Toyota RAV4 2013: La confiance du vétéran aguerri

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Marc Lachapelle

Le Rav4 a grandi en sagesse et en grâce depuis l’arrivée du tout premier il y a déjà dix-sept ans. Joli, amusant et pratique mais un peu chétif avec son quatre cylindres de 2,0 litres et de 120 chevaux de l’époque. Il débarquait du Japon où il triomphait comme premier utilitaire sport compact dérivé de l’automobile. Le valeureux Rav4 a pris du muscle et du coffre lors des deux remodelages qui ont suivi, sans le moindre excès. Fiable, solide et performant, il tient toujours honnêtement le rythme dans une catégorie où les ventes grimpent en flèche.

À sa huitième année et armé de sa réputation blindée, le Rav4 actuel affronte une meute de jeunes loups. Il s’était allongé de 7,8 cm lors de sa première refonte complète en 2001 et de 40 bons centimètres à la suivante en 2006. Il avait alors aussi pris 11,9 cm en largeur, 8,4 cm en hauteur et gagné 2,0 cm en garde au sol, sans jamais cesser d’avoir l’air résolument compact. Sa motorisation s’était également enrichie, en toute logique d’un V6 de 3,5 litres et 269 chevaux. Ce moteur, jumelé exclusivement à une boite automatique à 5 rapports, en fait toujours le coq incontesté de cette catégorie avec un 0-100 km/h de 6,75 secondes. Frugal de surcroît avec des cotes ville/route de 10,9/7,6 L/100 km qui ne sont pas très éloignées des 9,7/7,2 L/100 km des versions dotées du quatre cylindres de 2,5 litres et 179 chevaux. Ce dernier met plutôt 11,15 secondes à boucler le 0-100 km/h. Les V6 possèdent aussi un net avantage en capacité de remorquage avec une charge tractée maximale de 1 587 kg contre 680 kg pour les quatre cylindres. Avis aux intéressés.

Un profil complet
Les versions à quatre cylindres ne sont pas dépourvues d’attraits pour autant. Le gros muscle en moins, elles offrent les mêmes qualités primordiales à moindre coût. Leur habitacle affiche la même ergonomie à peu près exemplaire avec d’excellents leviers au volant, un troisième pour le régulateur de vitesse, et de grandes molettes pour la climatisation. On ne fait pas mieux. Il est bête, par contre, que certaines commandes ne soient pas illuminées, surtout le rhéostat qui contrôle l’illumination des cadrans, mais aussi les réglages des rétroviseurs et la quasi-totalité des commandes au volant. Les cadrans principaux à fond blanc sur noir cerclés d’aluminium sont par contre impeccables.

Les sièges avant sont confortables et bien sculptés, surtout le dossier qui procure un amalgame sans reproche de confort et de maintien latéral. Même les poignées des portières de l’intérieur sont bien taillées et bien placées. Le jumelage d’un téléphone cellulaire par connexion sans fil Bluetooth est archi-simple, sans doute le meilleur qui soit : on appuie sur un bouton placé à droite sur la radio et on voit apparaître aussitôt le code de jumelage. On le compose sur son téléphone et le tour est joué! Il y a aussi un coffre à gants de bonne taille et un plus petit juste au-dessus, à droite du tableau de bord.

La grande porte qui donne accès au coffre à l’arrière est par ailleurs toujours aussi mal adaptée à nos besoins. D’abord parce que ses charnières sont du côté droit et qu’elle bloque forcément le chemin lorsqu’on est stationné le long d’un trottoir. Parfait pour les Japonais qui conduisent à gauche et se garent de ce côté-là de la rue. Beaucoup moins amusant quand on a les bras chargés sur une rue étroite. Le plancher du coffre est par contre exceptionnellement bas et dépourvu de seuil relevé, ce qui facilite le chargement de gros objets ou de lourdes valises.

Son petit bonhomme de chemin
Le quatre cylindres de 2,5 litres et 179 chevaux s’accommode bien de la boite automatique à 4 rapports en conduite normale parce qu’il est souple et ne manque pas de couple. Dans l’absolu, il serait assurément mieux servi par une boite à 6 ou même 8 rapports, mais il fait tout de même bon ménage avec la boite actuelle, toute désuète qu’elle soit. Le roulement est généralement ferme mais correct avec les pneus de taille P235/55R18, qui accompagnent le groupe Sport, montés sur des jantes d’alliage à cinq rayons dont le fini titane/aluminium est de fort belle qualité. Ça cogne sec cependant sur les fentes, saillies et petites bosses. La tenue de cap est par contre nette et les transitions précises et linéaires en amorce de virage. Le Rav4 est d’ailleurs plutôt amusant à conduire, même avec sa motorisation la plus sage. Sur l’autoroute, le silence de roulement est louable et une atmosphère cool et tranquille règne dans l’habitacle. Seul bémol : une sensibilité certaine aux vents obliques.

Quoi qu’il en soit, le Rav4 actuel fait désormais figure de vétéran aguerri dans cette catégorie ultra populaire où les nouveautés se succèdent à répétition. Ce qui lui manque en termes de style et de design dernier cri, il le reprend largement par ses qualités pratiques, le rendement de ses moteurs et une conduite qui vous accroche un sourire au visage. Sans compter qu’il est probablement le plus fiable de tous, ce qui lui vaut aussi une excellente valeur à la revente. Un coup de crayon pour la carrosserie, un autre pour l’habitacle et il sera de nouveau dans le coup. Surtout que la mise à jour technique comportera inévitablement le passage à des boites automatiques plus avancées et sans doute aussi à l’injection directe pour les moteurs. De quoi donner des maux de tête à ses concurrents.

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