Suzuki Grand Vitara 2013: L'un des rares...

Publié le 1er janvier 2013 dans 2013 par Nadine Filion

C'est une 8e année pour le Grand Vitara tel qu'on le connaît, avant que l'utilitaire de Suzuki ne subisse enfin son prochain passage générationnel. Mais même alors, n'attendez pas de grands remous : la nouvelle mouture ne devrait pas révolutionner la catégorie.

Suzuki est l'un des plus petits constructeurs de notre marché. S'il est très présent dans les pays dits « en développement », il figure peu ou prou au radar des Nord-Américains. Au Canada, son offre ne tient plus qu'à trois modèles : la compacte SX4, la berline Kizashi (à peine 262 exemplaires vendus l'an dernier au Québec) et le Grand Vitara — qui s'écoule chez nous en dix fois moins d'unités que les concurrents japonais Honda CR-V et Toyota Rav4.

Le Grand Vitara est avec nous depuis l'automne 2005, ce qui fait de lui le plus âgé des utilitaires compacts. Il est aussi l'un des plus chers. Car pour lui, pas de version « toute nue »: les rétros chauffants, la climatisation automatique, les commandes audio au volant, le régulateur de vitesse et même le chauffe-moteur sont de série, pour un prix de base tout juste sous les 27 000 $. Mais bon, on s'en doute, les concessionnaires donnent moult rabais afin de rendre la transaction plus intéressante...

S'il est le plus vieux, reste que le Grand Vitara est l'un des seuls véritables 4x4 encore offerts sur le marché. Oui, oui : sa console est ornée d'une roulette qui non seulement verrouille les quatre roues motrices, mais qui passe aussi au neutre pour le remorquage derrière la roulotte — une autre rareté sur le marché. Surtout, ce dispositif compte sur une boite de transfert, pour un vrai de vrai mode « Low » qu'il faut engager selon la plus pure tradition, c'est-à-dire avec le levier au neutre — sans quoi, c'est le concert de grincements de dents mécaniques assuré. Certes, le rapport de démultiplication n'est pas digne des Jeep Wrangler de ce monde, mais reste que ça fait du bon boulot. Et que sous sa robe plutôt anonyme (qui a néanmoins bien vieilli), le Grand Vitara peut réellement affronter trous de bouette et roches saillantes sans y laisser sa peau.

Quossé ça, Urban?
C'est pourquoi la variante Urban, lancée au dernier Salon de l'auto de Montréal, nous apparaît comme une aberration. Devenue version de base, elle commande 1 200 $ de moins que la variante JX, parce que son toit perd le support de rails et que son hayon abandonne le pneu de secours. Vous avez bien lu : celui qui se targue d'être un vrai 4x4 vient sans pneu de secours, juste avec un ensemble de réparation pneumatique. Oui, ça sauve du poids, oui, ça coûte moins cher, mais... est-ce vraiment pratique?

Urbain ou pas, en ville ou sur l'autoroute, le Grand Vitara se comporte comme un truck — contrairement aux concurrents qui ont une attitude plus « char ». Mais ce n'est pas désagréable. La conduite est bien connectée, merci à une direction (encore à crémaillère, yé!) de bonne résistance — on aurait toutefois souhaité un volant plus gros en paume. Les éléments suspenseurs n'annihilent pas tous les cahots et ça pourrait vous brasser le Canadien, sauf que les amortisseurs se replacent vite et de manière prévisible. Là-dessous, on retrouve encore un châssis à échelle (quoique intégré). Il s'agit là de l'un des rares véhicules à ne pas avoir cédé entièrement à la « tentation monocoque » et ça contribue à rendre l'ensemble rigide, solide et bien équilibré.
 
Au cours de la vie d'un véhicule, la tradition marketing veut qu'on bonifie, afin de compenser la nouveauté des concurrents. C'est le contraire qui s'est produit avec le Grand Vitara : au fil des ans, il a perdu sa boite manuelle, mais surtout son V6, pour ne conserver que le moteur quatre cylindres (2,4 litres) de 166 chevaux avec boite automatique... quatre rapports. Avouez, ça fait vieux jeu. Et ça se ressent : la puissance est limite, sans profondeur et un 5e rapport de transmission donnerait indéniablement plus de souplesse aux accélérations. On est loin des turbos et des injections directes... Remarquez cependant que la capacité de remorquage étonne pour un petit quatre cylindres : 1 360 kilos (3000 livres). D'habitude, ce sont des V6 qui tirent tout autant.

Quelques mots pour vous dire qu'en dedans, on a droit à un assemblage serré, à une bonne insonorisation (améliorée ces dernières années) et à une banquette qui se rabat pour plus d'espace de chargement. Les sièges avant manquent de soutien et, autre rareté, quoique moins positive celle-là, le volant n'est toujours pas télescopique. Si la planche de bord n'en jette pas comme pour le Ford Escape, elle a le mérite d'être simple et fonctionnelle. Le tissu de ses sièges est peut-être actuellement l'un des plus intéressants de l'industrie pour son allure robuste à l'épreuve du temps.

Les dernières années ont vu le Grand Vitara adopter quelques technos nécessaires, comme le démarrage sans clé. Pour 2013, les rumeurs Internet affirment que l'utilitaire recevra peut-être le fruit d'une entente conclue avec Garmin. Pensez écran tactile, connexion Bluetooth, caméra de recul, navigation, commandes vocales et tout le tralala.

Sinon, gageons qu'il ne faudra pas attendre plus de miracles de la part du petit constructeur pour la prochaine génération de Grand Vitara.

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