Jaguar XJ 2013: Jubiler autrement
Jaguar a chamboulé ses traditions et dépoussiéré son audace en réinventant sa grande berline XJ il y a deux ans. Le crayon toujours inspiré du chef-styliste Ian Callum a tracé une nouvelle robe enfin moderne à cette voiture dont la coque tout aluminium appartenait déjà au 21e siècle. Un habitacle futuriste, des V8 rugissants et un comportement routier assuré ont permis à la XJ d’accéder au cénacle des berlines de prestige et d’exception. Or, la marque indo-britannique ne semble avoir aucune intention de se reposer sur ces premiers lauriers.
Jaguar a toutes les ambitions du monde pour sa grande berline XJ et parcourt la planète pour le démontrer. D’abord au Salon de Shanghai en avril dernier en dévoilant la XJ UIltimate qui explore les limites du luxe et du prestige. Outre sa présentation somptueuse, digne des rivales les plus opulentes, la XJ Ultimate annonçait la venue de nouvelles motorisations dont la série porte-étendard ne sera pas la seule à profiter cette année.
Cela dit, le luxe en lui-même n’a jamais été la seule raison d’être de Jaguar et encore moins sa seule force. Fidèle à son riche palmarès en course automobile et à une histoire constellée de sportives de toutes les tailles et toutes les formes, le constructeur a choisi le légendaire circuit du Nürburgring pour présenter, quelques semaines plus tard, de nouveaux groupes optionnels conçus pour souligner la sportivité de la XJ. C’est la moindre des choses pour une berline qui, grâce à l’aluminium, est plus légère que la plus svelte de ses rivales germaniques d’au moins une centaine de kilogrammes.
Jet-set à l’anglaise
Loin d’aller vers le rococo, la silhouette de la plus luxueuse des Jaguar qu’est la XJ Ultimate s’est plutôt affinée et rajeunie. Les stylistes n’ont pu toutefois s’empêcher d’ajouter un cadre nickelé aux prises d’air latérales inférieurs de la calandre après les avoir pourtant débarrassées de la barre transversale plaquée de ce même fini étincelant qu’elles portent sur les autres XJ. La grille de calandre et la moulure qui l’encercle de l’intérieur sont chromées, elles aussi, mais l’effet d’ensemble est malgré tout sportif plutôt que luxueux au sens traditionnel.
À l’arrière, seuls des embouts d’échappement ovales en acier inoxydable poli et un minuscule écusson distinguent la XJ Ultimate de ses sœurs. Elle s’en démarque aussi par ses jantes Maroa en alliage forgé de 20 pouces au fini deux-tons qui lui sont exclusives. Les vingt premières XJ Ultimate produites seront peintes en Noir céleste, mais les clients pourront aussi choisir Blanc polaire ou alors la couleur exacte de leur choix, sans aucune restriction.
Mais la pièce de résistance, c’est l’habitacle. D’abord pour les deux sièges individuels qui remplacent la banquette des autres XJ. Parlons plutôt de fauteuils chauffants et climatisés à réglages multiples, y compris pour la fonction massage. Ils sont évidemment drapés du meilleur cuir comme à peu près toutes les surfaces de la cabine. Entre les deux, une console avec table pivotante, des porte-verres réguliers et deux autres, plus étroits, pour les deux flûtes à champagne fournies. Parce qu’il y a, juste derrière, un bac qui maintient une bouteille de champagne de taille normale à la température idéale de 7 à 10 degrés. Et lorsque vient le temps de besogner, de s’informer ou de se divertir, une table de travail en aluminium au fini noir laqué se déploie au toucher d’un bouton et on peut soit manipuler le iPad qui loge et se recharge derrière le dossier du siège avant, soit regarder ce qu’on veut sur l’écran de huit pouces installé derrière les appuie-tête. La chaine audio à 20 haut-parleurs et la kyrielle habituelle de systèmes et branchements multimédias vont d’eux-mêmes.
La tendance se maintient
À nos yeux, plutôt que ces distractions pour multimillionnaires hyperactifs, la nouveauté la plus marquante de la XJ Ultimate est ce nouveau V6 suralimenté par compresseur de 3,0 litres qui remplace le V8 atmosphérique de 5,0 litres. Avec une puissance de 335 chevaux et un couple maxi de 332 lb-pi, il offre des performances comparables à celles du V8 avec une consommation plus faible, aidé par la boîte automatique à 8 rapports qu’on retrouvera désormais de série sur toutes les XJ, assortie d’un mode arrêt-redémarrage automatique. Et les XJ demeurent des propulsions, exclusivement. Toujours pas de rouage intégral en vue, hélas, malgré l’expérience et le savoir-faire considérables de la marque sœur Land Rover dans le domaine. Toutes les XJ profitent également de retouches à leur suspension qui intègrent celles furent apportées en premier lieu à celle de l’Ultimate pour maximiser le confort de roulement pour les chanceux assis derrière.
Pour être chanceux assis devant, on doit se tourner plutôt vers les autres XJ que l’on peut maintenant équiper du groupe Sport. Cette option leur vaut une calandre et une partie arrière redessinées, plus sculptées et plus sportives, des jantes d’alliage de 20 pouces et des étriers de freins peints en rouge. Le nouveau groupe Speed Pack est réservé à la XJ V8 à moteur compressé de 5,0 litres et vient hausser la vitesse maxi du bolide de 250 km/h à 280 km/h. Une bonne nouvelle, surtout pour les acheteurs allemands, qui peuvent l’atteindre et la maintenir en toute légalité et sécurité.