Suzuki SX4 2013: En voie d'extinction

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Nadine Filion

Six ans sur le marché, c'est long, dans l'industrie automobile. Trop long. C'est pourquoi la SX4 est franchement due pour une nouvelle génération. Est-ce que ça sera pour cette année et surtout quelle forme ça prendra? Au moment d'écrire ces lignes, rien ne filtre quant au futur de la compacte de Suzuki, alors contentons-nous du présent.

Le présent, eh bien, c'est une petite voiture qui n'a l'air de rien. Elle n'avait l'air de rien à son lancement en 2006 (année-modèle 2007)…. Même que si la variante cinq portes à hayon arbore une sympathique bouille tout en rondeurs, le style disproportionné de la quatre portes est anonymement morne. On reproche également un coffre arrière trop remonté à cette berline, qui handicape visuellement les manoeuvres de recul.

Pourtant, elle possède des qualités certaines, cette Suzuki SX4. À commencer par une conduite intéressante que ne laisse absolument pas présager son allure si sage. On aime la direction ferme et sans flottement, on apprécie son agilité — à 2 500 mm, la SX4 dispose de l'un des plus courts empattements de la catégorie — et la suspension arrière, même s'il s'agit d'une poutre de torsion, ne compromet pas la balade outre mesure. Bref, le comportement est posé, le freinage est franc et l'ensemble est d'un bon équilibre, même après qu'autant d'années aient coulé sous les ponts.

En prime, la SX4 offre une rareté dans la catégorie : la traction intégrale, un bonbon qui n'est cependant — et malheureusement — réservé qu'à sa variante hatchback. On l'aime, cette traction intégrale à trois modes. Elle permet la conduite économique en deux roues motrices lorsque le temps est au beau fixe, tout comme elle peut se moduler automatiquement au gré des besoins ou encore être verrouillée 50-50 aux quatre roues quand les choses se corsent. C'est non seulement efficace, c'est aussi fort simple à gérer.

Question de hauteur
Autre avantage de la SX4 versus la concurrence : ses dimensions, plus hautes qu'ailleurs, accordent un très bon dégagement aux têtes, autant à l'avant qu'à l'arrière. La garde au sol est également plus haute d'au moins deux centimètres versus la compétition en général, ce qui livre une position en commande de la route. Dans un match comparatif mettant en vedette quatre compactes AWD de moins de 25 000 $ (à lire sur www.guideautoweb.com), nos essayeurs ont unanimement déclaré que c'était la petite Suzuki qui offrait la meilleure posture de conduite. C'est d'ailleurs à peu près la seule qualité qu'ils lui ont accordée...

Cette bonne position de conduite, c'est en dépit de piliers A si larges qu'ils limitent la vision latérale avant — attention, piétons : ne vous fiez pas aux petites vitres en triangle, elles ne règlent en rien la situation! Et c'est même malgré un volant qui ne se fait toujours pas télescopique. Eh oui : telle une espèce en voie d'extinction, la SX4 est l'une des dernières voitures du marché à ne pas proposer pareil ajustement en profondeur...

Lorsque la banquette est occupée, l'aire de chargement de la SX4 n'est pas suffisamment longue — de fait, dans cette configuration, la Toyota Matrix fournit presque trois fois plus d'espace. Par contre, rabattez à plat cette banquette et la Suzuki devient l'une des petites hatchback les plus spacieuses, avec environ 1 500 litres de rangement. À l'avant, ça aurait bien besoin d'un vent de rajeunissement (c'est désespérément noir...), mais la planche de bord a le mérite d'être fonctionnelle et facile à apprivoiser. À défaut d'être somptueux, les matériaux sont honnêtes et bien assemblés.

En attendant...

Côté motorisation, la SX4 a eu droit à une mise à niveau en 2010. On célébrait alors l'augmentation de la puissance de son quatre cylindres de 2,0 litres (à 150 chevaux), l'arrivée d'une sixième vitesse à la boite manuelle (une boite à la course encore trop lâche, mais à la maniabilité instinctive), de même que la disparition de la désuète boite automatique quatre rapports, au profit d'une transmission CVT. Avec cette dernière, la consommation chutait de 9 % et — oh bonheur! — on a même hérité, dans les versions les plus équipées, de palettes au volant.

Il faudra attendre la prochaine génération pour (peut-être...) entendre parler de plus de chevaux-vapeur, d'injection directe ou de réduction de la consommation en carburant. Lors du comparo cité plus haut, la SX4 a bouffé un litre de plus aux 100 kilomètres versus la nouvelle Subaru Impreza, pourtant conduite dans des conditions similaires...

Aussi, Suzuki apportera sûrement des ajustements à sa CVT. Certes, celle-ci était très correcte au renouvellement de la compacte il y a trois ans. Mais devant la montée des autres boites du genre, mieux adaptées et de plus en plus sophistiquées, l'organe a pris un sérieux coup de vieux et les accélérations se font aujourd'hui beaucoup trop « lirantes » pour le bien-être de l'oreille.

Bref, la SX4 a beau être l'une des « AWD » les moins chères de notre marché, avec son prix d'étiquette débutant tout juste sous les 21 000 $, l'offre n'est malheureusement plus au goût du jour.

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