Voyager en solo...

Publié le 12 décembre 2013 dans Blogue par Jacques Duval

Un peu comme l’apprenti pilote qui fait son premier vol seul, la conduite d’une Tesla Model S sur de longs trajets en solo peut s’avérer stressante. Évidemment, les résultats d’un échec ont des chances d’être moins catastrophiques en voiture qu’en avion. 

Pour le grand ralliement de voitures électriques à Summerside à l’Île-du-Prince-Édouard, j’avais un filet de sécurité en la personne de Sylvain Juteau (le grand prêtre des voitures vertes au Québec) qui m’accompagnait dans ma Tesla Model S relativement neuve. Avec lui à bord, aucune crainte, aucune angoisse, car le gars sait tout, y compris l’organisation sans souci de longs déplacements dans un véhicule d’une autonomie d’environ 430 km. Les 2 300 km que nous avions à rouler se sont déroulés sans la moindre anomalie ou la plus petite crainte de tomber en panne de courant. Cela m’amène à ce que j’appellerais « mon premier long voyage en solo ».

J’étais attendu dans la région d’Ottawa pour y prononcer une conférence dans une école secondaire, plus précisément à Orléans. La veille du départ, j’avais pris soin d’opter pour la recharge des batteries la plus élevée, soit environ 430 km.

À partir de ma résidence de Saint-Bruno, le système de navigation par satellite me signifiait que j’avais 223 km à parcourir pour rejoindre ma destination. En réalité, cela ne tenait pas compte de la quasi-fermeture du pont Champlain qui m’a forcé à emprunter en lieu et place le pont Honoré Mercier, un détour d’environ 18 km. Avec une réserve de 430 km et un trajet de 241 km à faire, ma marge de sécurité était largement suffisante, même avec le chauffage (il faisait -8 à l’extérieur) et quelques pointes de vitesse. L’aller s’est donc déroulé dans une parfaite quiétude et je suis arrivé autour de midi à destination après avoir quitté ma résidence vers 9 h 15.

Le tapis rouge

Même qu’un membre du Club Tesla et grand amateur de voitures électriques, Éric Carrière m’attendait à l’arrivée avec une bonne nouvelle: je n’aurais pas besoin de me déplacer pour aller brancher l’auto au centre-ville. En effet, Éric avait découvert que l’école, dans son atelier, possédait une prise de 40 ampères. Comme il me restait déjà 140 km en réserve, les 5 heures passées à dédicacer des livres au Salon du livre de la jeunesse et à faire ma conférence devaient me permettre d’ajouter près de 200 km à mon total afin de rentrer à Saint-Bruno sans problème. Toutefois, la connexion électrique n’était pas aussi généreuse que l’on aurait pu le croire et au moment de débrancher, le total des kilomètres d’autonomie se chiffrait à 310. Disons que 241 km à faire avec 310 km en caisse paraissait un peu serré, surtout qu’il faisait maintenant -14 à l’extérieur.

C’est donc dire que le pied droit de Ti-Jacques devait se calmer et que Madame ma conjointe allait peut-être se geler les foufounes pas électriques! Et il fallait s’assurer de rester dans le droit chemin. Tout s’est bien passé pendant les 90 premières minutes du trajet. Ce n’est que lorsque l’ordinateur d’autonomie est tombé dans les nombres à deux chiffres que Madame a éteint le chauffage. Mieux vaut geler dans la voiture en roulant que dans une voiture en panne sur le bord de la route. Au lieu de reprendre le pont Mercier, nous avons emprunté la 30 Est et son pont payant, mais jamais un trajet ne m’avait paru aussi long.

Petite frayeur

On a résisté à la panique jusqu’à ce que nous soyons à 50 km d’autonomie. C’est le chiffre qui a précipité ma compagne vers l’ordinateur de bord pour chercher « le site de plug in », mais la nervosité aidant, ce fut peine perdue. On avait trouvé 10 000 bornes... mais toutes aux États-Unis! En apercevant le Quartier Dix30, j’ai finalement poussé un soupir de soulagement. Je savais que mes 37 km restants étaient suffisants pour nous emmener à la maison vers une bonne bouteille de vin rouge pendant que notre Model S retrouvait son biberon au sous-sol avec 29 km au cadran et tous les « warnings » d’usage. Ouf! Désormais, nous serons abonnés au réseau des bornes publiques en existence afin de voyager comme on doit le faire avec un véhicule électrique, c’est-à-dire différemment.
(30)            

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×