Dodge Dart 2014: Alfa Rococo
On attendait beaucoup de cette nouvelle mouture de la Dodge Dart élaborée sur la plateforme de l’Alfa Romeo Giuletta et qui devait faire oublier la tristounette Caliber. Nos attentes étaient-elles trop élevées? C’est sans doute le cas puisque la Dart nous a carrément laissés sur notre appétit.
Et pourtant. Les voitures de la marque Alfa Romeo ont un style particulier qui leur permet de se démarquer dans le paysage automobile. Mais la Dart, qui se pointe sous la forme d’une berline tout à fait conventionnelle, n’a malheureusement rien à voir avec l’Alfa Romeo Giuletta hatchback avec laquelle elle partage ses origines. Il faut croire que les responsables de la mise en marché chez Dodge sont d’avis qu’une hatchback ne se vendrait pas aux États-Unis et que le pari serait gagné avec une berline. Ce n’est pas le cas, et les ventes de la Dart ont été décevantes en Amérique du Nord. Si Chrysler enregistre actuellement des ventes record au Canada, c’est grâce aux Dodge Grand Caravan et Journey ainsi qu’aux camionnettes Ram et au Jeep Wrangler dont les ventes sont dopées par des prix attractifs. Pas grâce à la Dart.
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Les parties avant et arrière sont plutôt réussies, mais le reste du design est tout ce qu’il y a de plus conventionnel, l’ensemble manque de cohésion et de présence. Correct, mais sans plus. Soulignons au passage que les rétroviseurs latéraux sont trop petits, ce qui n’aide pas la visibilité au moment de faire un changement de voie.
Un habitacle spacieux
C’est quand on prend place à bord que la Dart commence à marquer des points, car le style est de bon gout et la qualité des matériaux utilisés est à des années-lumière de ce que l’on retrouvait autrefois dans une Caliber. Sur le modèle Limited, on note la présence d’un écran central tactile de plus de 8 pouces qui présente clairement les indications, et le système de télématique Uconnect est très convivial. Détail intéressant : sous l’assise du siège du passager, il y a un petit compartiment de rangement qui permet d’y dissimuler de menus objets. Aussi, l’empattement plutôt long de la Dart procure une très bonne habitabilité. De ce côté, précisons que la Dart se classe dans la catégorie des voitures intermédiaires, selon l’agence américaine EPA. Le volume du coffre est dans la moyenne, mais il faut cependant composer avec des charnières conventionnelles qui, à la fermeture, peuvent exercer une pression sur les colis et bagages. Aussi, l’absence d’une prise sur la surface intérieure du coffre nous oblige à nous salir les mains en poussant sur la partie extérieure du couvercle du coffre pour le refermer.
Un châssis rigide, mais une voiture lourde
La Dart n’est pas seulement longue, elle est aussi lourde, et ce surpoids a une incidence directe sur les performances en accélération qui sont presque léthargiques avec le 2,0 litres qui porte pourtant le nom ronflant de Tigershark. Pour rehausser d’un cran le niveau des performances, il faut opter pour le moteur turbocompressé de 1,4 litre MultiAir qui offre autant de chevaux, mais aussi un couple supérieur ou encore pour le 2,4 litres proposé sur le modèle GT. Avec le moteur 2,0 litres, nous avons obtenu une moyenne de 8,4 litres aux 100 kilomètres, ce qui est tout juste correct et loin d’être exceptionnel pour une voiture de cette catégorie.
Le comportement routier est tout à fait sain, grâce à un châssis très rigide, et la Dart mérite des éloges pour la précision de sa direction, ce qui est une agréable surprise. Cependant, compte tenu des origines de ce modèle, on s’attendait à une dynamique plus relevée qui ne répond pas « présente! » au rendez-vous. Tant et aussi longtemps que l’on s’en tient aux vitesses permises, pas de nuages à l’horizon, le comportement est prévisible. Par contre, si l’on se met à vouloir exploiter un peu plus le potentiel de performance de la Dart, on doit composer avec des suspensions aux calibrations plutôt souples entrainant une bonne dose de roulis. Il faut donc considérer la Dart comme une berline spacieuse et confortable mais l’agrément de conduite n’est pas vraiment au programme.
Pour les autres considérations d’ordre pratique, mentionnons qu’il est difficile d’évaluer avec précision la fiabilité à long terme d’un modèle récent comme la Dart. Cependant, on ne peut passer sous silence le fait que la marque Dodge se classe au 31e rang sur 32 marques pour la fiabilité de ses modèles après trois ans d’usage, selon le sondage 2013 Vehicle Dependability Study (VDS) mené par la firme spécialisée J.D. Power and Associates, ce qui incite à une certaine prudence. En terminant, soulignons que si les modèles d’entrée de gamme offrent un rapport équipement-prix plutôt favorable, ce n’est pas le cas pour les modèles plus équipés. À titre d’exemple, le prix d’une Dart Limited essayée se chiffrait à plus de 30 000 $ et, à ce prix-là, il existe plusieurs alternatives beaucoup plus intéressantes. « Close, but no cigar », comme disent nos voisins du Sud…