des acheteurs. Avant d'aller plus loin, sachez que la compagnie Suzuki proposait son modèle Equator qui n'était rien d'autre qu'une copie de la camionnette Nissan sous une identification différente. Au moment d’écrire ces lignes, on ne sait toujours pas ce qu'il adviendra de cette camionnette, mais puisque sa diffusion était plus que confidentielle, aussi bien en ignorer l'existence. Toutefois, si jamais vous trouvez un Suzuki Equator vendu à prix d’aubaine, sachez tout ce que l'on écrit sur le Frontier est valable pour lui aussi. À une exception près, la valeur de revente de l’Equator est assez catastrophique.
Un costaud
Même si le Frontier est commercialisé depuis huit ans sous sa forme actuelle, sa silhouette est toujours de mise. Sa calandre bardée de pièces chromées, son imposant pare-chocs, ses flancs plats ainsi que son porte-bagages monté sur le toit se conjuguent pour lui donner des airs de baroudeur. Mais, quand on y regarde d’un peu plus près, ce type de design est de moins en moins en vogue de nos jours. Malgré tout, son esthétique plaira à la majorité.
L'habitacle a mal vieilli. En effet, les tissus sont de qualité, mais leur motif est plus ou moins en harmonie avec la mode actuelle. Il en est de même avec la planche de bord. Celle-ci a déjà été vantée comme étant la référence. Maintenant, on se contente de dire qu'elle est esthétiquement plaisante. Si elle est constituée de plastiques de qualité plus ou moins acceptable, son ergonomie est tout de même sans reproche ou presque. Les rayons du volant sont larges, comme autrefois, et soulignons qu’ils ont été parmi les premiers à accueillir des commandes pour gérer la sonorisation et le régulateur de croisière.
Deux types de carrosserie sont proposés. Nonobstant son nom pompeux, le King Cab est celui qui possède la cabine la moins spacieuse. Il est vrai que c’est mieux qu’une cabine simple, cependant, les places arrière sont pratiquement symboliques et certainement inconfortables à moins d'être un enfant ou un nain. La version cabine allongée ou Crew Cab se montre plus généreuse à cet égard. Mais encore là, si vous êtes un grand six pieds, cela va être assez juste, merci.
Une solidité titanesque
Lorsque les ingénieurs ont révisé camionnette au milieu de la dernière décennie, il semblerait qu'ils aient décidé que la robustesse et la solidité ne feraient pas défaut. C'est ainsi qu'ils ont fait appel à un châssis modifié et raccourci de la grosse camionnette Titan. Soyez rassuré, c'est solide.
Pour le reste, on a droit à une configuration mécanique propre à toutes les camionnettes de cette catégorie. Le moteur de base est un quatre cylindres de 2,5 litres produisant 152 chevaux et un couple de 171 lb-pi. Il est associé de série avec une boite manuelle à cinq rapports, tandis que l'automatique offrant le même nombre de vitesses est optionnel. C'est suffisant si vous prévoyez ne transporter que des charges relativement faibles ou encore tracter une remorque servant à déplacer une moto ou une motoneige, tout au plus. Si vous désirez une version 4X4, vous devrez opter pour le moteur V6 4,0 litres dont les 261 chevaux sont mieux adaptés à des transports lourds. Sa capacité de remorquage est alors de 6 300 livres (2 858 kg). Il est possible de commander ce modèle avec deux longueurs de caisse, mais dans un cas comme dans l’autre, le battant arrière est excessivement lourd. Ce n'est certainement pas une camionnette pour matante! Cette fois, la transmission manuelle est à six rapports et l'automatique demeure toujours à cinq vitesses. Ce moteur est bien adapté à la tâche anticipée, même si sa consommation de carburant n'est pas vraiment impressionnante : sa cote est légèrement inférieure à 15 litres aux 100 km, ce qui est décevant.
La conduite de ce véhicule est une agréable surprise au chapitre de la tenue de route et du confort de la suspension. Celle-ci peut être jugée acceptable et même moyennement confortable sur une chaussée en bon état. Par contre, le diamètre de braquage est désespérément grand alors que la direction semble déconnectée de la route. Malgré ces quelques bémols, c'est un véhicule qui possède suffisamment de qualités pour intéresser les acheteurs de la catégorie. Si le Tacoma de Toyota impressionne avec ses versions mieux équipées, en version de base, il se fait devancer par le Nissan.