Scion xB 2013: Contestataire et tradionnelle
Aux États-Unis, la compagnie Toyota a mis sur pied la division Scion dans le but d'intéresser les jeunes conducteurs à un produit non conventionnel. De nos jours, les jeunes de 16 à 24 ans ne sont pas autant intéressés par les automobiles comme l’étaient ceux de la génération précédente. Afin de renverser la vapeur, on a non seulement créé une nouvelle marque, mais aussi une gamme de modèles plutôt iconoclaste. Pour au moins deux des modèles proposés, les xB et xD, les stylistes ont fait appel au cube comme élément de design. Alors qu'auparavant on tentait d'attirer les jeunes avec des voitures aux lignes élégantes, maintenant, on mise sur les bagnoles cubiques. Ce petit air funky me plaît et cela laisse présager également un habitacle passablement spacieux.
Scion est commercialisée au Canada depuis trois ans, mais force est d'admettre que les rencontres sur la route avec un véhicule de cette marque sont assez rares, la popularité de ces Toyota junior au Canada étant assez modeste pour l'instant. Une analyse sans prétention du xB devrait nous aider à trouver une explication.
- À lire aussi: Scion présente ses modèles 2014
La pierre angulaire
Lorsque cette marque a été présentée pour la première fois en 2002 au Salon de l’auto de New York, deux voitures-concepts ont été dévoilées : le bbX qui allait devenir le xB et le ccX qui est devenu le tC par la suite. Bien que ces modèles-concepts aient été lancés dans l'Est des États-Unis, les premiers véhicules de production, incluant le xB, ont fait leurs débuts au Salon de l'auto de Los Angeles en janvier 2003. Ce qui était normal puisque ces voitures ne pouvaient être commandées que chez les concessionnaires californiens de Toyota. Il y a eu plusieurs variantes depuis ce temps, mais lorsqu'on parlait de Scion, on songeait immédiatement à une petite boite carrée dotée d'une fenestration basse.
C’est cette allure pour le moins particulière du xB qui devrait attirer les jeunes acheteurs. Mais compte tenu des ventes relativement limitées, il faut croire que la clientèle ciblée recherche autre chose au chapitre de l'esthétique. Pourtant, ces modèles affichent l'originalité et l'exclusivité. De plus, et c'était dans le concept initial, la plupart des propriétaires ont choisi des jantes spéciales et autres accessoires offerts dans le catalogue des options.
D'ailleurs, pour respecter cette philosophie, Toyota a présenté en janvier 2012 une édition limitée du xB appelée Release Series 9.0 dont la couleur de la carrosserie est baptisée « lave brûlante » et qui comprend les caractéristiques qui suivent : calandre en nid d’abeille portant le nom Scion, couvercles de prises d’air latérales, écussons éclairés servant de feux de position, sièges garnis en tissu de type suède, surpiqûres de sièges de couleur harmonisée, logo imprimé en relief sur les sièges. Seulement 200 de ces véhicules ont été mis en vente au Canada. Ils servent surtout à démontrer les possibilités d’individualisation des modèles Scion.
Mais il n'y a pas seulement que l’extérieur qui tente de faire bande à part. Dans l'habitacle, la planche de bord s'illustre par la localisation des instruments sur sa partie centrale supérieure. Certains aiment, d'autres pas. Personnellement, cela me laisse indifférent. Il suffit de quelques heures pour s'habituer à cette disposition un peu spéciale. Par ailleurs, les commandes de la radio sont mal conçues et d'une logique assez douteuse, au point de sacrer... Sur une note plus positive, la climatisation est l'affaire de trois gros boutons situés au début de la console centrale qui abrite le levier de la boite de vitesse. Il faut également déplorer la qualité des plastiques qui font vraiment bon marché. Par contre, l'habitacle est spacieux tandis que le coffre à bagages est quand même assez grand pour une voiture de ces dimensions. Soulignons au passage qu'il est facile de prendre place à bord en raison du seuil des portières assez bas et de la largeur de celles-ci.
Buzz, buzz, buzz
Jusqu’à ce qu’on prenne volant et lance le moteur, nos impressions premières concernant ce véhicule étaient assez favorables. Mais lorsque j'ai réalisé que dans le mien il y avait une boite automatique à quatre rapports seulement et que le niveau sonore du moteur était très élevé, j'ai rapidement déchanté. En effet, tout dans ce véhicule nous portait à croire qu'on vivrait une expérience de conduite différente. Malheureusement, ce n'est pas tout à fait la réalité. Il est vrai qu'on peut opter pour une boite manuelle à cinq rapports, mais on n’est pas plus avantagé qu'avec la boite automatique. Heureusement, la fiabilité des pièces mécaniques est exemplaire.
Une autre bonne note va au comportement routier qui est correct. La tenue de route est sans surprise et la voiture se montre assez stable dans les courbes. Par contre, lorsqu'on roule sur une route bosselée, les amortisseurs ne sont pas à la hauteur. La visibilité, quant à elle, est passablement limitée à cause d'une fenestration étroite et de larges piliers de carrosserie.
Donc, en dépit de certaines qualités au chapitre du design, cette compacte nous laisse sur notre appétit, autant en raison de certaines lacunes d'exécution que de ses performances dynamiques...