Audi A3 2015 : L’art de construire une petite berline de luxe

Publié le 24 mars 2014 dans Premiers contacts par Benjamin Hunting

Selon les lois de la physique, l’énergie ne se perd pas, elle se transforme. C’est ce que je me disais en déplorant le départ de l'Audi A3 hatchback (qui sera peut-être de retour un jour en Amérique du Nord avec une motorisation hybride rechargeable), mais tout en appréciant l’arrivée de la berline A3 2015.

Cette nouvelle quatre portes d’entrée de gamme de Audi a été conçue avec l’objectif d’attirer un groupe d’acheteurs jeunes et bien nantis. Jusqu’ici, les fabricants de voitures de luxe ont eu de la difficulté à rejoindre ce segment de marché. Audi a donc décidé d’opter pour une approche différente de celle de ses compatriotes de chez Mercedes-Benz et BMW. Après avoir fait l’essai de cette nouvelle A3, je peux affirmer que Audi a visé juste en décidant de conserver les atouts qui ont fait le succès de la marque au cours des dernières années.

Trois déclinaisons

L'Audi A3 2015, disponible d’ici quelques semaines, est proposée en trois déclinaisons sur le marché canadien. La version la plus abordable est propulsée par un quatre cylindres de 1,8 litre suralimenté par turbocompresseur qui livre 170 chevaux. Sa puissance est acheminée aux roues avant par l’intermédiaire d’une transmission automatique à six vitesses avec double embrayage. En montant d’un cran, on a droit au quatre cylindres turbo de 2,0 litres de l'A4 et à ses 220 chevaux. La transmission six vitesses demeure au poste, mais on gagne la traction intégrale quattro. Audi offrira une version turbodiésel plus tard cette année.

J’ai eu amplement l’occasion de mettre à l’épreuve les deux versions à essence de l'A3 dans les collines qui entourent la célèbre Silicon Valley californienne. Conclusion : ce sont deux modèles à la personnalité très distincte. Avec le 1,8 litre, l’accélération est adéquate. Par contre, le modèle à moteur 2,0 litres est nettement plus à l’aise pour filer jusqu’en haut d’une montée à pic quand on rétrograde d’un rapport ou deux. De même, dans les nombreux virages de ces routes en serpentins, la traction supplémentaire livrée par le système quattro renforce l’aplomb de l'A3. J’avais également l’impression que la suspension était plus ferme et le poids mieux réparti. Bref, tout cela contribue à créer une expérience de conduite plus agréable, et à justifier les quelques milliers de dollars supplémentaires pour le modèle à moteur 2,0 litres. Le niveau de couple plus élevé (258 lb-pi) ne nuit sans doute pas non plus...

J’ai piloté il y a quelque temps la version S3 hautes performances sur des routes très semblables. Je crois qu’il est raisonnable d’affirmer que l'A3 à moteur 2,0 litres peut honorablement remplacer la S3 si cette dernière vous semble hors de prix. D’accord, vous n’aurez pas la suspension super sophistiquée, ni les leviers de changement de vitesse au volant, ni les finitions sport à l’intérieur et à l’extérieur. Par contre, la différence de puissance de 80 chevaux ne sera pas aussi perceptible sur les chemins publics qu’elle le serait sur une piste de course (et peu d’acheteurs de A3 risquent de passer leurs fins de semaine sur les circuits locaux).

L’austérité façon Audi

Vue de l’extérieur, la petite A3 affiche une silhouette classique même si elle est destinée à un public plus jeune. En fait, de loin, on pourrait facilement la prendre pour une A4. Voilà une excellente nouvelle pour Audi puisque l'A3 a l’air tout à fait à sa place dans une salle d'exposition avec ses grandes soeurs, ce qui renforce sa crédibilité auprès des nouveaux clients potentiels.

C’est en jetant un coup d’œil à l’habitacle que les habitués de la marque seront sans doute le plus surpris. Audi jouit d’une réputation bien méritée pour ses aménagements intérieurs luxueux et soignés. Or, si celui de la petite berline quatre portes est loin d’avoir l’air bas de gamme, la cabine dégage tout de même une impression de simplicité très nette. Cela dit, la liste d’équipement de série de l'A3 est bien remplie pour cette classe de voitures. Elle comprend notamment l’interface de commande MMI (avec un pavé tactile de reconnaissance d’écriture à la main étonnamment utile), un volant gainé de cuir, un grand toit ouvrant et des phares au xénon. On peut également commander en option des phares à DEL, une exclusivité dans l’univers des petites berlines de luxe. Aux États-Unis, les acheteurs obtiennent la connectivité 4G LTE, mais pas nous, à cause des tarifs usuriers pratiqués au Canada pour la transmission de données sans fil...

Autre chose à garder en tête : l'A3 est une petite voiture, et son espace intérieur est à l’avenant. Aucun problème à l’avant, on peut facilement s’installer confortablement. À l’arrière, par contre, les places sont serrées pour les passagers qui avoisinent les six pieds. Bref, ce n’est pas une voiture familiale, mais le coffre arrière est tout de même passablement volumineux.

En tête de son groupe

En introduction, j’ai souligné qu’avec cette nouvelle A3, Audi a adopté une approche différente de celle de ses rivales allemandes pour s’attaquer au créneau des voitures de luxe d’entrée de gamme. En effet, BMW n’a pas encore de modèle quatre portes de Série 2 (il y en aurait un en préparation selon les rumeurs). À l’heure actuelle, les acheteurs sont donc obligés d’opter pour un coupé, donc un véhicule moins fonctionnel, s’ils veulent se procurer une « béhème » à prix abordable. Quant à Mercedes-Benz, ses véhicules de Classe CLA se distinguent par leurs proportions ingrates et leur conduite désagréable. On dirait que la firme s’est contentée de raccourcir l’empattement des CLS et le « coupé quatre portes » qui en résulte pénalise les places arrière à cause de l’inclinaison du toit. Bref, les CLA ont peu à voir avec le reste de l’alignement de Mercedes. 

Avec l'A3, c’est tout le contraire. La petite berline conserve les lignes d’une Audi... et on se sent réellement à bord d’une Audi quand on prend le volant! Ce qui en fait le véhicule à prix abordable offrant la meilleure expérience de conduite sophistiquée à l’européenne disponible au pays. Avec la Classe CLA, Mercedes brule sa réputation pour attirer les acheteurs. L'A3, elle, contribue à renforcer l’image de marque de Audi, ce qui est un bel exploit pour une voiture si compacte.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Audi A3 2015
Version à l'essai 2.0T Quattro
Fourchette de prix 31 100 $ – 44 000 $
Prix du modèle à l'essai n.d.
Garantie de base n.d.
Garantie du groupe motopropulseur n.d.
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options n.d.
Modèles concurrents BMW Série 2 Coupé
Points forts
  • Plaisir de conduite avec le moteur 2,0 litres
  • Transmission intégrale quattro disponible
  • Lignes extérieures classiques et élégantes
  • Abordable
Points faibles
  • Aménagement intérieur simple
  • Pas de connectivité 4G LTE pour le Canada
  • Le modèle à moteur 1,8 litre ne semble pas aussi incisif
  • Places arrière petites
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Raisonnable pour une auto si performante.
Valeur subjective 3.5/5 On parle rarement du rapport qualité-prix dans le cas des voitures de luxe, mais on peut certainement dire que l'A3 est nettement plus abordable que d’autres.
Esthétique 4.5/5 Une Audi à part entière!
Confort 4.0/5 Pas de critiques à formuler en matière de douceur de roulement ou de bruit intérieur.
Performances 4.0/5 Le moteur de 2,0 litres est clairement le meilleur choix.
Appréciation générale 4.5/5 Audi devrait attirer un tout nouveau groupe d?heteurs avec cette berline compétente.
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