Toyota Corolla 2014: Tout ça pour ça?

Publié le 13 novembre 2013 dans Essais par Denis Duquet

La nouvelle Corolla a été lancée il y a quelques mois. Et puisque Akio Toyoda, le grand patron du numéro un mondial, a décrété que les voitures de la marque devaient avoir du panache, les stylistes se sont montrés plus audacieux… mais jusqu’à un certain point. Le véhicule concept Furia présenté à Detroit en janvier 2013 laissait présager beaucoup de transformations esthétiques pour la Toyota la plus vendue de l’histoire de l’automobile. Une calandre aux formes agressives, une énorme prise d’air avant, des passages de roue massifs, des parois latérales aux tôles tendues, la Furia promettait.

Le dévoilement du modèle de série a déçu ceux qui s’attendaient à une révolution esthétique et mécanique. Cela aurait été surprenant tant cette voiture a la cote, surtout auprès des acheteurs privilégiant la fiabilité et la valeur de revente. Produire une copie conforme de la Furia aurait été suicidaire. On aurait gagné de nouveaux clients mais perdu bien des inconditionnels.

Ceci dit, on a fait des progrès, notamment avec les phares avant à diodes électroluminescentes et une grande prise d’air. Mais lorsqu’on compare la nouvelle Corolla aux dernières générations des Mazda3, Ford Focus et Hyundai Elantra, il est facile de conclure qu’il y a encore des progrès à faire. La silhouette de la Corolla est passablement générique et aura l’avantage de bien vieillir.

Concernant les dimensions, la voiture est plus longue de 100 mm, de même que l’empattement. La caisse est également a été élargie de 16 mm tandis que la hauteur a diminué de 6 mm. Ce qui donne une allure un peu plus agressive à la carrosserie. En corollaire de ces dimensions, les places arrière offrent davantage de dégagement pour les jambes et les coudes.

Pratique au cube

Si les stylistes de la carrosserie ont démontré plus de créativité que d’habitude, en revanche, on ne saurait dire la même chose de ceux qui ont dessiné la planche de bord... Celle-ci a été qualifiée de « drabe à mort » par l’un des techniciens de MAtv lors du tournage de l’essai de cette voiture pour l’émission du Guide de l’auto. Sincèrement, il n’est pas loin de la vérité. On a beau avoir fait appel à quelques touches modernes comme des boutons de commande sur les rayons du volant, à un écran central affichant de pertinentes informations, le design semble fortement inspiré des années 80.

Par contre, il est difficile de critiquer l’ergonomie alors que les boutons de commande sont placés aux bons endroits, et leur utilisation est intuitive. Les cadrans indicateurs circulaires sont de consultation aisée et les chiffres blancs sur fond noir sont faciles à lire. Une bonne note également pour le petit centre d’information placé dans la partie inférieure de l’indicateur de vitesse. Quant aux commandes de la climatisation, les trois gros boutons permettent de tout régler très simplement.

L’habitabilité est satisfaisante autant pour les places avant que pour la banquette arrière. Celle-ci permet d’accueillir deux adultes et un enfant dans un confort acceptable. Le coffre à bagages a une capacité de 383 litres, et le dossier se rabat pour en augmenter la capacité. Ajoutons que la qualité des matériaux est correcte sans être extraordinaire tandis que le sérieux de la finition est à souligner. En passant, la Corolla est assemblée à l’usine Toyota située à Cambridge, à l’ouest de Toronto.

Robuste mais bruyant

Les ingénieurs de Toyota sont d’un incroyable conservatisme lorsque vient le temps de choisir les composantes d’une voiture de grande diffusion comme la Corolla. On aurait pu s’attendre à un nouveau moulin sous le capot de cette 11e édition, mais on a décidé de jouer la carte de la fiabilité en conservant le même quatre cylindres qu’auparavant, soit un 1,8 litre produisant 132 chevaux. On y a cependant apporté plusieurs modifications internes afin de réduire sa consommation de carburant. Une boite manuelle est de série alors que deux transmissions automatiques sont au catalogue. Chose surprenante pour un modèle 2014 : il est possible de commander une boite automatique à quatre rapports sur les versions les plus économiques. Le constructeur oublie que nous sommes en 2013...

Heureusement, on peut jeter son dévolu sur une nouvelle transmission CVTi-S qui fonctionne sans reproches. De plus, elle simule sept rapports virtuels qui peuvent être sélectionnés à l’aide du levier de vitesses. Toujours dans la section des nouveautés, une version Eco est aussi propulsée par ce moteur de 1,8 litre. Mais son système Valvematic permet une plus grande précision d’ouverture et de fermeture des soupapes, générant ainsi une puissance supérieure, 140 chevaux versus 132, et une meilleure économie de carburant.

Comme sur le modèle précédent, la suspension arrière est de type semi-indépendant avec poutre de torsion tandis que la suspension avant indépendante utilise des jambes de force.

Sage comme une image

Si l’on analyse cette voiture rationnellement, il est difficile de trouver à redire. La mécanique est éprouvée et sa fiabilité est excellente. La tenue de route est correcte et sans surprise. Il est vrai que les sièges avant pourraient offrir un meilleur support latéral. Mais puisque l’acheteur traditionnel de ce modèle se contente d’une conduite fort sage, presque personne ne s’en plaindra. Par ailleurs, sur le modèle « S » à boite manuelle, le pédalier est tellement rapproché qu’on accroche la pédale de frein en appuyant sur celle de l’embrayage. En plus, le guidage du levier de vitesses manquait de précision.

Quant à la version « LE » avec la boite CVT, rien à reprocher à ce groupe propulseur sauf que le moteur est bruyant et qu’il semble toujours peiner à la tâche. Heureusement, c’est un costaud capable de fournir des performances correctes tant en accélération qu’en reprise. Le mot clé est « correct ». Conduire une Corolla apporte autant de sensations que d’ouvrir la porte de son frigo. Tout fonctionne, mais pour de bonnes sensations de conduite mieux vaut aller voir ailleurs. Et vous découvrirez rapidement les limites du châssis si vous décidez de pousser la voiture dans les virages.

Somme toute, la Toyota Corolla est une voiture sage et fiable pour les gens qui ne veulent pas de surprises.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Toyota Corolla 2014
Version à l'essai LE
Fourchette de prix 17 740 $ – 26 995 $
Prix du modèle à l'essai 23 245 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 6,8 / 4,9 / 7,4 L/100km
Options Boîte CVT
Modèles concurrents Chevrolet Cruze, Dodge Dart, Ford Focus, Honda Civic, Hyundai Elantra, Kia Forte, Mitsubishi Lancer, Nissan Sentra, Subaru Impreza, Suzuki SX4, Volkswagen Jetta
Points forts
  • Fiabilité mécanique
  • Bonne habitabilité
  • Tenue de route correcte
  • Tableau de bord pratique
  • Finition sérieuse
Points faibles
  • Agrément de conduite mitigé
  • Pédalier trop serré
  • Boîte auto 4 rapports
  • Moteur bruyant
  • Suspension arrière à poutre déformante
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Très bonne pour une mécanique conventionnelle
Valeur subjective 4.0/5 Une bonne valeur à long terme
Esthétique 4.0/5 Correcte mais un peu trop sage
Confort 4.5/5 De l'espace et des sièges corrects.
Performances 3.5/5 Le moteur semble souvent à bout de souffle.
Appréciation générale 4.0/5 Pour les gens qui ne prennent pas de risque...
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