Chevrolet Monte Carlo, la fièvre du samedi soir

Publié le 20 janvier 2007 dans 2007 par Robert Jetté

Il est assez difficile de situer ce véhicule. On croit avoir affaire à une voiture sportive de type muscle car, inspirée directement d’un bolide de course Nascar, mais c’est tout autre. Il n’y a rien d’inspirant avec la Monte Carlo, à moins de s’habiller encore à la manière de John Travolta et d’exhiber son doigt en l’air comme il le faisait dans La fièvre du samedi soir. Mis à part une allure correcte, ce qui se cache sous sa toge est une mécanique et un train de roulement qui sont loin d’être modernes.

Deux choix de moteurs sont proposés dont un 6 cylindres de 3,5 litres qui développe 211 chevaux. Or c’est le petit bloc de 8 cylindres possédant 303 chevaux qui est le plus intéressant. Tant qu’à vous procurer une Monte Carlo, optez pour ce dernier, sinon, vous n’aurez que le look et non le muscle. En plus, ce V8 dégage 323 lb-pi de couple, donc lors d’un départ arrêté, il est capable de faire aisément chauffer les pneus. Pour ce qui est du comportement de ce moteur à vitesse de croisière, le système DOD (Displacement On Demand) fait en sorte d’empêcher le va-et-vient de 4 pistons parmi les 8 cylindres. Vous roulez donc avec 4 cylindres en fonctionnement et 4 autres qui se retrouvent inactifs et qui s’éveilleront si vous avez besoin d’un surplus de puissance. Le but, bien sûr, est de diminuer la consommation d’essence. Le moteur 6 cylindres de 3,9 litres était aussi très intéressant, car il offrait un bon niveau de performance compte tenu de sa cylindrée, malheureusement, on l’a rayé du catalogue.

En attendant 2009

Bien qu’il s’agisse d’une traction, certaines sources racontent qu’en 2009, la plate-forme nommée « ZETA » sera employée par Chevrolet, ce qui fait que cette voiture deviendra une propulsion. Cette plate-forme fut abandonnée en 2005, mais elle va revenir pour les futures Monte Carlo et Camaro.

L’an dernier, la Monte Carlo a bénéficié d’importantes modifications autant sur le plan esthétique que mécanique et il était grand temps, car cette voiture se faisait de plus en plus vieille comparativement à ses compétitrices. Le cadre a gagné en rigidité dans le but d’accueillir des moteurs plus puissants. Le résultat est qu’il y a moins de bruit et de vibrations, en plus d’améliorer le comportement sur la route, surtout en virage. Pour ce qui est de la Monte Carlo SS, le calibrage des suspensions est nettement trop ferme pour nos belles routes québécoises... Pour les autres versions, la calibration des amortisseurs est plus molle, donc un peu mieux adaptée pour rouler ici, mais si vous conduisez plus énergiquement, cette mollesse pénalise beaucoup au chapitre de la maniabilité. Comme il s’agit d’une voiture avec suspensions entièrement indépendantes, il faut faire face à un certain roulis en virage. De plus, la direction est trop lente, ce qui nuit à l’agilité quand on se retrouve dans une enfilade de virages. C’est ce qui déçoit le plus avec cette voiture, car on s’attend à un comportement plus sportif compte tenu de ses gènes. Or, c’est tout le contraire qui arrive.

Dans la version SS, il faut aussi faire face à beaucoup d’effet de couple dans le volant lors d’une accélération et le phénomène est évidemment pire si la chaussée est détrempée. Pour cette raison, disons que j’ai hâte que la Monte Carlo devienne une propulsion, car il sera alors plus facile, et plaisant, de mieux exploiter le potentiel du moteur. Il y a très peu de feedback venant du volant, et comme l’empattement est long, tout semble trop mou. Bien qu’on peut croire qu’une voiture de ce type pourrait être amusante à piloter, elle n’a pas d’âme et on a l’impression de se retrouver à bord d’une grosse voiture.

NASCAR oblige

Pour ce qui est de l’allure de cette auto, la partie avant, redessinée l’an dernier, lui donne plus de gueule. Par contre, c’est derrière que la sauce est gâchée. Le look fait trop classique malgré des feux très songés. Allez Chevrolet, mettez-y plus de punch, car la compétition devient de plus en plus attrayante ! Maintenant au chapitre de l’habitacle, l’intérieur est encore trop sobre et quand on s’installe on n’a malheureusement pas l’impression d’être dans une voiture sportive et c’est ce qui enlève le cachet de la Monte Carlo. J’aimerais une allure plus agressive que contemporaine, de plus, il y a trop d’éléments en plastique. En revanche, cette voiture est très confortable et les sièges procurent un bon appui. Le volant offre une prise correcte et les commandes sont aisément accessibles et bien lisibles. Je n’ai rien à redire à ce chapitre. Au sujet des places arrière, les enfants pourront s’asseoir bien confortablement, contrairement aux personnes de grande stature qui se sentiront plus à l’étroit.

Les gens de Chevrolet conservent cette voiture dans leur gamme car pour courir en série Nascar, la Monte Carlo doit demeurer en production. Les Américains, friands de courses de type Nascar, aiment bien s’identifier en se procurant cette américaine, mais ils sont presque seuls à le faire. Ici au Québec, la version SS souffre de nos routes qui sont en piteux état, car sa suspension manque de souplesse et pour les autres, il y a trop de mollesse dans la conduite en général. Dans l’ensemble, on parle d’une voiture qui jouit d’un équipement complet, mais elle n’a rien de véritablement sportif. Ce n’est qu’une image, ou comme mon confrère Denis le disait l’an dernier, « c’est une illusion d’optique » ! Donc si vous voulez une voiture qui a vraiment une âme sportive, vous serez plus satisfait avec une Grand Prix. À moins que vous soyez un inconditionnel de Dale Earnhardt JR !

feu vert

Plate-forme rigide
Modèle bien équipé
Bonne insonorisation
Moteur du SS puissant

feu rouge

Effet de couple dans le volant
Silhouette étrange
Habitacle trop sobre
Trop d’éléments en plastique

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