Autopsie mécanique

Publié le 26 mars 2014 dans Voitures anciennes par Alain Morin

Après avoir démembré la Mustang décapotable 1967 pour en extraire la moindre bonne pièce et avoir commencé à assembler le nouveau châssis, voilà que les étudiants de l’EMEMM (École des métiers en équipement motorisé de Montréal) viennent de démonter le moteur. Qu’y ont-ils découvert?

Tout d’abord, mentionnons que lorsque notre Mustang est née, elle était dotée d’un six cylindres en ligne de 200 pouces cubes. Un jour, quelqu’un l’a enlevé et l’a remplacé par un plus déluré V8 de 289 pouces cubes à carburateur double corps. On ne connait pas encore l’année de fabrication de ce V8, mais il date vraisemblablement de la fin des années 1960. Selon ce que j’ai pu trouver, ce moteur, dans sa version 289 double corps, a été produit entre 1963 et 1968. Au début, en 1962, la cylindrée de ce moteur était de 221 pouces cubes. Les ingénieurs en ont ensuite tiré un 289 mais aussi un 260, un 302 (5,0 litres), un 351 Windsor (5,8 litres) et, enfin, un 255 dans les années 1980.

C’est pas toujours facile, la vie…

Pour un mécanicien, défaire un moteur équivaut à une autopsie pour un médecin légiste. Ainsi, il a été démontré que le V8 qui se trouvait dans notre vieille Mustang, et qui se retrouvera dans la future, n’a pas toujours été entretenu selon les règles de l’art. Un carburateur défectueux a amené de l’essence dans l’huile, ce qui a causé une usure prématurée des segments, de l’arbre à cames et des soupapes. En ouvrant le moteur, il était évident pour les étudiants que les coussinets du vilebrequin avaient déjà été changés. Ils devront l’être à nouveau.

Outre les pièces mentionnées, d’autres devront être changées : pistons, chaine d’entrainement, roues dentées, butée du vilebrequin, culbuteurs, ressorts de soupape, carter d’huile, etc. Évidemment, les joints et bagues d'étanchéité et les coussinets seront remplacés par des nouveaux.

D’autres pièces sont récupérables mais devront être réusinées. Entre autres, le bloc moteur, les culasses, les bielles, le vilebrequin, l’arbre à cames, le volant-moteur, le carburateur, la pompe à essence et la pompe à huile et le démarreur. Le réusinage sera fait à l’extérieur et les élèves s’occuperont ensuite de réassembler le casse-tête. Personne n’a encore joué dans la transmission, une automatique à trois rapports, mais on serait surpris qu’elle soit impeccable…

Espoir

Lors de notre visite dans l’atelier de mécanique de l’EMEMM, nous avons pu nous entretenir avec Philippe Ferland, un étudiant qui terminera son cours en juin prochain. Attiré comme la plupart des jeunes hommes de son âge par les muscle cars, il s’est dit surpris par les solutions adoptées à l’époque. Certaines technologies d’antan sont moins complexes qu’aujourd’hui (pas de système de calage variable des soupapes, pas de turbocompression, etc.) tandis que d’autres, comme le carburateur, le sont bien davantage. Un beau défi pour ces jeunes qui ne font pas que de la mécanique… Avec notre Mustang, ils préparent leur avenir en préservant le patrimoine automobile.

En attendant que les nouvelles pièces du moteur soient commandées et celles qui sont récupérables soient réusinées, les élèves se concentreront sur le châssis de la Mustang. On vous en reparle bientôt!

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