BMW i3 2015, réinventer la roue

Publié le 21 octobre 2013 dans Premiers contacts par Sylvain Raymond

On a beau défendre l’automobile moderne et demeurer enivré par certains véhicules à essence modernes, au fond de nous, on sait très bien qu’un changement doit s’opérer dans notre conception de la mobilité future. La voiture hybride a été un premier pas vers la réduction de nos visites à la station-service alors que la voiture électrique représente pour le moment la prochaine grande étape vers des déplacements plus économiques et surtout plus propres. Je n’ai jamais été écologiste à outrance, mais force est d’admettre qu’il faudra effectuer un changement de cap important.

Alors que quelques constructeurs ont déjà fait le saut vers la voiture électrique, c’est autour de BMW d’entrer dans la danse en offrant, l’an prochain, la BMW i3, première-née d’une nouvelle marque de modèles électriques, les « i ». Nous avons d’ailleurs été parmi les privilégiés à la conduire récemment. Tout comme c’est le cas avec MINI, les modèles griffés « i » seront proposés uniquement chez quelques concessionnaires et, bien entendu, l’ambiance et l’expérience d’achat sera propre, sans jeu de mots, aux spécificités des véhicules. Son prix de base : 44 950 $.

Réinventer la roue

BMW a lancé en 2007 son « Projet i » avec comme mission de repenser entièrement la voiture et tout ce qu’elle représente. On a remis en question chaque aspect de la conception à l’utilisation au quotidien. Au-delà de la voiture, on s’est aussi assuré de réduire au minimum l’adaptation et le stress relié à la possession d’un véhicule électrique, élément qui inquiète nombre d’acheteurs. On vous assiste notamment dans l’achat de la borne de recharge et de son installation.

En tant que journaliste, on adore faire l’essai d’une voiture électrique, car on peut laisser libre cours à notre paresse rédactionnelle :on n’a pas à faire de compte-rendu sur deux ou trois moteurs ni sur différents rouages ou diverses transmissions. La mécanique à sa plus simple expression : même pas de tuyau d’échappement! Dans le cas de la BMW i3 2015, on a droit à un moteur électrique de 125 kW, l’équivalent de 170 chevaux. Le couple produit, qui est maximal en toute occasion, est envoyé aux roues arrière, la i3 est donc une propulsion. D’ailleurs le moteur est à l’arrière, sous le coffre. L’autonomie? Environ 130 à 160 kilomètres, 240 à 300 avec le prolongateur d’autonomie.

Le poids représente le défi majeur des voitures électriques puisque l’autonomie en est directement affectée. Voilà pourquoi la plupart des modèles actuels ont les proportions d’une voiture compacte et même sous-compacte. BMW a repensé de A à Z la conception de la voiture éliminant le moindre kilogramme possible. Résultat, la i3 affiche à la balance un poids inférieur à 1 200 kilogrammes. Au cœur de cette légèreté, deux éléments. Tout d’abord la structure de base en aluminium intègre l’ensemble de batteries, le moteur électrique et les autres composantes mécaniques et de suspension. Ensuite, un habitacle qui est entièrement composé de matières plastiques renforcées par de la fibre de carbone. Les différents panneaux de carrosserie complètent le tout, la voiture est donc un véritable assemblage Lego.

Design inusité

Au chapitre du style, la i3 n’a rien à voir avec ce à quoi BMW nous a habitués. On croirait être en présence d’un concept. Tout d’abord ses formes irrégulières étonnent, notamment sur les côtés alors que la caisse plonge vers le bas derrière les portières avant pour ensuite remonter beaucoup plus haut en arrière. L’avant s’associe un peu plus à BMW avec la grille traditionnelle à naseaux, lesquels sont fermés. Pas besoin d’alimenter le moteur en air frais!

Étranges aussi les jantes de 19 pouces qui donnent tout un style et une certaine sportivité à la voiture mais dont les pneus son ultra-étroits. On a ainsi préservé le design, sans sacrifier l’efficacité, car des pneus larges offrent beaucoup plus de friction. Peu importe la couleur, la i3 dispose de ce que les designers appellent une black belt, soit une section entièrement noire qui constitue le capot, le toit et une bonne partie de l’arrière du véhicule. Voilà un élément de style qui marquera tous les modèles i. Finalement, à l’arrière, on apprécie les feux aux DEL entièrement intégrés dans le hayon.

Vous remarquerez aussi que la i3 dispose de deux portières alors que l’accès aux sièges arrière est facilité par l’ouverture de deux demi-portières qui s’ouvrent en sens inverse. On élimine ainsi le montant (moins de poids) mais le tout s’avère moins efficace pour sortir et entrer lorsque l’on est dans un stationnement puisque l’on est piégé entre les deux portières...

Le futur à bord

À bord, on plonge littéralement dans le futur : on est loin des habitacles traditionnels. Ainsi, le tableau de bord est très bas et de forme irrégulière. Il intègre plusieurs parties creuses qui économisent du poids, mais donnent aussi l’impression d’espace accru et une meilleure vision. Deux écrans retiennent l’attention. Le plus grand est situé au centre du tableau de bord et affiche notamment les informations du système de navigation et du système audio Le second, moins techno, se contente d’afficher les informations de base du véhicule.

Malgré le dépaysement total, il ne faut que quelques heures pour s’habituer à l’ergonomie intérieure et aux différentes commandes du véhicule. On a su garder le tout simple et fonctionnel. La i3 peut accueillir quatre passagers, cependant, le dégagement à l’arrière demeure réduit, tout comme l’espace de chargement. On est loin du véhicule familial idéal, mais de toute façon, ce n’est pas sa mission.

Sur la route

Au volant, la i3 adopte une conduite très similaire à une voiture conventionnelle avec bien entendu les distinctions d’une voiture électrique, soit un moteur silencieux et une puissance instantanée. On a l’impression de conduire une sous-compacte avec un cœur de bolide. Aucun doute, les manœuvres de dépassement ne sont pas périlleuses. L’autre élément intéressant, c’est les freins qui sont rarement sollicités. Il suffit de relâcher l’accélérateur pour que la voiture ralentisse rapidement, l’accumulateur s’activant pour régénérer les batteries. On peut pratiquement la conduire avec une seule pédale.

Au chapitre des performances, la voiture boucle le 0-100 km/h en 7,2 secondes, ce n’est pas un record, mais c’est surtout l’accélération initiale (3,7 secondes pour le 0-60 km/h) qui surprend. Difficile de trouver véhicule plus agile en ville : ses dimensions réduites l’avantagent et son diamètre de braquage est surprenant. On peut effectuer un virage en U dans une rue étroite. Bref, comme on dit, elle tourne sur un « 10 cennes »!

Si jamais vous avez besoin d’un peu plus d’autonomie, la voiture peut-être équipée d’un prolongateur d’autonomie (range extender) qui, pour 4 000 $, ajoute un moteur bicylindre à essence de 650 cm³ logé directement à côté du moteur électrique. Il permet d’augmenter l’autonomie en alimentant les batteries en courant électrique via un générateur, ajoutant environ un peu plus de 100 kilomètres d’autonomie. Contrairement à celui de la Chevrolet Volt, ce prolongateur n’est pas conçu pour être utilisé en tout temps.

Alors, est-ce que la BMW i3 convient à tous? Non. On doit considérer son autonomie, ses qualités familiales réduites et son espace de chargement. Elle ne remplacera certainement pas les minifourgonnettes. En revanche, elle représente pour plusieurs un choix très sensé avec en prime, l’expérience BMW.

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