Lincoln MKS 2013: Un rafraîchissement? Du rattrapage, plutôt

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Nadine Filion

Ford — pardon, Lincoln a compris la game : jeter un ou deux nouveaux gadgets de poudre aux yeux, en faire tout un plat et prier pour que ça marche. Pour la grande berline MKS, on parle d'une nouvelle suspension adaptative et d'un volant qui, de ses vibrations, rappelle à l'ordre le conducteur distrait. Ils appellent ça un rafraîchissement. Nous appelons ça du rattrapage.

Dommage pour Lincoln que l'image de papi lui colle encore à la peau. Le design contemporain et moderne des dernières années aurait pourtant dû lui être favorable. Pour 2013, on adoucit même la chose, avec un nez redessiné qui accorde, effectivement, plus de finesse. C'était élégant et ça se démarquait, ça reste élégant, mais… le caractère commence à faire défaut.

Tout le monde s'entend, ça prenait plus qu'un rafraichissement de style en 2013 pour la MKS. C'est pourquoi la grande berline mise désormais sur le MyLincoln Touch — une copie du MyFord Touch. C'est quand même drôle de devoir puiser du côté de la marque populaire pour moderniser celle de luxe... Du coup, les cadrans classiques et pas compliqués cèdent le pas à ce qu'on voit dans les nouveaux Ford, soit des écrans configurables par moult commandes au volant. Pour nous, ça va. Toutefois, on trouve ça moins heureux au centre de la planche de bord; pas tant pour le visuel (au demeurant très sobre), mais parce que le plastique rêche retrouvé là n'a rien de prestigieux.

Parmi les modifications 2013, notons une ouverture de coffre qui s'élargit, histoire de laisser passer de quoi meubler ce qui, il faut bien le dire, est fort généreux de 529 litres. Dans l'habitacle, le dégagement est dans la bonne moyenne et tant les têtes que les genoux arrière peuvent respirer. Par contre, le dossier de la banquette demeure fixe — rares sont pourtant les dossiers qui ne se replient pas.

Les mêmes attributs

Ceci dit, la MKS garde ses bons attributs de routière silencieuse et confortable en continuant de proposer deux V6. Celui de base est le V6 de 3,7 L qui équipe la Mustang et qui, comme dans cette dernière, développe 305 chevaux. Comme le veut la tendance, on parle d'une légère réduction de la consommation en carburant — attribuable ici à la double distribution variable indépendante et à l'ajout, à la calandre, d'obturateurs actifs (tiens donc, comme pour la Ford Focus...).

Autre moulin sous le capot : encore ce V6 de 3,5 litres Ecoboost qui propulse de plus en plus de produits Ford/Lincoln et qui produit ici 365 chevaux (en hausse de 10). On aime la puissance, souple et linéaire, de même que la sonorité, qu’offre cette mécanique à injection directe et à double turbo. Ces 365 chevaux ne sont d’ailleurs pas de trop pour déplacer une masse de presque deux tonnes métriques. La boite automatique six rapports fait enfin monter au volant des palettes qui se respectent (on ne regrettera pas les anciens machins de plastique peu instinctifs) et si les passages s'exécutent en transparence, on leur reconnaît encore, malheureusement, une paresse à réagir aux ordres manuels.

On mise sur la suspension
La grande nouveauté, pour la MKS 2013, demeure ce contrôle de la suspension (le bon vocable est : suspension variable adaptative à amortissement piloté!), offert de série s'il vous plaît. De quoi se différencier de la Ford Taurus... Si vous êtes déjà perdu dans le dédale d'écrans informatifs des Ford/Lincoln, vous ne profiterez assurément pas de toutes les programmations rendues possibles par cette suspension. Il vous faudra consulter le manuel du proprio pour parvenir à des ajustements jusqu'à 30 % plus fermes, à une meilleure précision de la direction et à une transmission qui s'adapte à une conduite plus sportive. Mais ça vaudra la peine : ça fait une bonne différence et ça donne une meilleure personnalité à la voiture.

Croyez-le ou non, Lincoln a voulu nous faire tester la chose sur circuit, où l’on a pu exécuter quelques tours au volant de la MKS 2013, mais aussi de sa contrepartie 2012. Sûr que la « nouvelle » est plus assurée, ne serait-ce que parce qu'elle s'amène, désormais de série, avec la traction intégrale (la variante deux roues motrices n'est plus). Et aussi parce qu'elle profite maintenant du contrôle de vecteur de couple (encore une fois... comme pour la Focus). Enfin, son freinage est plus franc; des disques plus gros et dorénavant ventilés même à l'arrière font qu'une 2013 freine plus court qu’avant. Mais... la MKS reste une berline qui est à son mieux sur la route, pas en piste. N'essayez même pas de la lancer contre la concurrence allemande — d'ailleurs, celui ou celle qui se magasine une BMW ou une Audi ne mettra sans doute jamais les pieds chez Lincoln! La MKS a quand même de beaux attributs, comme une insonorisation améliorée et des sièges, tant avant qu’arrière, qui sont chauffants de série (ceux avant sont également ventilés).
 
On peut même l'équiper du volant chauffant et de sièges multicontours — sept coussins d'air qui vous jouent dans le dos et autour des cuisses, on aime ça. Les gadgets technos sont au rendez-vous — pensez alerte de circulation transversale, régulateur de vitesse intelligent et, tout nouveau tout beau, un volant qui vibre afin d’admonester le conducteur qui ne tient pas sa voie — ou qui s'endort. Plus de détails sur ladite patente dans nos pages sur le MKT — mais sachez que là encore, maîtriser tous les avantages du dispositif vous demandera de sortir votre manuel du proprio…

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