Dodge Journey 2013: Une recette gagnante
Lors du lancement du Journey, chez Chrysler, on croyait avoir conçu une nouvelle catégorie de véhicules. Un peu comme à l’arrivée de sa fourgonnette Autobeaucoup tout près de trente ans auparavant, qui créa un engouement total, tant et si bien que les autres constructeurs s’étaient sentis obligés de répliquer avec un modèle de leur cru. Le marché de la fourgonnette allait rapidement devenir l’un des plus lucratifs du marché. Malheureusement pour Chrysler, l'arrivée du Journey au printemps 2008 n'a pas connu autant de succès.
Il est vrai qu'il s'en est vendu quand même pas mal, mais pas au point de bouleverser le marché. D'ailleurs, même de nos jours, le nombre de modèles concurrents demeure relativement bas, un signe qui ne trompe pas. Ce manque d'intérêt initial s'explique en bonne partie parce que la voiture souffrait d'une finition bâclée, d'un moteur optionnel démodé en plus d'une gamme de prix mal adaptée aux conditions du marché. Puis, au printemps 2011, les choses se sont transformées de façon radicale.
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Les changements qui s'imposaient
Dans sa première mouture, le Journey était un véhicule intéressant… en théorie. Mais en pratique, ce n’était pas terrible. Lorsqu'on l’examinait de plus près, on découvrait un tableau de bord banal, réalisé avec des matériaux de qualité douteuse. De plus, les sièges étaient d’un confort moyen. Son allure, quant à elle, était tout à fait quelconque. Il fallait voir les cadrans indicateurs qui semblaient provenir directement des années 1970!
Quand Fiat a pris la direction du constructeur américain, il a fallu attendre quelques mois pour que la nouvelle équipe en place s’applique à modifier ses modèles. Puis, au printemps 2011, nous avons eu droit à une belle surprise alors que la seconde génération du Journey a été dévoilée. En tout premier lieu, la planche de bord a été complètement redessinée. Autant c'était moche auparavant, autant c’est beau maintenant. L'utilisation de matériaux souples au toucher donne une impression de luxe et de raffinement. De plus, l'illumination des cadrans indicateurs est de type électroluminescent. Leur couleur bleutée est agréable à l'œil et leur consultation facile. Il faut aussi souligner, pour les modèles qui en sont équipés, que l’écran DEL est de bonnes dimensions tandis que le graphisme de l'affichage est d'une élégance certaine. L'extérieur bénéficie de quelques changements qui donnent une apparence plus moderne.
La polyvalence des aménagements se traduit notamment par la possibilité de commander une version à trois rangées de sièges, ce qui est pratique pour les familles. Néanmoins, les occupants de cette troisième rangée ne seront pas gâtés en fait de confort, mais c'est tout de même acceptable. Bien entendu, lorsque cette banquette est relevée, l’espace de chargement diminue dramatiquement.
La magie du Pentastar
L'un des problèmes de la première génération était que le véhicule devenait de moins en moins attrayant au fur et à mesure qu'on l'équipait! En effet, non seulement la finition intérieure était indigne, mais la motorisation était déficiente. Le V6 de 3,5 litres n'était tout simplement pas à la hauteur de la tâche. Il a été remplacé par le récent V6 Pentastar 3,6 litres. Associé à une boite automatique à six rapports, ce moteur de 283 chevaux est parfaitement adapté à ce modèle. Sa puissance permet des accélérations inférieures à 10 secondes pour le 0-100 km/h, ce qui est notable. Toutefois, et malgré l’injection directe, il pourrait être plus frugal puisque sa consommation de carburant, lors de nos divers essais, a été supérieure à 13 litres aux 100 km. En passant, il s’agit du seul moteur qui peut être associé à la transmission intégrale. Le quatre cylindres de 2,4 litres de 173 chevaux n'a pas la puissance voulue. Ce moteur n'est pas mauvais en soi, mais il a le gros défaut d'être boulonné à une boite automatique à quatre rapports. Avouez que c'est un peu archaïque de nos jours. Une transmission à cinq, ou mieux à six rapports permettrait de réduire la consommation et le bruit dans l’habitacle.
Sur une base d'Avenger
Les multiples améliorations apportées au Journey ont été bénéfiques puisqu’il est le plus populaire de sa catégorie. En outre, il s’est vu décerner le titre de meilleur nouveau VUS de moins de 35 000 $ par l’AJAC en 2012.
Malgré ce mérite, le Journey ne peut échapper à ses origines puisqu’il partage sa plateforme avec l’Avenger et celle-ci n’est pas la meilleure de sa catégorie. Tant et si bien que la conduite du Journey nous dévoile un manque d’agilité même si la suspension est confortable. On a l’impression de conduire un véhicule plus gros qu’il ne l’est en réalité. Heureusement, la version R/T vient un peu sauver les meubles avec sa suspension un zeste plus ferme et des roues de 19 pouces.
Quand même, il s’agit d’un modèle polyvalent offrant de nombreux espaces de rangement en plus d'être doté d'un équipement de série fort complet.