Ford F-150 2009, le futur est sur ses épaules

Publié le 22 octobre 2008 dans Premiers contacts par Alain Morin

Chez Ford, comme chez GM et Dodge, la réussite passe, encore et toujours, par les camionnettes.  Depuis que les prix de l’essence ont commencé à jouer avec nos bas de laine et que la crise économique sévit, le marché de la camionnette a beaucoup rétréci en Amérique du Nord.  En fait, en y pensant bien, ce marché s’épure bien plus qu’il ne s’étiole.  On n’achète plus une camionnette juste pour faire « cool » mais plutôt parce qu’on en a besoin pour le travail, la raison d’être de ce type de véhicule. 

Prudence esthétique

Tout d’abord, malgré des liens stylistiques évidents avec l’ancien modèle, le F-150 2009 est tout nouveau.  Les ingénieurs de Ford ont travaillé sur un nouveau châssis, plus solide tout en étant plus léger.  La suspension avant provient de l’Explorer et a subi quelques modifications en vue de la raffiner davantage.  C’est à l’arrière que les changements sont les plus marqués.  La suspension de type Hotchkiss présente des amortisseurs placés à l’extérieur du châssis pour une meilleure stabilité en virage et les ressorts à lames sont six pouces plus longs qu’auparavant. 

Mécanique éprouvée

Les moteurs ne sont pas tout à fait nouveaux mais ils ont fait leurs preuves.  Il y a tout d’abord un V8 de 4,6 litres de deux soupapes par cylindre de 248 chevaux (294 lb-pi de couple).  Ensuite, on retrouve ce même moteur mais doté de trois soupapes par cylindres, pour une puissance de 292 chevaux (320 lb-pi).  Enfin, le V8 5,4 litres a connu diverses améliorations qui lui permettent maintenant d’atteindre 320 chevaux et 390 livres-pied de couple tout en consommant 8 % moins de carburant… selon Ford.  D’ici deux ans, un moteur Ecoboost, un moteur de cylindrée réduite (V6) et muni d’un turbocompresseur pour offrir les performances d’un V8.  Suivra un moteur diesel.

Au chapitre des transmissions, le 5,4 litres et le 4,6 à 24 soupapes ont droit à l’automatique à six rapports tandis que le 4,6 à 16 soupapes reçoit une boîte automatique à quatre rapports.  Les plus perspicaces auront remarqué qu’on ne retrouve plus de manuelle au catalogue.  Ce type de boîte dans une camionnette est quasiment devenu un sujet tabou!  Si le plus petit moteur ne peut être jumelé qu’à la version deux roues motrices, les deux autres peuvent être mariés à la propulsion ou au rouage 4x4.  Une virée dans un champ de boue nous a convaincu des capacités du F-150 sans, toutefois, venir inquiéter les Jeep Wrangler de ce monde. 

Comme toute camionnette qui se respecte, le F-150 propose une variété quasiment infinie de versions : Cabine simple, double ou SuperCrew, boîte avec plateau de 5,5 pieds, 6,5 pieds ou 8 pieds et boîte avec ailes continues ou en saillie.  Sans compter les innombrables rapports de différentiels et les nombreuses options. 

L’habitacle, qui avait fait fureur en 2004, a, lui aussi, été revisité mais c’est surtout le dégagement accordé aux passagers arrière de la version SuperCrew qui étonne.  Ce n’est pas aussi immense que ce que le Dodge Ram MegaCab offrait mais pas loin.  Les ingénieurs ont porté beaucoup d’attentions au silence de roulement et force est d’admettre qu’ils ont effectué un sapré bon boulot.  Avec des suspensions pratiquement aussi confortables que celles d’un Ford Flex, on se croirait au volant d’un multisegment.  Pour une camionnette, la direction est vive et précise et le sautillement de la suspension arrière est bien contrôlé. 

Travailler, c’est pas trop dur…

Acheter un pick-up et ne pas le faire travailler un peu, c’est comme manger sa crème glacée à l’extérieur à moins 20 degrés.  Un F-150 équipé des bonnes options peut remorquer jusqu’à 11 300 livres (5 125 kg).  Quant à la capacité de chargement « payload », on parle de 3 030 livres (1 374 kg)!  Un essai avec une remorque de 7 000 livres (3175 kg) a fait ressortir un moteur moins performant que celui d’un Tundra ou d’un Ram mais son silence de roulement compense.  Le F-150 inclut le « Trailer Sway Control », un système fonctionnant de concert avec le contrôle de la stabilité (Advance Trac RSC) et qui permet de diminuer de beaucoup le tangage de la remorque.  Aussi, on retrouve un système de contrôle des freins de la remorque, intégré au tableau de bord.

Le Ford F-150 a déjà mais le pied chez les concessionnaires.  Au Canada, nous aurons droit aux versions XL, STX, XLT, FX4 et Lariat.  À ce dernier modèle, on peut ajouter l’ensemble King Ranch qui, comme son nom l’indique, présente un habitacle qui ressemble à un ranch!  Et pour les plus douillets, on retrouve l’ensemble Platinum qui offre tout ce qui est possible d’imaginer dans une camionnette.  Le prix de vente s’en ressent un tantinet, évidemment…  Cette version remplace, en quelque sorte, le défunt Lincoln Mark LT, un véhicule qui n’a jamais su se faire apprécier.

Outre ces ensembles, Ford propose des accessoires qui sont quelquefois surprenants!  Comme le « Ford Work Solution ».  Ici, l’écran normalement destiné au GPS devient un ordinateur central qui peut contrôler une foule de paramètres.  Il faut toutefois mentionner que ce système, qui peut servir de bureau de travail, n’est pas encore offert au Canada.  Parmi les autres accessoires, il faut parler de ce câble, intégré à la caisse qui permet d’attacher des outils, des marchepieds rétractables, de la marche intégrée dans la porte arrière (tailgate) ou de la rallonge de boîte repliable.

Le nouveau F-150 sera soumis à une rude concurrence de la part du Dodge Ram, tout aussi nouveau.  Mais le Ford peut compter sur un réseau de fidèles extrêmement fort.  Et comme il nous semble des plus réussis, autant au niveau du travail que de la convivialité, il y a fort à parier qu’il saura tirer son épingle du jeu.  Souhaitons-le pour Ford…

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