Toyota Sienna 2013: Pragmatiques et incomprises
Les fourgonnettes ont mauvaise presse par les temps qui courent. Honte sur la presse, alors, de colporter de tels ragots puisqu’on ne fait toujours pas de véhicule plus commode et polyvalent que ces grandes boites sur quatre roues aux contours à peine arrondis. Même constat et même combat pour la Sienna que certains disent ennuyeuse à voir et à conduire. Remarquez, il y a un peu de vrai là-dedans, mais ce n’est pas une raison de se priver de leurs vertus pratiques et pragmatiques. Un peu de logique, que diable! Gardez le reste pour le roadster qui habite vos rêves ou roupille déjà derrière l’autre porte du garage.
La Sienna a connu sa poussée de croissance avec la deuxième génération, lancée en 2004, plus longue de 24 cm et plus large de 10 cm. La carrosserie a été entièrement redessinée pour la troisième génération, présentée en 2011. Sa longueur n’a pas changé et elle a gagné moins de deux centimètres en largeur et en hauteur, mais les voies des roues avant et arrière se sont élargies de 5,3 et 2,0 cm. Ajouté au dessin plus marqué de sa calandre et de sa partie arrière, cet aplomb nouveau donnait enfin à la Sienna un style plus audacieux et moderne pour affronter sa grande rivale, la Honda Odyssey.
Malgré la décoration
À l’extérieur du moins, parce que dans son vaste habitacle, la présentation, le graphisme et surtout le plastique bizarrement strié qu’on retrouve sur le tableau de bord et les contre-portes tiennent davantage du kitsch japonais. À l’opposé d’une de ses rivales, la Nissan Quest, dont la silhouette est pur style nippon mais dont l’habitacle est plutôt conforme aux canons du luxe automobile à l’occidentale. Ce qui n’empêche aucunement la Sienna de proposer des commandes et contrôles dont l’ergonomie est très correcte. Une exception : les témoins lumineux des divers systèmes qui sont invisibles le jour lorsqu’on allume les phares.
Dans tous les modèles, l’accès aux places avant est facile et naturel. On se glisse aussi aisément aux places en 2e rangée par les portières coulissantes et la 3e banquette s’escamote facilement sous le plancher du coffre. La visibilité est impeccable, favorisée par des montants de pavillon étroits et scindés à la base. La position de conduite est aussi bonne et c’est bien d’avoir un repose-pied, sauf que celui des Sienna est plutôt étroit vers le haut et moyennement confortable.
Malgré un support lombaire réglable, le siège du conducteur est − dans les modèles de base − assez dur et pas très confortable sur de plus longs trajets. Le fauteuil du conducteur est pourtant la plus agréable des quatre places avant dans la SE et celui du passager avant n’est pas mal non plus. Par contre, les sièges à la 2e rangée sont d’un confort acceptable, mais nettement plus fermes. On le remarque immédiatement et la différence s’accentue avec les heures.
Il n’y a ni thermomètre, ni console centrale dans les modèles de base qui sont plutôt dépouillés. Certaines personnes aiment la grande surface à bordure au plancher qui serait parfaite pour y déposer un sac à main. Pas de connectivité Bluetooth non plus dans ces modèles. C’est possiblement un mal pour un bien puisque dans les modèles qui en sont pourvus, la procédure de jumelage d’un téléphone cellulaire par commandes vocales est à faire damner le saint Frère André.
Le choix le plus complet
Les Sienna sont vendues avec le choix d’une configuration à sept ou huit places et celui d’un quatre cylindres de 2,7 litres et 187 chevaux ou d’un V6 de 3,5 litres et 266 chevaux, tous deux jumelés exclusivement à une boite automatique à 6 rapports, pour les faire avancer. On a même le choix entre traction et quatre roues motrices puisque la Sienna est la seule fourgonnette à offrir un modèle à rouage intégral. Seulement en version SE avec le V6, par contre.
La version LE à moteur quatre cylindres est la moins chère et forcément la moins performante avec un 0-100 km/h de 10,97 secondes, alors que le modèle de base à moteur V6 le boucle en 7,89 secondes et ne coûte que 1 000 $ de plus. Ses cotes de consommation ville/route de 10,4 / 7,5 L/100 km ne sont pas non plus radicalement meilleures que les 11,3 / 7,9 L/100 km de l’autre. Il faut cependant souligner que ce V6 de Toyota offre un amalgame de puissance et de frugalité exceptionnel. Et puisque nous y sommes, les cotes de la Sienna SE V6 à quatre roues motrices sont 12,3 et 8,6 L/100 km.
La plus modeste des Sienna n’est pas un mauvais choix pour autant. Sa boite automatique, dont le très court premier rapport est excellent pour amorcer l’accélération, est nette et efficace avec le quatre cylindres. Ce rouage est parfaitement correct pour la conduite en ville, et plus. Cette LE est aussi grande et grosse que ses sœurs, bien sûr, mais tout aussi maniable grâce à un diamètre de braquage très court pour une fourgonnette. Elle est agréable et facile à conduire, affichant un confort de roulement et un aplomb très corrects avec ses pneus de taille P235/60R17. Par contraste, la SE V6 − plus cossue − est stable et précise sur l’autoroute, avec une remarquable tenue de cap qui en fait une excellente routière. Elle est par contre sensible au vent latéral et allergique aux fentes et joints d’expansion de la chaussée avec ses roues d’alliage de 19 pouces chaussées de pneus à flancs courts de taille P235/50R19. À vous de les départager.