Toyota Tacoma 2013: Fiable et fidèle comme un bon Labrador
À en croire les distinctions qu’elle reçoit, la camionnette Tacoma serait mieux qu’un simple choix avisé et presque un bon investissement. Meilleure valeur retenue selon Canadian Black Book, meilleure valeur résiduelle après trois ans pour ALG, camionnette la plus éconergétique d’après Ressources Naturelles Canada. Toyota récolte manifestement les fruits d’une philosophie axée sur une conception et une qualité de fabrication sérieuses dans cette catégorie, avec l’exubérance occasionnelle d’un modèle sport. Tout est cependant solide et sérieux pour l’instant dans la famille Tacoma, ce qui n’est pas un tort.
La camionnette Tacoma aura donc eu la plupart de ses concurrentes à l’usure. La Ford Ranger a tiré sa révérence après plus d’un quart de siècle, la Dodge Dakota aura duré presque aussi longtemps et le duo Canyon-Colorado vient à peine de s’éclipser. On peut doublement parler d’usure dans le cas des Toyota puisque leur réputation de durabilité et de fiabilité est solidement établie depuis belle lurette. Et la Tacoma n’y fait certainement pas exception.
Il ne lui reste que la Nissan Frontier comme rivale directe pour la variété de ses modèles. On peut aussi considérer la Honda Ridgeline comme une rivale possible des versions Double Cab à moteur V6 et rouage quatre roues motrices, même si les deux proviennent à vrai dire de planètes différentes dans la galaxie des utilitaires. La Ridgeline à coque autoporteuse et plateforme courte face à la Tacoma qui défend plutôt les couleurs de la camionnette classique construite sur un châssis à échelle séparé avec une plateforme plus longue.
Éventail complet
Avec la disparition de plusieurs rivales, la variété de modèles offerts dans la série Tacoma devient encore plus intéressante pour l’acheteur en quête d’une camionnette compacte. C’est particulièrement vrai pour les versions les plus simples et abordables, un créneau longtemps dominé par la Ford Ranger. Proposée en version deux roues motrices avec la cabine Accès allongée et le quatre cylindres de 2,7 litres et 159 chevaux à un prix de base actuel d’à peine plus de 22 000 $, la Tacoma fait vite oublier la petite Ford, tout sympathique qu’elle fût. Surtout que la japonaise a été mise à jour et bonifiée régulièrement alors que la petite américaine a longtemps fait du sur place.
Cette pure version de base est quand même assez spartiate. Pour un supplément raisonnable d’environ 2 000 $, le groupe Commodité ajoute le régulateur de vitesse, le téléverrouillage, des rétroviseurs électriques, un volant gainé de cuir et des vitres arrière teintées dont la partie centrale est coulissante. Pour un autre millier de dollars, le groupe SR5 en remet une bonne couche avec un peu plus de chrome pour la carrosserie, des feux de freinage à diodes, des miroirs de pare-soleil éclairés, des sièges en tissu un peu plus chic avec soutien lombaire réglable pour le conducteur, un dossier repliable pour celui du passager avant, un pommeau gainé de cuir pour le sélecteur ou levier de vitesses, des essuie-glaces à balayage réglable et une prise de courant 115 volts dans la caisse de chargement qui fait ses six pieds.
La qualité des tissus, plastiques et métaux employés pour confectionner l’habitacle promet de rester au beau fixe pendant de longues années. Cela met les Tacoma en fort contraste avec les cabines de camionnettes rivales qui se défraîchissent souvent rapidement avec les durs traitements qu’on leur fait subir avec grande régularité dans la plupart des cas. La conduite est plutôt agréable, sans être le moindrement sportive. Disons seulement que le faible maintien des sièges est en parfaite harmonie avec l’adhérence limitée des pneus en virage sur les modèles 4x2. Sur une chaussée accidentée, on y sent un peu de flexion dans la structure, ce qui est quasi-inévitable avec le châssis séparé d’une camionnette d’architecture classique.
Flambeau repris
La version la plus modeste de la Tacoma, même dans ses versions raisonnablement bonifiées, reprend donc en beauté et tout naturellement le flambeau de la camionnette la moins chère du marché après la disparition de la Ranger. On peut difficilement imaginer où trouver un véhicule plus solide, durable, pratique et fiable, quelle que soit la catégorie. Elle est même assez frugale et on en vient rapidement à en apprécier la conduite au quotidien, pour peu qu’on sache reconnaitre les vertus d’une conception sérieuse et d’une fabrication soignée.
Ce n’est évidemment pas une bombe, avec un 0-100 km/h mesuré de 12,06 secondes avec la boite automatique à 4 rapports. Elle ferait certainement mieux avec une boite à 6 rapports et sa consommation serait sans doute encore meilleure que les cotes ville/route de 10,9 / 7,8 L/100 km qui lui ont valu le prix RNC pour les camionnettes. Et s’il vous faut plus de muscle et d’accélération, il y a le V6 de 4,0 litres et 236 chevaux qui boucle le 0-100 en quelque 8 secondes et dont les cotes de 13,1 / 9,8 L/100 km sont très acceptables.
Il y a quelque chose de fondamentalement correct et attachant dans ces véhicules sans prétention que sont les versions utilitaires des camionnettes modernes. Les modèles les plus abordables de la Tacoma en sont le meilleur exemple actuel. Ce qui n’empêche évidemment pas les plus extrovertis de se pavaner dans les modèles plus olé olé, puisqu’on sait que le fond est bon. Pour la camionnette, à tout le moins.
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