Subaru Forester 2013: La concurrence est féroce
Malgré ses apparences de jeunot, le Forester prend de l’âge. La refonte de 2008 et les changements esthétiques apportés en 2011 lui ont toutefois permis de revenir à la charge face à des concurrents de plus en plus redoutables. Mais cela se passait en 2011 et le Forester, version 2013, bat déjà de l’aile lorsqu’on le compare aux autres VUS de la catégorie. Il suffit de consulter le match comparatif des VUS compacts au début du présent bouquin pour s’apercevoir qu’il est devancé par plusieurs concurrents. Ce n’est évidemment pas un mauvais véhicule, au contraire, mais dans une catégorie où les changements et les lancements s’effectuent à un rythme effarant, le Forester semble dépassé par les événements.
Le design extérieur des produits Subaru n’a jamais provoqué de grandes réactions d’extase. On a pratiquement toujours eu droit à une silhouette carrée offrant des vitres latérales à la verticale (tient, ça ressemble à Volvo…). On associe également les produits Subaru au véhicule familial par excellence notamment à cause de leur fiabilité, de leur visibilité à toute épreuve et de leur traction intégrale efficace. Bref, le Forester 2013 reprend toutes ces caractéristiques, avec en plus une silhouette dorénavant plus arrondie et plus virile. Mais il reste que devant des concurrents comme le Ford Escape ou le Mazda CX-5, le Forester n’est pas le plus stylisé. Les proportions de la carrosserie sont cependant beaucoup plus équilibrées avec une ceinture de caisse élevée, une bonne garde au sol et un capot plongeant.
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Habitacle démodé
À l’intérieur, le Forester reprend les éléments des années passées mais avec un peu plus de style et de relief. Rien de bien différent cependant puisque l’instrumentation propose des cadrans simples, sans exubérance. Tout est bien présenté sans toutefois être vraiment attirant. Au niveau de la console centrale, c’est le même constat. La position des commandes du système audio et de la climatisation s’avère correcte mais la présentation n’est pas des plus enjouées. La position de conduite se trouve rapidement et les sièges sont confortables. On aurait malgré tout aimé un peu plus de fermeté au niveau de l’assise. La visibilité est excellente dans toutes les directions grâce à la générosité de la surface vitrée. À l’arrière, on note un dégagement suffisant et un confort appréciable des sièges. Évidemment, l’aire de chargement offre une contenance adéquate mais tout de même limitée pour un véhicule de ce gabarit.
Mécanique connue
Le Forester abrite encore cette année le même 4 cylindres à plat. En version de base, c'est-à-dire sans turbo, il permet surtout au Forester d’afficher une consommation d’essence raisonnable. Il est également silencieux à bas régime et offre une stabilité impressionnante. La puissance s’avère toutefois juste ce qui entraine des accélérations pénibles et des reprises plutôt décevantes. Voilà pourquoi Subaru propose aussi une version turbocompressée de son fameux moteur Boxer à 4 cylindres. Celui-ci est plus dynamique, ce qui permet au Forester d’adopter un comportement plus sportif et assurément plus viril. Deux transmissions sont au catalogue, selon la version choisie : manuelle à 5 rapports ou automatique à 4 rapports. Curieusement, la version turbo ne peut être livrée qu’avec la transmission automatique.
Tenue de route molle
Le Forester n’est pas le véhicule le plus raffiné de la catégorie et ne prétend pas être le plus agréable à conduire sur l’autoroute. Il est nettement plus agile en situations hors route où il surclasse la majorité de ses concurrents. D’ailleurs, un précédent match comparatif du Guide de l’auto en 2006 l’avait placé bon premier devant des concurrents beaucoup plus populaires. Néanmoins, notre présent essai du Forester, sur le bitume cette fois-ci, nous a révélé un véhicule plutôt lourd et pataud. La puissance du moteur atmosphérique nous est apparue insuffisante, surtout perceptible lors de fortes accélérations. Et ce n’est pas tellement plus encourageant au niveau de la suspension. Probablement configurée pour obtenir un bon débattement, elle s’est avérée assez molle, ce qui représente toutefois un atout sur l’autoroute puisqu’elle est très confortable. Cette mollesse explique également la propension du véhicule au tangage et au roulis résultants d’une conduite un peu plus dynamique. Quant à la direction, elle manque de précision, ce qui sera cependant un net avantage en conduite hors route. Ce constat n’est évidemment pas catastrophique, mais contrairement à des véhicules comme le Mazda 5 ou le Ford Escape, le Forester propose une tenue de route plus douillette, voire même à l’américaine.
Il ne fait aucun doute que le Forester prend de l’âge lorsqu’il est comparé à des recrues de plus en plus ambitieuses et efficaces. Subaru mise avant tout sur des technologies éprouvées et un style très classique. Autrefois choisi pour sa solidité, son habitabilité et sa traction intégrale, le Forester ne peut plus utiliser ces caractéristiques pour attirer la clientèle. Plusieurs concurrents en offrent autant avec, en prime, un design plus accrocheur. Reste que le Forester est un véhicule efficace et capable d’affronter la plupart des situations auxquelles il sera confronté.