Porsche Cayenne 2014: La mine d'or
Chez Porsche, le succès de vente n’est pas la mythique 911 Carrera ou la sympathique Boxster, mais plutôt un mastodonte de plus de deux tonnes métriques. Décrié par les puristes lors de son lancement, le Cayenne a permis à Porsche de doubler ses ventes à l’échelle mondiale, rien de moins. La stratégie était fort simple : Porsche savait que les acheteurs de ses voitures sport possédaient aussi un véhicule utilitaire sport d’une marque concurrente, alors pourquoi ne pas leur proposer le Porsche des utilitaires sport?
Le succès commercial du Cayenne se double également d’un succès d’estime, car le Cayenne demeure encore et toujours la référence de la catégorie pour ce qui est de la dynamique et des performances. À chaque prise en mains, la magie opère et on se demande sérieusement comment les ingénieurs de Porsche réussissent l’exploit de rendre un VUS aussi performant en tenue de route. La direction est précise, le freinage est puissant, et le Cayenne attaque les virages avec un aplomb remarquable, ce qui est surprenant compte tenu de son poids élevé. Même le nouveau modèle à motorisation diésel étonne à ce chapitre avec une extraordinaire adhérence en virage qui lui permet de s’accrocher littéralement au bitume. De ce côté, les liaisons au sol bien calibrées, l’apport de l’électronique embarquée et la monte pneumatique performante sont les piliers responsables de la dynamique étincelante du Cayenne, tous modèles confondus. En tenue de route, le Cayenne est la référence de la catégorie, peu importe le moteur qui l’anime, et le seul bémol est que le confort peut être inversement affecté sur des routes dégradées lorsque le véhicule est chaussé des jantes en alliage de 21 pouces qui sont optionnelles.
Les deux étoiles : Diesel et GTS
Dans la gamme des modèles proposés par Porsche, les deux plus récents se démarquent du lot par leurs personnalités plus typées, soit le Cayenne Diesel et le GTS. En Europe, la très grande majorité des Cayenne carbure au gazole et Porsche a récemment décidé d’ajouter ce modèle à son catalogue nord-américain, ce qui lui permet d’étoffer sa gamme avec un modèle conjuguant aujourd’hui des notions de performance et d’efficacité énergétique qui étaient autrefois diamétralement opposées.
Afin d’animer cette dernière variante du Cayenne, les ingénieurs de Porsche sont allés se servir chez Volkswagen/Audi en empruntant le V6 TDI de 3,0 litres que l’on retrouve sous le capot des Touareg et Q7. Le couple demeure le même à 406 livres-pied, mais la puissance passe de 225 à 240 chevaux grâce à l’adoption d’un turbocompresseur à géométrie variable ainsi que des injecteurs de carburant révisés. Comme le Cayenne Diesel est plus léger et plus agile que le Touareg ou le Q7, il est aussi rapide que le Cayenne V6 lors du sprint de 0 à 100 kilomètres/heure avec un chrono de 7,6 secondes, mais ne consomme que 6,7 litres aux 100 kilomètres sur la route et 10,8 en ville selon Ressources naturelles Canada. Lors de notre essai, nous avons enregistré une consommation moyenne de 9,6 litres aux 100 kilomètres et, malheureusement, il faut noter que le Cayenne Diesel n’est pas équipé du système Start/Stop qui lui permettrait d’être encore plus efficace en consommation. Curieusement, sa capacité de remorquage est identique à celles des modèles à motorisation V6 et V8 à essence puisqu’elle est limitée à 3 500 kilos (7 716 livres), même si les moteurs diésel permettent généralement de tracter des charges supérieures que les moteurs à essence. De plus, la transmission du Cayenne Diesel ne propose pas une gamme basse, ce qui limite ses prouesses en conduite hors route. Ceci étant dit, je n’ai jamais vu un propriétaire de VUS de luxe s’aventurer sur un terrain accidenté. Pour la plupart d’entre eux, la conduite hors route c’est quelques centaines de mètres parcourus sur l’entrée en gravier du chalet, ce qui ne posera aucun problème au Cayenne Diesel!
GTS : une gueule d’enfer…
Le Cayenne GTS, c’est le hot-rod de la gamme. Grâce, entre autres, à des arbres à cames reprofilés et une gestion électronique recalibrée, le V8 de 4,8 litres compte 20 chevaux de plus sous le capot du GTS, livrant de ce fait 420 chevaux au bitume avec une sonorité plus qu’expressive lorsque le mode Sport est sélectionné. On note aussi une réactivité plus immédiate consentie par la boite automatique optimisée pour les performances. Le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure est abattu en 5,7 secondes, top chrono avec une trame sonore évocatrice en prime. Avec sa suspension hydraulique et son assiette abaissée de 20 millimètres par rapport au Cayenne S, le GTS enfile les virages à une vitesse époustouflante. Malgré la présence d’un moteur atmosphérique sous le capot, le GTS se présente avec un air emprunté au modèle Cayenne Turbo comme en témoigne sa partie avant plus typée, ses bas de caisse profilés, ses passages de roue plus larges et son déflecteur de toit à double aileron. Livrant des performances à la hauteur de son style, le Cayenne GTS a un pouvoir d’attraction très réel.
Référence de la catégorie pour sa sportivité et son caractère affirmé, le Cayenne poursuit sur sa lancée avec une gamme élargie qui permet à la marque d’engranger des profits record. Une belle réussite.