Subaru Tribeca 2013: La voiture fantôme

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Guy Desjardins

On ne voit pas beaucoup de Tribeca sur nos routes. Subaru offre pourtant un produit répondant aux besoins de la clientèle puisque ce véhicule se positionne à mi-chemin entre la fourgonnette (idéale pour les familles) et le véhicule utilitaire sport, très populaire au Québec. Il propose en plus la légendaire traction intégrale asymétrique qui fait la renommée de Subaru depuis de nombreuses années. Bref, que fait de mal le Tribeca? Ah oui, il se détaille à tout près de 50 000 $. Et c’est peut-être là le problème!

Les plus perspicaces remarqueront la présence d’un autre modèle, similaire au Tribeca, dans la gamme du constructeur japonais. Ce clone présente une silhouette identique et profite de la même mécanique, et tout ça pour un prix sous les 40 000 $. Alors pas étonnant que l’on aperçoive davantage de Subaru Outback sur nos routes. En vérité, on s’attendait au départ du Tribeca l’an dernier mais Subaru ne le voyait pas du même œil. Le constructeur affirme qu’il doit conserver le modèle dans sa gamme afin d’offrir une alternative plus luxueuse aux Forester et Outback. S’il ne le fait pas, il risque de perdre une clientèle qui devra se tourner vers les concurrents pour se payer une voiture plus prestigieuse comme, par exemple, une Audi A4 Avant ou une BMW Série 3 Touring.

Exit l’exubérance

Subaru reconduit donc le Tribeca pour 2013. Dans son ensemble, le véhicule n’a rien de mauvais. Son allure extérieure reprend celle de ses frères, Forester et Outback mais le Tribeca revêt des lignes plus fluides, plus sobres que ses frangins. Il tente de se faire chic avec sa calandre discrète et sa partie arrière arrondie. Quant aux autres éléments du design extérieur, ils tombent dans le standard et ne se démarquent absolument pas, ce qui laisse le Tribeca dans l’ombre par rapport à des concurrents plus à la mode.

À l’intérieur, c’est tout le contraire. Alors que les Forester et Outback montrent une console centrale traditionnelle, celle du Tribeca est fusionnée à la planche de bord. On retrouve donc une planche de bord inclinée qui descend pour rejoindre la console centrale. Le résultat s’avère agréable et permet d’intégrer visuellement tous les éléments de contrôle sur la planche de bord sans que l’on ait droit à une segmentation visuelle des fonctionnalités. Cette façon de faire a cependant le désavantage de diminuer l’espace dédié aux occupants, surtout au niveau des jambes, et ce, autant pour le passager que pour le conducteur. D’ailleurs, certains constructeurs ayant déjà tenté le coup sont revenus à un design traditionnel où la console centrale reste séparée de la planche de bord.

Ses dessous avant tout

Mais outre ces détails esthétiques, qui sont souvent anodins pour plusieurs, le Tribeca peut se vanter d’avoir l’une des meilleures tractions intégrales sur le marché. Testées à de nombreuses reprises en rallye, les voitures Subaru équipées du rouage intégral asymétrique ont remporté de nombreuses courses. Pour apprécier l’efficacité du système, il n’est cependant pas nécessaire de participer à un rallye, bien au contraire. C’est donc assis au volant du Tribeca, en pleine tempête de neige, que nous avons pu constater à quel point on s’y sent en sécurité. Les accélérations sont uniformes et rectilignes alors que les courbes se négocient à vitesse constante, sans observer ni survirage, ni sous-virage. Chaussé avec de bons pneus d’hiver, le Tribeca peut s’aventurer pratiquement aux mêmes endroits que le feraient de nombreux véhicules utilitaires sport.

Outre son rouage intégral, Subaru propose un moteur qui sort de l’ordinaire. Non pas qu’il ne soit le plus puissant, ni le plus économe, mais cette motorisation qui équipe la gamme Subaru présente une technologie très intéressante et originale, peu répandue sur le marché. Sous le capot du Tribeca, on trouve donc un moteur boxer à 6 cylindres de 3,6 litres. Cette mécanique offre un balancement optimal, une douceur sur toute la plage de révolution en plus d’un centre de gravité plus bas que celui des moteurs traditionnels. Par contre, ce type de motorisation est un peu plus bruyant et le ronronnement qui s’en dégage nous rappelle que l’on conduit un véhicule doté d’un moteur à cylindres horizontaux.

Rouler à bord du Tribeca n’est pas désagréable mais ne suscite pas nécessairement des acclamations. Les sièges offrent une excellente assise et la position de conduite se trouve aisément. La direction s’avère légèrement engourdie à basse vitesse. Sur le bitume, le Tribeca se défend très bien et sa suspension réagit favorablement aux caprices de la route. Toutefois, sur des routes dégradées, malgré un bon débattement, la suspension est plutôt sèche et absorbe mal les trous de la chaussée. À moins que ce ne soit la faute des pneumatiques à profil bas de 18 pouces? Par chance, l’excellente insonorisation et la solidité du châssis permettent  à cette Subaru de luxe   de livrer une bonne performance au final.

Le Tribeca n’est pas unproduit de masse et il ne prétend pas l’être non plus. Par contre, Subaru doit produire ce genre de modèle afin de conserver des clients recherchant un surclassement à leur Outback mais désirant rester dans la famille Subaru. Cependant, à un prix avoisinant les 50 000 $, plusieurs se tourneront assurément vers des modèles allemands plus prestigieux.

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