Volkswagen CrossBlue Concept: nous l'avons conduite en exclusivité !

Publié le 23 octobre 2013 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Récemment, Volkswagen Canada nous a invités à assister au Salon de l’auto de Francfort. Le directeur des relations publiques avait un atout dans sa manche afin de rendre notre périple encore plus intéressant sur le plan journalistique : l’essai en exclusivité québécoise du véhicule-concept CrossBlue. Ce dernier avait été dévoilé en première mondiale au Salon de l’auto de Detroit. Supposément conçu uniquement pour le marché nord-américain, il était pratiquement prêt à être commercialisé lors de son dévoilement.

Ce fut une surprise totale lorsqu’on nous a annoncé qu’on serait en mesure de le conduire. C’est d’autant plus exceptionnel qu’il n’en existe qu’un seul exemplaire. De concept, le CrossBlue a été transformé en véhicule d’essai. Les ingénieurs qui l’ont adapté pour qu’on puisse le conduire n’ont certainement pas chômé. Mais cela confirme davantage mon impression que le CrossBlue sera commercialisé un jour. Si cela se produit, il se positionnera entre le Tiguan et le Touareg. Celui-ci devrait cependant demeurer le VUS le plus luxueux cher de Volkswagen. Par ailleurs, le CrossBlue sera le seul à offrir trois rangées de sièges. Comme précisé à Detroit, son groupe propulseur sera un hybride de type plug-in à moteur diésel.

Notre essai au volant du CrossBlue s’est déroulé dans un aéroport peu fréquenté situé à environ 100 km de la ville de Francfort. On pouvait ainsi le conduire hors des regards inquisiteurs et en toute sécurité. C’est plus rassurant de rouler sur un circuit fermé que d’exposer un véhicule ayant couté plusieurs centaines de milliers d’euros aux dangers de la circulation. Par la même occasion, le département des relations publiques de Volkswagen a organisé une séance de photos et de vidéo.

Made by Volkswagen
Avant même qu’on nous explique le profil technologique du CrossBlue, les responsables du projet ont insisté sur le fait que la majorité des éléments mécaniques et la batterie avaient été développés et fabriqués par Volkswagen. Cela assure un contrôle quasiment total sur le projet et devrait simplifier son développement au cours des mois à venir.

Comme tout est fait maison, il a été aisé de choisir des organes mécaniques bien adaptés et facilement disponibles. Les ingénieurs ont donc jeté leur dévolu sur le moteur 2,0 litres TDI. Celui-ci est emprunté à la Golf et génère 190 chevaux. Il transmet sa puissance aux roues avant par l’intermédiaire d’une boite automatique à six rapports à double embrayage. On retrouve un second moulin à l’avant, celui-ci est électrique et produit 54 chevaux. Un autre moteur électrique est associé aux roues arrière et développe pour sa part 114 chevaux pour une puissance combinée de 305 chevaux. Le couple de cette motorisation est tout aussi impressionnant. Le moteur diésel offre 295 lb-pi tandis que le moteur électrique avant en sort 133 et celui à l’arrière 199.

Comme il s’agit d’un véhicule de type plug-in, il est possible de rouler sur plusieurs kilomètres en mode électrique seulement. Selon les informations fournies par Volkswagen, le CrossBlue est capable de parcourir 22 km avant de devoir recourir au moteur thermique. Grâce à cette configuration, plusieurs modes de fonctionnement seront disponibles et il sera même possible de recharger la pile ion-lithium lorsque la voiture roulera, le moteur diésel servant à ce moment de génératrice.

Les batteries sont placées sous le plancher, au centre du véhicule, où l’arbre de transmission serait placé dans un véhicule conventionnel. En appuyant sur un bouton monté sur la planche de bord, on passe en mode AWD. Dans ces conditions, le moulin électrique avant sert de génératrice et alimente en électricité le moteur arrière. On obtient ainsi la traction aux quatre roues sans avoir un arbre de couche, ce que Volkswagen appelle « arbre de couche à commande sans fil ». De plus, la versatilité éventuelle de ce modèle est telle que le moteur thermique diésel placé à l’avant peut être changé facilement pour un moteur à essence, par exemple, afin de répondre aux besoins de différents marchés potentiels.

En route!

J’ai été en mesure de faire l’essai de plusieurs véhicules-concepts au fil des ans et dans la plupart des cas, la finition était déplorable, la mécanique plus symbolique qu’autre chose et les capacités routières étaient assez limitées. Pour ce qui est du CrossBlue, comme le véhicule mis à ma disposition était le même que celui dévoilé à Detroit, la présentation générale et l’habitacle avaient le même raffinement qu’un modèle de production. Toutes les composantes semblaient empruntées à un véhicule déjà commercialisé tandis que la planche de bord était plus réaliste que futuriste. Les sièges avant et arrière étaient réglables et non fixes comme c’est souvent le cas sur des voitures de ce genre. Le dossier de la troisième rangée peut se rabattre facilement créant ainsi un espace de 2 200 litres capable de contenir des objets de 3,0 mètres de long en abaissant le dossier du siège droit avant.

La mise en marche du moteur est très élémentaire et décevante à la fois. En effet, on appuie sur le bouton Start et rien ne se passe… Explication bête de cet état de fait : par défaut, la voiture démarre en mode électrique. Pour mettre la voiture en marche, il suffit de dégager le frein d’urgence, d’enclencher la boite de vitesse et d’appuyer sur l’accélérateur, c’est tout. Pour le reste, on a l’impression de conduire une voiture ordinaire. La visibilité est bonne, les reprises sont nerveuses et la direction est d’une assistance bien dosée. Voici une voiture expérimentale prouvant que les concepteurs ont bien fait leurs devoirs. Étant donné que la surface de la piste d’atterrissage était lisse comme un billard, il était difficile de juger la fermeté de la suspension. Du moins jusqu’à ce qu’on roule sur quelques imperfections de la route reliant deux pistes. Dans ces conditions, la suspension m’a semblé démesurément ferme. Après avoir effectué quelques tours sur la piste, la batterie a laissé place au moteur diésel. La transition s’est faite de façon très douce et imperceptible.

Cette brève prise de contact me permet de conclure que le constructeur de Wolfsburg a vraiment l’intention de commercialiser le CrossBlue d’ici 2016 environ. Il est plus que plausible qu’il soit offert sur plusieurs marchés et non pas seulement en Amérique du Nord. Le dévoilement d’une version Coupé de ce modèle en Chine nous permet de le croire. D’autant plus que la motorisation a été développée in situ, ce qui permet à Volkswagen d’en contrôler la production et de bien planifier les délais de livraison.

C’est ce que révèle ma boule de cristal. Reste à voir si elle est dit vrai ou pas.

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