SRT Viper 2013: Le retour de la vipère

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Denis Duquet

Dans sa version originale, et celle qui a suivi par la suite, la Viper était une voiture débordante de puissance, mais c'était un véhicule qui manquait de raffinement face à ses concurrentes. Elle ciblait les amateurs d'émotions fortes qui appréciaient les grosses cylindrées ultra puissantes qui n'offraient pas de compromis. Au fil des années, la Viper avait conquis malgré tout une clientèle qui ne jurait que par cette voiture au nom passablement inquiétant.

La réorganisation de Chrysler dans le giron du géant italien Fiat ne prévoyait pas le retour de la Viper. Mais Ralph Gilles, un Montréalais d’origine haïtienne, le président de la division haute performance SRT de Chrysler, est un inconditionnel de ce bolide. Avec un groupe d'irréductibles, ce dernier a entrepris le développement du nouveau modèle sans en avoir l'autorisation. Lorsque la survie de Chrysler ne fut plus mise en doute, le feu vert a été donné et la version de production a été dévoilée en avril 2012 dans le cadre du Salon de l'auto de New York.

Les propriétaires ont parlé

Compte tenu du passé relativement orageux de ce modèle et de la possibilité de repartir à neuf, il aurait été facile pour l'équipe chargée du développement de la Viper d’en transformer l’extérieur du tout au tout. Mais, avant de se mettre au travail, l'équipe de stylistes a interrogé des propriétaires de Viper de la génération précédente. Ces personnes ont suggéré de conserver les caractéristiques visuelles de la voiture. Ce qui signifie un capot extrêmement long, des parois sculptées amorcées au niveau de l'extracteur d'air des ailes avant, un arrière très court et finalement, les tuyaux d'échappement placés de chaque côté de la voiture, juste derrière l'ouverture des portières. Un examen un peu plus sérieux permet de déceler une multitude de modifications, d'allègements et de raffinements qui fait de la nouvelle génération de la Viper un modèle beaucoup plus sophistiqué qui a également gagné sur le plan de l'esthétique.

Sur l’ancienne Viper, les panneaux de caisse étaient plus ou moins bien ajustés et l'utilisation de matériaux composites avait pour effet de modifier les interstices de la caisse selon la température tandis que la peinture était assez mal foutue. Cette fois-ci, tous les panneaux de la carrosserie ont été changés. On utilise de l'aluminium pour les portes, le seuil des portières, le capot et le toit alors que le la section arrière supérieure est en fibre de carbone. On a de plus conservé un capot en forme de coquille avec les rebords de celui-ci servant de parois tout en permettant ainsi un meilleur accès au moteur. 

Auparavant, les panneaux de caisse arrivaient à l'usine déjà peints et l’on tentait de les agencer tant bien que mal. Cette fois-ci, la carrosserie est peinte d’un seul coup et même les barres décoratives sont recouvertes d'une couche de laque transparente. En plus, cette peinture est sablée, polie, poncée puis polie encore. Finalement, pour la première fois de son histoire, la Viper possède un habitacle digne d'une voiture de 100 000$. Avant, c'était passablement rustique et ressemblait à ce que produisent les petits carrossiers locaux.

Toujours le V10
On peut tenter de trouver de multiples raisons qui justifient le retour du tonitruant moteur V10 de 8,4 litres sous le capot de la Viper. Pour mettre fin aux spéculations, on pourrait dire que l'on a voulu respecter l'héritage mécanique de ce modèle. Mais il serait faux de croire qu'il s'agit d’un rustique moulin de camionnette. En effet, au fil des ans et dans le cadre de la renaissance de la Viper actuelle, de nombreuses modifications et raffinements ont permis à ce moteur d'être tout à fait moderne, malgré le fait que les ingénieurs continuent de faire appel aux soupapes en tête. Le système d'admission d'air a été révisé, le bloc-moteur allégé et la puissance est dorénavant de 640 chevaux. Le couple, de son côté, atteint 600 livres-pied. Cette cavalerie est associée à une boite manuelle à six rapports Tremec dont la robustesse est pratiquement à toute épreuve. Aucune transmission automatique ne sera proposée. Ce serait une hérésie!

La plateforme demeure plus ou moins celle de la version précédente, mais elle a été renforcée et allégée. On aurait pu choisir de l'aluminium, mais ce matériau est plus difficile à réparer et puisque plusieurs propriétaires de cette voiture l’utilisent en course, les frais de réparation de l’acier sont plus abordables. La suspension indépendante aux quatre roues fait appel à plusieurs composantes en aluminium et la voie avant est plus large. Les ingénieurs ont également opté pour de nouveaux amortisseurs Bilstein tandis que la paroi pare-feu est en magnésium. SRT propose aussi la Viper GTS. Cette dernière possède le moteur de la Viper régulière, mais son système de contrôle de la traction et de la stabilité latérale est plus évolué.

Somme toute, cette Viper est plus sophistiquée, d'une meilleure qualité de fabrication et son comportement routier a progressé. Mieux encore, des essais concluants sur piste permettent à la division SRT d'inscrire cette Viper en version course aux séries de compétition ALMS et Grand-AM.

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