Chevrolet Cruze Diesel 2014- La meilleure Cruze mais...

Publié le 23 août 2013 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Au début des années 80, General Motors a proposé au public nord-américain des véhicules propulsés par un moteur diésel. Les V6 4,3 litres et V8 de 5,7 litres utilisés étaient en fait des moteurs à essence qui avaient été transformés par la défunte division Oldsmobile. On a même trouvé le moyen de placer un 4 cylindres diésel sous le capot de la Chevette. Il s’agissait d’un moteur Isuzu de 1,8 litre. Si ce dernier s’était avéré résistant à défaut d’être performant, les V6 et V8 d’Oldsmobile ont été une véritable catastrophe. Si ce constructeur avait voulu décourager les utilisateurs nord-américains d’opter pour une voiture à moteur diésel, il n’aurait pu faire mieux!

Mais c’était hier. De nos jours, cette nouvelle compagnie revigorée par sa restructuration financière n’est plus uniquement gérée par des comptables. Cette fois, les ingénieurs ont eu leur mot à dire et il n’était pas question de bricoler un moteur à essence pour le transformer en diésel. On semble avoir appris des erreurs du passé et on a choisi un authentique moteur diésel.

Ironique et germanique

Il est ironique de constater que ce moteur a été monté par Fiat, l’actuel propriétaire de la compagnie Chrysler, alors que ce constructeur européen était partenaire de General Motors. Cette entente a été mise à terme en 2005, mais le moteur diésel a persisté et il est construit à l’usine GM de Kaiserslautern en Allemagne. Ce moulin est sur le marché depuis plusieurs années et il est installé dans plusieurs modèles Opel. On en fabrique 400 000 unités par année. On ne peut accuser GM d’improviser avec une mécanique qui n’a pas fait ses preuves. Il faut souligner que la version nord-américaine de ce moteur est différente des autres variantes en raison des conditions uniques d’utilisation sur notre continent. La chaleur intense des déserts américains, le froid sibérien des hivers canadiens et plusieurs routes en altitude en plus des lois fédérales américaines très strictes pour ce type de moteur ont obligé les ingénieurs à concocter un système de gestion différent qui ressemble d’assez près à celui utilisé sur les gros moteurs diésels Duramax. En plus d’un filtre à particules, on fait appel à l’injection d’urée dans le tuyau d’échappement afin de respecter les normes antipollution. Le réservoir d’urée est dans le coffre arrière et prend la place de la roue de secours. Pour remplacer cette dernière, il y a une canette de scellant pour pneu.

Ce moteur comprend un bloc en fonte et une culasse en aluminium. Sa puissance est de 151 chevaux tandis que son couple est de 254 lb-pi. Mais si vous appuyez à fond sur l’accélérateur, le couple grimpe à 280 lb-pi pour une dizaine de secondes. Seule la boite automatique à six rapports figure au catalogue.

Ce modèle utilise des pneus de 17 pouces à faible résistance de roulement. Les ingénieurs ont également emprunté plusieurs astuces aérodynamiques au modèle Eco. Ceci comprend des volets – placés devant la grille du radiateur – qui se ferment ou s’ouvrent selon les conditions pour offrir la moindre résistance à l’air. On retrouve des panneaux sous le véhicule afin de favoriser l’écoulement de l’air. Pour atténuer le cliquetis du moteur, on a fait appel à un capot doté d’un panneau insonorisant qui rend ce dernier très lourd mais qui est très efficace pour filtrer les bruits. En fait, une fois dans la voiture, il est difficile de savoir qu’on est au volant d’une auto à moteur diésel.

Du pareil au même

Pour le reste, cette voiture ne se distingue aucunement des autres modèles Cruze que par l’écusson placé à l’arrière. L’habitacle est toujours aussi convivial tandis que la planche de bord répond à tous les critères esthétiques du moment. La console centrale est à la fois élégante et pratique. L’écran d’affichage est de bonnes dimensions et il est relativement facile de s’y retrouver parmi les commandes affichées à l’écran. Les places avant sont spacieuses, mais c’est serré pour les jambes à l’arrière. Sur la route, la Cruze Diesel adopte une très bonne tenue de route, une stabilité directionnelle adéquate et ne souffre pas de sous-virage dans les courbes serrées abordées à grande vitesse. Le moteur exécute d’excellentes reprises et il faut 8,3 secondes pour boucler le 0-100 km/h. Il lui faut environ un mètre de plus que la version Eco pour réaliser le 100-0 km/h, soit 43,8 mètres. Ce qui est logique puisque ce modèle pèse 136 kg de plus que la version à moteur à essence. Soulignons également la direction d’une assistance bien dosée et le confort général de ce modèle.

Rappels et comptabilité

Il est difficile d’ignorer le fait que la Cruze a connu huit rappels au cours des trois dernières années... Ceux-ci concernent les modèles propulsés par le moteur 1,4 litre Turbo associé à une boite automatique. Certains de ces rappels ont été faits après que des bris mineurs aient causé de légers accidents.
Si cela peut rassurer les acheteurs éventuels, les versions 2013 semblent exemptées des défauts qui ont causé ces rappels. Le constructeur aurait apporté les correctifs nécessaires.

Revenons à notre Cruze Diesel. Son prix de base est de 24 945 $, soit 1 950 $ de plus que le modèle Eco dont la consommation est presque similaire. En effet, la consommation en carburant de la Diesel est de 7,5 l/100 km en ville, 4,2 l/100 km sur la grande route et une moyenne générale de 6,0 l/100 km selon les données de GM. Quant au modèle Eco, ses cotes de consommation sont les suivantes 7,8 en ville, 5,0 sur la grand route et 6,5 l/100 km de moyenne. C’est presque match égal. À vous de décider si le punch du moteur diésel en accélération initiale et aux reprises est un argument suffisant pour vous inciter à débourser plus. La Cruze Diesel est la meilleure de la famille, mais il faut payer le prix.

Enfin, il ne faut pas négliger la Volkswagen Jetta TDI dont le moteur diésel 2,0 litres Turbo – qui se vend presque pour le même prix – livre des performances similaires et dont l’agrément de conduite est supérieur à celui de la Chevrolet. Ceci dit, la Cruze n’est pas sans qualités elle non plus. Et si ce genre de données vous intéresse, tous modèles confondus, elle se classe au troisième rang des ventes de compactes aux États-Unis, derrière la Honda Civic et la Toyota Corolla.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Chevrolet Cruze 2014
Version à l'essai Turbo Diesel
Fourchette de prix 16 745 $ – 28 295 $
Prix du modèle à l'essai 24 995 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/160 000 km
Consommation (ville/route/observée) 7,5 / 4,2 / 6,6 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Dodge Dart, Ford Focus, Honda Civic, Hyundai Elantra, Kia Forte, Mazda Mazda3, Mitsubishi Lancer, Nissan Sentra, Subaru Impreza, Suzuki SX4, Toyota Corolla, Volkswagen Jetta
Points forts
  • Économie de carburant
  • Bonne tenue de route
  • Moteur éprouvé
  • Finition soignée
Points faibles
  • Prix plus élevé que la Eco
  • Espace pour les jambes à l'arrière
  • Nombreux rappels
  • Automatique seulement
Fiche d'appréciation
Consommation 4.5/5 Impressionnant
Valeur subjective 4.0/5 Voiture bien équilibrée
Esthétique 4.0/5 Silhouette quelque peu anonyme
Confort 4.0/5 Peu d'espace pour les jambes à l'arrière
Performances 4.5/5 La Cruze qui a leplus de mordant
Appréciation générale 4.0/5 Son prix risque d'en décourager plusieurs.
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